MONTREAL, le 3 déc. - "Non seulement la Corporation des propriétaires immobiliers ne sait pas compter, mais elle ne connaît pas ses propres membres". C'est en ces termes que le coordonnateur du Front d'action populaire en réaménagement urbain, François Saillant, réplique à la CORPIQ qui, dans un communiqué émis ce midi, prône le supplément au loyer comme solution à la crise du logement, tout en évaluant à 4 milliards $ le coût de construction des 4000 HLM revendiqués par le FRAPRU.

Pour arriver au chiffre stupéfiant de 4 milliards $, la CORPIQ évalue à 100 000 $ le coût de construction d'un HLM. Or, en multipliant 4000 logements par 100 000 $ , on arrive à 400 millions $! Par ailleurs, la CORPIQ oublie que les locataires des nouveaux HLM réclamés par le FRAPRU en partageraient les coûts avec le gouvernement en payant un loyer correspondant à 25 % de leur revenu.

Le FRAPRU fait aussi remarquer que la CORPIQ ne connaît pas le comportement des propriétaires immobiliers, lorsqu'elle propose le supplément au loyer comme solution à la crise du logement. Rappelons que le supplément consiste en la location de logements vacants du marché privé pour y faire entrer des ménages à faible revenu. Or, les propriétaires ne sont intéressés à cette formule que lorsque les taux de logements inoccupés sont élevés et qu'ils se retrouvent avec des appartements - souvent de qualité inférieure - qu'ils n'arrivent pas à louer autrement. En période de pénurie comme c'est le cas présentement, leur attitude change. Dans un texte récent, l'Office municipal d'habitation de Montréal constate que, sur les 2406 ententes de supplément au loyer signées avec des propriétaires privés avant 1994, 728 sont présentement remises en question par ces derniers.