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L' Alter touriste Bernard Cassen ignore tout de la pollution en Inde...jplarche, Vendredi, Janvier 16, 2004 - 13:33
sousmarin vert
Si l'alter touriste Cassen, grand pourfendeur de la mondialisation libérale manie efficacement la contestation de la globalisation, les détails sordides des dégâts causés à la planète semblent encore lui échapper. Pourtant, un cri d'alarme a été lancé dès 1999 par la communauté scientifique, concernant un nuage de pollution, de 3 kilomètres d'épaisseur couvrant l'Océan Indien et large comme le Canada. Ce fait extrémement préocuppant est désormais connu de tous les défenseurs de l'environnement. La lecture du Monde aurait permis a notre alter-touriste de se renseigner : Le "nuage brun" d'Asie pourrait menacer le climat de la planète · LE MONDE 14.08.02 Un gigantesque nuage de pollution recouvre chaque année, d'avril à octobre, le sud de l'Asie, du Pakistan à la Chine en passant par l'Inde. Il résulte du fort développement démographique et économique de ces pays au cours des dernières décennies. Le Programme des Nations unies pour l'environnement (UNEP) s'est inquiété des effets de cet immense banc de brume sur une population qui passera de deux milliards d'individus (le tiers de la population mondiale) aujourd'hui à cinq milliards dans trente ans. Il vient de publier sur ce thème un rapport, intitulé Le Nuage brun asiatique : ses conséquences sur le climat et l'environnement. Cette pollution constituée d'aérosols soufrés, d'oxyde de carbone, d'ozone, d'oxydes d'azote, de suie et de poussières diverses, a pour effet direct de réduire d'environ 10 % la quantité d'énergie solaire touchant le sol, et de diminuer les précipitations de 20 % à 40 % dans certaines régions. En effet, les particules en suspension inhibent la formation des grosses pluies. Les aérosols diminuent aussi la productivité agricole en affaiblissant la lumière solaire nécessaire à la photosynthèse des plantes. Ce nuage a aussi un fort impact sur la santé des populations locales. Dans les années 1990, des dizaines de milliers de décès prématurés dans les grandes villes lui ont été attribués chaque année. A terme, l'ampleur de cette pollution, qui se déplace pendant l'hiver au-dessus de l'océan Indien, est telle qu'elle pourrait avoir des répercussions mondiales. " En modifiant les échanges océan-atmosphère sur l'océan Indien et en bouleversant la circulation atmosphérique à grande échelle, elle pourrait avoir un impact sur le phénomène El Niño et la zone tropicale", explique Jean-Philippe Duvel, climatologue au laboratoire de météorologie dynamique de l'Ecole normale supérieure, à Paris. En 1999, les deux cents scientifiques du programme international INDOEX tiraient la sonnette d'alarme sur l'énorme "nuage brun" qui plane au-dessus de l'Asie du Sud plusieurs mois par an. Après avoir mis en uvre une armada de moyens dans les airs et sur les mers, et dépensé au total 25 millions de dollars, ils venaient de mettre en évidence " la plus grosse pollution du monde : un nuage qui s'étend sur une surface équivalant à celle des Etats-Unis, avec une épaisseur variant entre 2 et 3 kilomètres" (Le Monde du 23 juin 1999). Ce nuage ne reste pas fixe. Son déplacement est étroitement corrélé aux évolutions de la mousson. Pendant la mousson d'hiver (octobre à décembre), la pollution dérive au gré des vents selon une direction nord-sud, et ne descend pas au-delà de 10° de latitude sud. Là, une partie est lessivée par les pluies diluviennes qui ont pour origine les énormes cumulo-nimbus de la zone de convergence intertropicale située à l'équateur. Le reste est aspiré vers le haut et se dilue dans la circulation atmosphérique générale. Les particules d'aérosols situées à 3 km d'altitude peuvent alors traverser la moitié du globe en une semaine. Pendant l'été (d'avril à octobre), l'air pollué stagne au-dessus du continent, où il joue son rôle nocif jusqu'à ce qu'il soit également lessivé par la mousson d'été. Les experts des Nations unies reconnaissent que " la science n'en est qu'au premier stade de la compréhension concernant les changements climatiques régionaux". Et