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Manifestations impossibles contre le Sommet Extraordinaire des AmériquesAnonyme, Jeudi, Janvier 15, 2004 - 21:28 (Reportage ind. / Ind. news report | Actions 'contre-sommet' | Poverty | Repression | ZLEA / FTAA / ALCA)
Che's Ghost
Le 12 et 13 janvier a Monterrey (Mexique) avait lieu le Sommet Extraordinaire des Amériques qui opposait 500 manifestants (dont 5 Québécois) à 30 000 effectifs affectés au Sommet : 3500 stormstroopers anti-émeutes, une centaine de flics en civil, l’armée mexicaine et américaine, le FBI et ses tireurs d’élite, la CIA, une clôture de 3 mètres de haut et de 1200 kg par section d’un mètre et demi de large (du jamais vu à aucun sommet, les fabricants l’appellent l’anti-anarchistes et elle est livrée avec une garantie à vie pour tout ce qui est plus petit qu’un tank!) et 1200 journalistes avides de sensations fortes. Le 12 janvier débutait le Sommet Extraordinaire des Amériques de Monterrey au Mexique. Ce Sommet réunissait encore une fois les 34 premier ministres et présidents de 34 pays des Amériques avec l’exception toujours remarquée de Cuba. Ce Sommet avait été précédé du Sommet de Québec en 2001 et c’est sûrement pourquoi la présence québécoise était la deuxième plus grande, avec 5 participants, après la présence mexicaine au nombre de 500 manifestants. Tout ce beau monde, en très grande partie des punks, devait faire face à 30 000 effectifs affectés au Sommet dont 3 500 cochons anti-émeutes style stormtroopers, une centaine de flics en civil, l’armée mexicaine et américaine, le FBI et ses tireurs d’élite, la CIA, une clôture de 3 mètres de haut et de 1 200 kg par section d’un mètres et demi de large (du jamais vu à aucun sommet, les fabricants l’appelle l’anti-anarchistes et elle est livrée avec une garantie à vie pour tout ce qui est plus petit qu’un tank), 1 200 journalistes avident de sensations fortes et le plus grand danger pour nous, la police de l’émigration qui pouvait nous expulser du pays pour 10 ans pour activités politiques, ce qui est interdit pour tous les touristes au Mexique. Le 12 janvier donc, avait aussi lieu la marche pacifique de la farce des Amériques qui a débuté à 10h30 entourée d’undercovers dans le parc central Alameda. Le début de la marche fut assombrit par la nouvelle de la mort de 4 manifestants et 12 blessés qui se rendaient au Sommet en autobus depuis Mexico. C’était par contre une marche festive, mais certainement très militante avec des banderoles manifestement anti-américaines et avec la plupart des manifestants, ou globolifobicos comme nous appellent avec mépris les journaux, masqués de cagoules afin de conserver l’anonymat. Il y a eu quelques arrêts où les gens se laissaient aller à des performances de tamtams, de danse, de cirque ou tout simplement pour exprimer leur opposition à la globalisation comme l’a veulent les riches et leurs marionettes présidentielles. Il y a aussi eu énormément de moments de tension pour une marche qui se voulait dès le départ pacifique ; deux voitures de police occupées furent encerclées par surprise et auraient goutté à la colère des manifestants sans l’intervention des organisateurs et à chaque graffiti la police voulait faire des siennes pour justifier les coûts astronomiques de leur présence. La tension a atteint son apogé sur l’avenue principale bloquée à moitié par la marche et où des anarchistes se sont mis à arracher systématiquement chaque baderole du Sommet sur leur chemin jusqu’à ce qu’un graffiti ne soit fait et que l’anti-émeute ne s’en serve comme excuse pour encercler complètement le contingent avec un ratio de deux stormtroopers pour un manifestant. Cet encerclement durera le reste de la marche et ce malgré les appels des organisateurs à ce que la police respecte le caractère pacifique et festif de la marche en se retirant pour nous laisser respirer un air moins vicié. On s’est donc rendu sur la route qui mène au Cintermex, l’ancienne usine transformée en place de conférence pour le Sommet, accompagné de 1 000 policiers et leurs 40 voitures et paniers à salade. Soudain, plus un seul flic autour de nous, on continua donc de marcher pour foncer droit dans une barricade avec de l’autre côté 500 anti-émeutes avec leur bouclier et la matraque téléscopique au poing. Le temps de dire le juron de votre choix et on était encerclé de nouveau par les mêmes chiens que l’on promenait depuis une heure. Les organisateurs ont agi vite et décidé que c’est entouré de 1 200 anti-émeutes que devait avoir lieu la performance principale afin de faire baisser la tension. Il s’agissait d’une danse inspirée du peuple du maïs qui se finit quand le danseur principal, flambant nu, fonça en courant sur les barricades de l’anti-émeute pour se tenir debout au sommet de celles-ci à la surprise générale des médias qui n’en demandaient pas tant. Une pancarte de Bush fut ensuite brûlée ainsi qu’une piñata de Vicente Fox qui fut battue et brûlée à son tour. Le tout se termina par un brassage des barricades qui se cognaient dûrement contre le mur de flics et la manif fut déclarée terminée et ce sans arrestation. Pour le chemin de retour vers le parc Alameda, on décida tous de passer par l’autoroute Constitucion en pleine heure de pointe, afin de tout finir en ayant le dernier mot sur les autorités. On a couru pour devancer les flics avec leur lourd équipement et on bloquait les 4 voies donnant ainsi naissance à un bouchon de circulation monstre. L’anti-émeute nous a rattrapé une fois qu’elle a finalement compris notre plan improvisé. Ils n’ont réussit qu’à nous pousser sur 2 voies en bloquant eux-mêmes la troisième, ne laissant qu’une voie aux automobilistes et il en fut ainsi jusqu’à la fin de la manif au parc Alameda après 5 heures de marche en tout. Durant la nuit, un des Québécois s’est fait accoster par un militaire américain pendant que nous nous reposions dans le parc squatté en partie par notre campement. Il s’est fait poser plusieurs questions sur sa présence dans les manifs, ce qui laisse froid dans le dos quand on devine ses motifs. Le 13 janvier fut exactement pareil au 12 excepté qu’au lieu de monter le campement, nous l’avons défait avant la marche sous l’oeil toujours attentif des médias et des flics en civil. La marche d’action directe contre le mur débuta à 11h00 et elle était encore plus radicale que la journée précédente. Dès le départ, la manif fut totalement encerclée par l’anti-émeute et aucune action ne fut possible sous une telle vigilance. Le trajet fut le même que la journée précédente afin de bloquer économiquement le plus possible la ville la plus riche du Mexique. C’est plutôt stupide, car elle finit encore une fois devant le même mur d’anti-émeutes impassibles en brassant la barricade pour évacuer les frustrations. À 5h00 de l’après-midi avait lieu une conférence d’Hugo Chavez, le président duVénézuela et le principal opposant du traité de la ZLÉA comme il est en ce moment. Nous n’avons pas pu y assister malheureusement, car les autobus retournant vers Mexico partaient à 6h00, marquant la fin de notre présence à Monterrey.
C'est le site officiel des organisateurs des activités contre le 4 Sommet des Amériques
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