remarques à Julie Lemieux, journaliste au SOLEIL, qui nous revient d'un voyage à Cuba
Boischatel, 10 janvier 2004 .
Julie Lemieux
Journal Le Soleil
Québec.
Mme Lemieux,
Le 17 mai 2002, je vous adressais une lettre concernant une analyse, signée, quelques jours plutôt, de votre plume dans la page éditoriale du Soleil. Je critiquais alors, votre méconnaissance de la réalité cubaine et votre façon de rapporter le voyage de Jimmy Carter dans l’Ile, qu’il venait tout juste d’effectuer.
Aujourd’hui, je lis dans le cahier Voyages de votre même journal, le récit que vous faites de votre récent voyage à Cuba et je remarque toujours votre préjugé envers Fidel Castro, que vous qualifiez de « dictateur » à 2 reprises dans le texte. J’aimerais bien savoir, à part les prétentions de l’Empire à taxer Castro de dictateur, qu’est-ce qui vous porte personnellement à employer ce diminutif quand vous parlez du dirigeant cubain.
Est-ce parce qu’il a réussi à sortir son Peuple de l’analphabétisme, dans lequel les américains le maintenait pour mieux l’exploiter?
Ou peut-être est-ce parce que il a instauré un système où il n’en coûte pas un sous pour se faire soigner, alors, que le voisin du Nord qui le traite de dictateur, ne peut même pas offrir un minimum vital à une très grande majorité de sa population dans les domaines de la santé et de l’éducation.
Peut-être le traitez vous de dictateur parce qu’il envoie des milliers de médecins volontaires œuvrer gratuitement aux quatre coins de la planète, pour soulager les plus démunis?
Que penser, alors mme Lemieux, quand des millions de cubains(es) sortent dans la rue pour marcher avec leur propre dictateur, en guise de solidarité?
Dans le pays de l’Oncle Sam, quand les citoyens sortent dans la rue, c’est pour protester contre les politiques guerrières de leur pays où règne un véritable dictateur, protégé par des escouades anti-émeutes avec gaz lacrymogène et balles de plastique; choses qui n’a jamais été utilisées à Cuba depuis le triomphe de la Révolution.
En somme, je suis toujours intrigué de connaître la ou les raisons pour lesquelles vous taxez Castro de « dictateur ».
N’ayant pas répondu à ma première lettre, vous me feriez un énorme plaisir cette fois-ci de m’éclairer sur un côté de la réalité cubaine qui m’a peut-être échappé.
Respectueusement,
Michael Walsh,
Association Québécoise des Amis(es) de Cuba
Tel : 418-822-1885
site de l'Association Québécoise des Amis(es) de Cuba
Même si les actes de M. Castro semblent très bien, il faut quand même ajouter qu'il n'a pas été élu et qu'il décide lui-même de ce qui est bien et de ce qui n'est pas bien pour son peuple. Bref, c'est de la DICTATURE, désolé. Je n'ai absolument rien contre les politiques de Cuba par contre, et il ne faut pas mélanger les choses.
Eh bien oui, WAZO, j'ai des petites nouvelles pour toi; Castro est bel et bien élu à tous les 5 ans, et par vote secret, dans une circoncription de Santiago de Cuba. Et saches bien qu'il n'est pas seul à décider de ce qui est bien ou de ce qui est mal pour son peuple. Je comprends que c'est un homme remarquable avec des capacités énormes, mais il ne faudrait quand même pas "charrier" sur sa capacité à décider seul de toutes les décisions à prendre dans ce pays de 11 millions d'habitants. Heureusement qu'il existe une assemblée populaire de plus de 500 députés, tous élus démocratiquement, pour l'aider à sa tâche de dirigeant.
Quoiqu'en disent les anti-castristes du genre de RSF, Fidel est aimé et respecté de la grande majorité de son peuple, comme le démontre si bien sa longue contributiion à la tête du pays.
C'est beau l'aveuglement... Castro est bel et bien élu à tous les 5 ans, et par vote secret, dans une circoncription de Santiago de Cuba. (...) Heureusement qu'il existe une assemblée populaire de plus de 500 députés, tous élus démocratiquement, pour l'aider à sa tâche de dirigeant.
