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Mercenaires, multinationales US et droits de l'HommePB, Jeudi, Janvier 15, 2004 - 23:20 (Analyses | Guerre / War)
Pierre
Qui sont ces "sociétés militaires privées" qui travaillent pour les basses oeuvres des multintionales US et des services secrets, quand elles ne sont pas elles-mêmes multinationales et aux mains d’actionnaires bien connus de l’Administration Bush ? De la Colombie à La papouasie Nouvelle-Guinée. Qui a permis l’arrestation de Simon Trinidad ? Cet article a été essentiellement réalisé à l’aide la documentation du site français d’informations géopolitiques et économiques "Infoguerre" http://www.infoguerre.com. D’autres références de sources se trouvent dans les articles et dossiers du site. Qui a permis l’arrestation de Simon Trinidad ? Cette question m’est venue à l’esprit après la lecture d’un article d’Adital [1]. Effectivement : qui a permis l’arrestation de Simon Trinidad, le guerrillero des FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie), à Quito, Équateur, et, au-delà de ce fait de l’actualité des luttes latino-américaines, qui permet le désordre actuel sur la planète ? Tout semble se tenir, après la lecture de certains documents d’anlyses. Le gouvernement colombien remercie le travail solidaire de la Police équatorienne et l’aide de la CIA, la Police équatorienne affirme qu’elle a arrêté Simon Trinidad par hasard, lors d’un contrôle de routine, mais le ministre équatorien, Raúl Baca, ne savait rien de l’opération ; la CIA dit s’être limitée à fournir des informations... Mais derrière cela, 800 000 US$ de récompense ! Est-ce que une telle somme se donne au premier informateur venu ? Si l’on se réfère à l’"arrestation" de Saddam Hussein, nous pouvons dire que la réponse est "non ! " : le dénonciateur de Saddam Hussein semble avoir été arrêté lui-même, parce que considéré comme complice. Qui peut dénoncer, sinon un proche, donc un complice aux yeux des Américains ? Ceux-ci ne vont certainement pas donner une telle somme d’argent à quelqu’un qui n’est pas de leur monde paranoïaque. Ils ne vont pas prendre le risque d’éparpiller de telles sommes qui pourraient être réutilisées contre eux. "Sociétés Militaire Privées" Il y a des mains où cette somme promise pour la capture du guerillero pourraient avoir fini : celles des membres de ces "Sociétés Militaire Privées" (SMP) qui soutraitent le travail des Forces Armées US et complètent celui des services secrets tels que la CIA ou la DIA. Ces compagnies, qui prennent de plus en plus d’importance depuis que les Américains se sont lancés dans leurs nouvelles guerres coloniales (Yougoslavie, Golfe), n’ont d’autres objectif que de gagner l’argent public des travailleurs US et des pays créditeurs de la dette des USA. Le Pentagone va dépenser 8% de son budget annuel (30 milliards US$) [2] en contrats avec ces entreprises... Les hommes d’une de ces compagnies, la MPRI (Military Professional Resources Inc) [3] travaillent justement sur le sol colombien comme "conseillers de la lutte antidrogue" dans le Département de Putumayo, à la frontière avec l’Équateur [4]. Pour une question de politique internationale évidente, les USA ne peuvent envoyer plus de 300 conseillers "officiels", alors ils soutraitent à des compagnies comme la MPRI, la Dyn Corp., la Corporate Soldiers ou la National Defense Concil Fundation [5]. Ça leur permet de dire au monde que leur gouvernement n’est pas impliqué dans ce qui se passe là-bas. Leur présence à la frontière explique peut-être pourquoi Simon Trinidad est actuellement entre les mains des autorités colombiennes. Maintenant, allons au-delà de l’action des SMP en Amérique Latine et incluons-les dans le cadre plus général des entreprises US oeuvrant pour l’expansion de l’impérialisme de leur pays. Voyons comment ces entreprises pourraient générer l’insécurité pour faire d’énormes profits, à travers leur contrôle des réseaux de communication, humains et d’information, notammnent. Carlyle Group et petits copains Le Carlyle Group, dans lequel James Baker, Georges Bush (Père), John Major -entre autres "célébrités"- ont travaillé et y ont encore des intérêts [7], et qui est le fond d’investissement privé le plus puissant du monde, investit dans une multitude de choses. Il peut répondre à n’importe quelle demande en matière d’aéronautique, de télécommunications, d’électronique de défense, de décontamination nucléaire, bactériologique et chimique, et peut produire chars, canons et missiles. Il a des participations dans lesnanotechnologies, les biotechnologies et les semi-conducteurs qui en font un des principaux centres de recherche et développement sur les infrastructures de l’information, le nucléaire et les programmes génétiques [8]. George Soros a placé 100 millions US$ dans une de ses branches [9]. Donc ce groupe n’aurait-il pas intérêt dans la propagation de fausses nouvelles, ce qu’il peut facilement faire puisqu’il contrôle des réseaux de communications, pour s’enrichir ? Un cas troublant : "l’affaire" de l’anthrax aux EU. À la fin de l’année 2001, quand les alertes à l’anthrax font imaginer le risque de nouvelles attaques terroristes aux Etats-Unis, la Carlyle s’est pré-positionnée pour contrôler une partie des actifs privatisables de la Defense