ils précisent que leur rapport est limité, car il concerne principalement la saison sèche qui dure de décembre à avril. Ils estiment néanmoins que ce nuage polluant d'origine anthropique (issu de la combustion de bois de cuisson et de chauffage, des brûlis et de l'utilisation du fioul par un grand nombre d'individus) aura des effets très graves pour la santé des milliards de personnes qui vivent dans la zone asiatique si rien n'est fait pour enrayer son expansion. Alors qu'une grande partie de cette population vit déjà dans des conditions de survie et d'extrême pauvreté, cette gigantesque pollution devrait, d'ici trente ans, rendre leur condition encore plus précaire. La population locale atteindra alors le nombre de cinq milliards, et subira les effets de désordres climatiques et environnementaux très marqués. La pollution devrait entraîner une importante modification du régime des pluies (diluviennes ou absentes suivant les régions), une baisse marquée de la productivité agricole à un moment où il faudrait au contraire l'augmenter, ainsi que de nombreux désordres sanitaires. Les modèles couplés océan-atmosphère prédisent ainsi une perturbation "substantielle" du cycle hydrologique liée au nuage brun. Dans la zone intertropicale, entre 20 °N et 20 °S, l'évaporation et les précipitations diminuent ainsi de 1 % à 2 %. Dans la zone du Sud-Est asiatique, l'effet est encore plus marqué. Il se produit une redistribution des pluies, avec une augmentation de 20 % à 40 % dans certaines régions, et une baisse du même ordre dans d'autres. La baisse des précipitations pourrait concerner les pays de la ceinture subtropicale : nord-ouest de l'Inde, Pakistan, Afghanistan, et les pays proches de l'ouest de l'Asie centrale. Une évolution inquiétante quand on sait que les pluies d'hiver sur le nord-ouest de l'Inde fournissent 20 % à 40 % des précipitations annuelles. Ce taux atteint 50 % à 70 % pour le nord du Pakistan, l'Afghanistan et l'ouest de l'Asie centrale. L'irrigation ne pourrait plus faire face à cette pénurie, ce qui se traduirait par une diminution de la productivité céréalière. Celle de la riziculture pourrait baisser de 5 % à 10 %. Un problème qui s'ajouterait à la baisse des rendements issue du ralentissement de la photosynthèse. A cela s'ajouteraient les effets sanitaires produits par cette pollution. Il devrait entraîner des maladies respiratoires, et frapper principalement les personnes les plus fragiles : les enfants et les personnes âgées. Ainsi, dans chacune des villes de plus d'un million d'habitants en Inde, les taux d'air pollué excèdent les normes de l'Organisation mondiale de la santé. On estime que, dans l'Inde seule, environ 500 000 décès prématurés ont été provoqués par cette pollution. Des problèmes respiratoires sérieux ont été constatés à Calcutta, Delhi, Lucknow, Bombay, Ahmedabad, et dans plusieurs pays du Sud-Est asiatique dont la Chine, la Thaïlande et la Corée. Christiane Galus -------------------------------------------------------------------------------- Ce qui amène deux hypothèses : Soit Bernard Cassen ignore tout du sujet, et l'on comprend mieux l'autisme de la direction d'attac vis à vis de la critique du "développement". L'on appelle de ses voeux (pieux) un autre développement, un changement par le haut, mais l'on n'est pas pressé de changer sa perception du monde et surtout, son comportement individuel... Soit il n'en ignore rien, et préfère éviter les sujets qui fâchent : Comment expliquer qu'un pays participant pour 1% des échanges mondiaux réussisse à polluer durablement le ciel de l'océan Indien, mettant en péril le climat de toute la région, voire celui de l'ensemble de la planète. Dans ce cas, il faudra bien arrêter de sauter sur les chaises des réunions d'attac en scandant un autre monde est possible et, dès maintenant, préparer activement, collectivement mais surtout, aussi, chacun d'entre nous, la décroissance... en admettant enfin que toute le climat de laa planète ne pourra subir bien longtemps encore de telles atteintes... Allez, camarade, encore un effort...
Le frère parisien de cmaq.net
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