Tous élus démocratiquement, comme dans les démocraties populaire d'Europe de l'est, d'URSS et d'Asie. Comme Ben Ali et tous les autres petits pères des peuples.
Me semble, personnellement, que c'est bien une dictature pour ce qui est de Castro; l'assemblée populaire, no sé. Mais n'en a-t-on pas une de facto icitte aussi, plus subtile? Peu importe le parti politique élu ici, il se buttera le nez contre ce que les puissances d'argent non élues et les médias à pensée unique lui dicteront, et le nouveau gouvernement aura peu de marge de manoeuvre. Et si on vivait dans un pays pratiquement assiégé depuis 40 ans, j'me demande bin comment ça serait ici... Déjà, dans les manifs, faut se watcher de plus en plus... Herr System a de moins en moins besoin de la démocratie. Et permets-moi de te dire que je trouve qu'objectivement, ici, t'es quasiment du bord de Bush et des excités... euh... exilés anticatristes de Miami.
En tout cas, je suis sûr que si Cuba avait été une démocratie comme ici, ou si l'on avait fait la folie d'y appliquer des théories ou utopies libertaires, ça ferait longtemps que l'île serait devenu un 2e Porto Rico. Ça prenait probablement un "son of a bitch" comme Castro. L'angélisme ou les beaux principes politiques, ça fait pas des enfants forts quand tu humilies depuis des décennies une superpuissance à 140 km de tes côtes et pour laquelle ton île, jadis un quasi-protectorat, compte parmi les symboles de son entrée dans le concert des puissances impérialistes (guerre hispano-américaine de 1898), qui commet maints actes d'espionnage, d'agitation, de manipulation, de propagande, de sabotage et de terrorisme conventionnel, chimique et bactériologique chez toi, etc. etc. etc.
Cela dit, j'aimerais donc pas vivre à Cuba! Mais le régime s'est quelque peu racheté sur les plans de l'éducation, de la santé et de la pauvreté à l'intérieur, et côté politique étrangère. Or, sur ce dernier point, y'a bin des pays paisibles et démocratiques où c'est le contraire...
Une brique intéressante (et pas du tout complaisante) sur la révolution cubaine et sur le régime Castriste : Tad Szulc, Fidel Castro : Trente ans de pouvoir absolu, Montréal, Éditions Du Roseau, 1987
Au-delà des opinion, monsieur Walsh,
le fait qu'un régime offre des services de santé gratuits, alphabétisation etc...n'exclut pas d'emblée que sa nature soit dictatoriale. Je le répète, je m'arrête seulement au lien logique entre les deux concepts que vous faites. Arguer qu'un régime n'est pas dictatorial en le prouvant avec le fait qu'il prodigue un filet social à son peuple est, selon moi, une corrélation plutôt faible. Pour défendre Cuba et son peuples contre les abus démagogiques dont ils sont victimes, on doit utiliser des arguments de poids mais également voir la vérité en face, sous toutes ses coutures.
Quand on parle de dictature à Cuba, ou du dictateur à Castro, il y a selon moi, erreur sur le pays et la personne. À moins de bien avoir ancré dans le cerveau les "vérités universelles" énoncées et martelées depuis 45 ans par les différentes administrations américaines et ses valets. Il faudrait cesser de regarder Cuba avec un microscope et les É-U avec un télescope. D'abord, est-ce Cuba qui impose un blocus criminel aux É-U, ou l'inverse? Lequel des 2 pays et des 2 dirigeants fait la guerre aux autres nations? Avez-vous déjà vu le peuple américain, marcher dans la rue avec son président pour la fête des travailleurs, par exemple, le 1er mai, et exiger, pour le monde entier, justice et liberté pour tous les travailleurs? À la même question pour Cuba, on doit répondre OUI.
Aux États Unis, c'est la matraque et les gaz lacrymogène qui sont sortis ce jour là, sur les ordres du président.