Evaluation Research Agency (DERA). Ce centre de recherche et développement militaire, était une filiale à 100% du ministère de la défense britannique, et est l’un des plus performant en matière d’innovation pour les appareils de détection et de sécurité (bio-capteurs, scanners, caméras à infrarouge, etc…). Il est aussi en affaires avec la société américaine Bioport, fournisseur exclusif du ministère américain de la défense en vaccins contre l’anthrax [10]. Que l’on imagine une manipulation de l’information et la création d’un problème pour doper les affaires de cette compagnie n’a rien d’absurde... Le tout est de le prouver, mais cela risque de s’avérer plus difficile tant le fonctionnement de cette compagnie et ses relations sont opaques. La Carlyle possèdait aussi la Vinnell, autre entreprise de recrutement de mercenaires, dont elle a vendu sa participation majoritaire en 1997. La Vinnell a permis à Carlyle ses liens avec l’Arabie Saoudite. Elle fait maintenant partie de la Northrop Grumman Corporation [11], autre compagnie travaillant pour le Pentagone, dans le Sud de la Colombie, entre autres lieux... Nous allons arrêter ici la promenade parmi les activités des compagnies liées à la défense US et à ses sous-traitances mercenaires. Le travail serait trop fastidieux pour donner un aperçu exhaustif de celles-ci. Affaires ultralibérales Ce qui peut se remarquer à travers ces quelques exemples et ces rapides relations, c’est que ces compagnies ont toutes des liens, à travers les ventes et les échanges de filiales ou de capitaux qu’elles font entre elles. Leurs actionnaires sont souvent les mêmes et sont liés aux pouvoirs financiers US. Les intérêts sont aussi les mêmes : déstabiliser le plus possible l’ordre mondial pour prospérer, et travaillant toutes, de près ou de loin, pour le Pentagone. Une visite de leurs sites respectifs permet de le vérifier. Elles vivent de la vente de technologies de guerre, de sécurité, d’information et de la location de mercenaires. Elles n’ont pas intérêt à la paix. Leurs activités de sécurité "civile" incluent la protection des aéroports aux EU, de lieux publics (Ministère Irakien du Pétrole), des Ambassades US, et d’autres pays, à l’étranger, d’agences de l’ONU (UNICEF ; FORPRONU, par Armor Group) [12] (lutte contre le "terrorisme"), de banques (Unibanco et Bradesco, par Carlyle,en collaboration avec Taylor McKenzie), de compagnies de télécommunication (Embratel, par Carlyle avec T.McK.) [13]. Elles sont impliquées dans la privatisation de secteurs publics (Turquie, par Carlyle en collaboration avec Enterprise Strategies and Solutions Inc.) [14]. Elles financent l’entraînement et l’organisation des armées de pays en conflit (Croatie, Bosnie, Macédoine), récupérant des informations chez l’un, pour ensuite les distribuer aux autres [15]. L’ONU les utilise pour réduire ses coûts [16]. Imaginez l’intérêt qu’elles pourraient avoir aux conséquences d’un désordre qu’elles auraient semé, pour obtenir plus de marchés de sécurité de la part de leurs clients cités plus haut... Mais, parfois, des échecs graves se produisent : en 1998, la Sandline International, qui avait été recrutée par le gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée pour lutter contre la guerilla de l’île de Bougainville, fut expulsée suite à des pressions populaires. Elle voulait mettre la main sur les gisements de cuivre, en guise de rémunération supplémentaire de ses services [17] et imposer ses ordres aux militaires locaux... Dangers Cette légalisation et libéralisation du marché de la sécurité et de la guerre sont dangereuses. Ces compagnies n’ont de comptes à rendre à personne d’autre que leurs actionnaires, qui sont aussi des dirigeants de la plus grande et plus agressive force militaire du monde. Déjà des excès ont eu lieu : villages Serbes brûlés, durant la guerre de Yougoslavie ; trafics d’armes, trafic de femmes et d’enfants en Bosnie et au Kosovo de la part d’employés de la DynCorp.… Ce qui a fait dire à Jimmy Carter : "c’est terrible, les Etats-Unis se sont alignés unilatéralement avec la Croatie (…) les Croates qui ont délogé les Serbes de Krajina sont aussi coupables de purification ethnique que les Serbes de Bosnie" [18]. Les dirigeants Croates sont-ils nombreux au Tribunal International de la Haye ? Les Serbes ... ? Ces compagnies sont l’expression même du capitalisme dans sa version la plus élaborée : l’ultralibéralisme. Hors de tout contrôle citoyen, ne répondant qu’aux intérêts de profit et de leurs actionnaires, ces compagnies se moquent du droit international et des principes des droits universels de l’Homme ; ces actionnaires sont soit psychopathes, soit cyniques, ou les deux à la fois. Ce qui s’est passé en Équateur semble correspondre à cette volonté d’outrepasser les déontologies internationales pour briser les résistances légitimes contre le mépris des oligarchies parasites. On peut supposer que l’arrestation du guerillero Simon Trinidad était un marché confié à ces suceurs de sang liés aux pires marchands de la planète, et qu’une partie de l’argent de ce marché a servi à corrompre les politiciens locaux. Pauvre Lúcio ! Porto Alegre, Brasil Notes : [1] http://www.adital.org.br/asp2/noticia.asp?idioma=PT¬icia=10512 |
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