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Système de santé - LE PRIVÉ N’EST PAS LA SOLUTIONAnonyme, Vendredi, Janvier 30, 2004 - 14:10
SCFP
Montréal, le lundi 26 janvier 2004 – Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) conteste vivement les conclusions d’un sondage rendu public aujourd’hui par l’Institut économique de Montréal, selon lequel les Québécois seraient en faveur d’un système de santé privé parallèle. Or, toutes les enquêtes indépendantes menées depuis plusieurs années, révèlent qu’au contraire, la population est tout à fait consciente de la valeur de notre système public de santé et souhaite que les gouvernements en assurent le financement de manière adéquate. Le SCFP rappelle que l’Institut économique de Montréal (IDEM) est un féroce partisan des privatisations et du démantèlement des services publics. D’ailleurs, en octobre dernier, la Coalition Solidarité Santé dénonçait publiquement les liens étroits entre le Parti libéral du Québec et l’IDEM et demandait que l’Institut soit reconnu pour ce qu’il est : non pas un organisme de charité mais bien un lobby en faveur des compagnies privées. De plus, le sondage IDEM cache mal ses intentions. Les répondants devaient signifier s’ils accepteraient que l’accès aux soins soit accéléré pour ceux qui sont en mesure de payer, et ce, tout en maintenant le système actuel de santé gratuit et universel. Or, on sait très bien qu’un système de santé privé parallèle, au seul bénéfice des riches, ne pourrait être instauré sans amputer dangereusement le système public. Qui essaie-t-on de tromper? «On ne peut créer un secteur parallèle et maintenir ce qui existe pour tous les citoyens. C’est impossible. Un système privé pomperait d’importantes ressources du réseau public. Où le privé trouverait-il ses médecins, ses infirmières, ses spécialistes? Dans le réseau public bien sûr! On se retrouverait avec un système pour les riches et des listes d’attentes encore plus longues pour les autres, dans un réseau public dégarni», affirme Marcel Girard, président du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS). D’autres provinces canadiennes ont tenté des expériences similaires, mais sans grand succès. En Alberta, par exemple, l’ajout du privé n’a profité qu’aux plus fortunés. Les plus pauvres et la classe moyenne font toujours face à des engorgements dans les urgences et à de longue listes d’attentes. Aux États-Unis, le système privé de santé coûte terriblement cher à l’ensemble du pays, les familles déboursent des milliers de dollars chaque année pour des assurances privées et près de 35 millions de personnes n’ont aucune assurance. Depuis longtemps, la population du Québec a fait d’autres choix et défend un système de santé public, gratuit et universel, c’est-à-dire un réseau accessible à tous, qui ne favorise pas les plus riches et qui ne laisse tomber personne. Enfin, le SCFP rappelle que, de son étude approfondie de notre système de santé, la Commission Romanow a conclu que le recours au privé n’est pas la solution. Bien au contraire, la Commission juge qu’il faudrait un réinvestissement important dans notre réseau public pour assurer des soins de qualité à tout le monde. «Notre réseau public a trop souffert des réformes, des coupures et des mises à la retraite. Le désengagement des gouvernements a touché directement les malades. On ne peut plus s’amuser à multiplier les postes de cadres, il faut réinvestir, moderniser l’équipement, les installations et miser sur ceux et celles qui donnent des services direct aux patients», de conclure Marcel Girard. Le SCFP représente quelque 20,000 membres dans la santé et les services sociaux au Québec. En plus de ce secteur d’activité, le SCFP est présent dans 10 autres secteurs, entre autres, l’éducation, les municipalités, le transport urbain, le transport aérien, les sociétés d’État et organismes publics québécois, l’hydroélectricité et les communications. Comptant au total près de 100,000 membres au Québec, il est le plus important syndicat affilié à la FTQ. |
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