Les seuls à subir la dictature à Cuba, sont ceux qui travaillent pour l'application de la loi Helms-Burton, qui sont payés par le gouvernement ennemi qui applique un embargo injuste et inhumain.
un gouvernement complice d'actions terroristes qui ont fait depuis 1959, 3500 morts et plus de 2000 mutilés sur l'Ile. Du côté américain, pas un seul citoyen n'a été tué ou blessé par Cuba et Castro. Cuba, c'est onze millions d'habitants qui vivent une réelle démocratie participative contre une infime minorité de mercenaires, traites à la patrie, qui se font appellés "dissidents", "journalistes indépendants", "prisonniers d'opinions" qui ont choisi de se vendre au véritable dictateur de la plus grande puissance au monde. Puissance qui s'est promis depuis des décennies, d'annexer Cuba.
Les seuls à subir la dictature à Cuba, sont ceux qui travaillent pour l'application de la loi Helms-Burton, qui sont payés par le gouvernement ennemi qui applique un embargo injuste et inhumain.
Encore de la belle réthorique stalinienne! Essaie donc de former un vrai syndicat indépendant qui fait sa job de syndicat (i.e. défendre les intérêts de ses membres) pis tu m'en reparlera de la démocratie participative cubaine. Essaie de publier un journal politique, même de gauche, qui défend autre chose que l'ortodoxie marxiste-léninistes pis on en reparlera de la démocratie participative.
La réalité de Cuba c'est que la dissidence politique ouverte, même de gauche, est prohibée. Ni droit de parole, ni liberté de presse, ni liberté d'association.
Tiens, tiens, "la réthorique stalinienne" dis-tu; ça ressemble étrangement au discours de RSF et de son directeur Robert "CIA" Ménard.
Mon cher Nicolas, as-tu seulement déjà mis les pieds à Cuba?
Tu sauras que les travailleurs, en plus d'être syndiqués, exercent le pouvoir, et ce, à tous les échelons de l'état. Les syndicats indépendants, comme tu dis? Bien sûr, qu'il en existe et qu'ils sont réprimés. Et, il y a de quoi: ils sont mis sur pied par le voisin du Nord qui applique un blocus criminel et génocide. Non, les cubains n'en veulent même pas; ils ne sont tout de même pas assez cons pour se regrouper dans une organisation financée par la loi Helms-Burton, loi votée aux É-U pour renverser le gouvernement légitime de Cuba dans le seul but de redonner le pays aux mafiosos de Miami.
Il en va de même pour les journaux, revues, sites internet, qui transmettent leur désinformation à l'étranger, et qui prétendent être "libres" et "indépendants". Lis bien leur contenu, mon Nicolas, et tu verras bien qu'ils ne sont pas si indépendants que çà; leur contenu, leur language et leur style haineux, portent bien la marque des milieux anti-castristes et terroristes de Miami. De l'aveu même(presque ouvert) de la Maison Blanche,tout ceci, en vu de créer une opinion hostile à Cuba, nécessaire pour maintenir l'embargo et à préparer une guerre préventive. Au cas où tu ne le saurais pas, Cuba est bel et bien sur la liste noire du Pentagone, comme état voyou, supportant le terrorisme; déclaration absoluement fausse et mensongère, qui place ce petit pays innofensif et pacifique dans la mire guerrière de Bush et sa clique de bandits.
Alors de grâce, cher Nicolas, laisses tomber ton discours anti-communiste et donnes une chance à Cuba de continuer à démontrer qu'un autre monde est possible, car beaucoup de pays du tiers monde y voit un phare et un espoir bien réel, quoique tu en penses.
Je ne sais pas pourquoi cette journaliste en particulier parle de Castro comme d'un "dictateur" mais peut-être est-ce que ça a à voir avec le fait que Cuba est une dictature révolutionnaire et qu'il est à la tête du gouvernement de l'île depuis 45 ans? Castro et le parti communiste qu'il dirige ne sont pas supposés être à la tête d'un gouvernement ouvrier et paysan incarnant la dictature du prolétariat?
C'est vrai que lider maximo ça fait plus chic que dictateur. Sauf que si j'étais toi, je me conterais chanceux: elle aurait pu l'appeler caudilo...
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