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L'estime de soi pour éviter la démissionjplarche, Mardi, Janvier 20, 2004 - 11:10
Janvier Cliche, président du Conseil central de la CSN en Estrie
Mumbai (20 janvier 2004) - « L'image que nous avons de nous-mêmes est cruciale dans la résistance que nous entreprenons. » Amitana Traore Mali Je ne m'attendais pas à entendre une telle phrase dans un débat sur les médias, la culture et la connaissance. Ce sont des propos qui nous ramènent à l'essentiel. Quand on se fait marteler constamment des messages négatifs, on finit par avoir une image négative de soi-même. Cela s'avère tant pour les personnes, que pour des collectivités. Lorsqu'un peuple reçoit quotidiennement l'image qu'il est un peuple vaincu, qu'il fait partie d'un pays pauvre avec peu de ressources, qu'il est mal organisé et qu'il est en retard technologiquement, il se produit alors une assimilation de cette image qui a des effets dévastateurs. Une dévalorisation de soi et de sa culture. Une démission. Tels sont les effets du colonialisme sur les peuples et Mme Traore avait bien raison de nous le rappeler. La domination du colonisateur ne peut agir que si le peuple colonisé assimile cette image négative de lui-même qui lui est martelée chaque jour. Aujourd'hui avec la mondialisation, le même phénomène se produit à une grande échelle, compte tenu du puissant relais que sont devenus les médias pour ce que Bernard Cassens (directeur du journal « Le monde diplomatique ») nomme l'Internationale libérale. Cette expression se veut un parallèle avec l'Internationale socialiste et désigne l'ensemble de la puissance des multinationales qui sont devenues un pouvoir supérieur aux gouvernements et dont les courroies de transmission sont nombreuses. Nous pensons notamment aux institutions mondiales telles que le Fonds monétaire international (FMI), l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et la Banque mondiale. Le Forum social mondial (FSM), dont Bernard Cassens est le président d'honneur cette année, ne pouvait passer sous silence la tendance actuelle des médias de tous les pays à relayer constamment le message de l'Internationale libérale: « On ne peut rien faire contre la mondialisation; c'est un phénomène inéluctable ». Madame Thatcher, ancienne première ministre de l'Angleterre, avait cette habitude de dire « there is no alternative » (nous n'avons pas le choix) dans plusieurs de ses discours pour justifier ses politiques néolibérales de privatisation et de démantèlement des services publics. C'était si fréquent comme « argument profond » que les journalistes la surnommaient TINA. Nous sommes plusieurs ici à penser qu'il est temps de sonner l'alarme et d'agir en créant une alternative aux médias qui sont fortement concentrés et qui véhiculent un message très uniforme partout dans le monde. Le quatrième pouvoir que sont les médias et qui doit assurer une fonction de contre-pouvoir face au monde politique, judiciaire ou encore au monde militaire et aux dictatures, joue-t-il encore son rôle? Plusieurs exemples nous amènent à penser que ce quatrième pouvoir ne joue plus son rôle adéquatement. On n'a qu'à penser à la piètre couverture des médias américains, ou encore en Inde, des exactions dont sont victimes les musulmans au nom de la religion. La question est maintenant de savoir comment réagir à ce phénomène. M. Cassens souhaite rien de moins que l'avènement d'un cinquième pouvoir qui ferait contrepoids aux médias concentrés. À côté des moyens dont disposent les médias actuels, il faut que les forces de ceux et celles qui croient à des médias alternatifs se réunissent pour créer une plate-forme de communication solide et mondiale. À l'ère de l'Internet, qui constitue une quatrième forme de communication qui s'est ajoutée aux journaux, à la radio et à la télévision, cette plate-forme nouvelle pour les médias alternatifs pourrait-elle jouer un rôle important dans la lutte des mouvements sociaux contre la pensée unique du néolibéralisme? La tâche attend chacune des organisations et médias alternatifs qui veulent travailler à leur façon pour un monde différend.
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