Une manifestation a eu lieu le 23 février à Moscou à l'occasion du soixantième anniversaire de la déportation des Tchétchènes et des Ingouches. Les horreurs du passé ne doivent pas faire oublier qu'aujourd'hui, en Tchétchénie, on meurt autant qu'à l'époque la plus sombre de la répression stalinienne.

Communiqué d'anarchistes contre la guerre qui sévit toujours en Tchétchénie.

Il y a 60 ans, le 23 février 1944, 480 000 Tchétchènes et Ingouches étaient déportés vers les steppes du Kazakhstan et de la Kirghizie. Des dizaines de milliers de personnes trouvèrent la mort en chemin et pendant leurs premières années en exil. Le 23 février 2004 est une fête officielle en Russie. Mais pour nous, il n'y a rien à fêter. Les nettoyages ethniques se poursuivent jusqu'à ce jour. En Tchétchénie, les gens meurent autant qu'à l'époque la plus sombre de la répression stalinienne.

Nous ne fêtons pas ce jour, parce que nous ne reconnaissons pas une patrie (la Russie, la Tchétchénie ou toute autre), qui «se défend» en occupant des territoires, en enlevant des gens, en torturant, en tuant, en bidouillant le résultat des élections, en faisant de la propagande raciste et en organisant des actes terroristes. Nous sommes opposés à tout État, quel qu'il soit, parce que les crimes les plus terribles sont commis au nom des États et dans l'intérêt des États.

On ne parle pas de la guerre en Tchétchénie dans les actualités, mais ça ne veut pas dire qu'elle n'existe pas. Les actes terroristes dans les villes russes en sont le terrible écho. Dans cette petite république, des gens disparaissent et meurent tous les jours. Les militaires mutilés par la cruauté de la guerre qui rentrent chez eux et qui, pendant des années, ne peuvent pas revenir à une «vie paisible», rejoignent les rangs des membres des forces spéciales et des unités spéciales de police, prêtes à tuer sur l'ordre de n'importe qui.

Cette guerre a été déclenchée pour que Poutine accède à la résidence. Quatre ans plus tard, la guerre continue: les autorités ne veulent ou ne peuvent pas trouver de solution au conflit. Nous ne pensons pas qu'un autre président sera mieux - les contradictions ethniques ont toujours été utilisées par les responsables politiques dans leur propre intérêt. Seule l'union volontaire et indépendante des gens par-delà les frontières politiques - pour la paix et la solidarité - nous donnera une chance de vivre sans guerre ni violence. Seul un mouvement antiguerre massif arrêtera cette guerre.

Article original sur Indymedia Russie: Анархисты против войны в Чечне АД-Москва

Voir aussi la vidéo Windows Media 9 (1,9 Mb) de la manifestation à Moscou contre la guerre en Tchétchénie (codec pour lire le fichier).