[CMAQ] Une soixantaine de militantEs du Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ) et leurs alliéEs ont protesté ce matin --3 décembre-- contre le contenu du «Plan de lutte contre la pauvreté» du gouvernement libéral qui a été coulé récemment dans les médias. Les militantEs en ont notamment contre les coupures de 110$ par mois annoncées pour les personnes de 55 ans et plus et les femmes ayant des enfants de 2 à 5 ans mais également contre l’abandon de la promesse d’un «barème plancher» (un seuil en deçà duquel les fonctionnaires ne pourraient plus couper un chèque d’aide sociale). Pour le Front commun, le Plan d’action proposé ne fait pas la lutte à la pauvreté, mais la lutte aux pauvres. Deux militantEs ont d’ailleurs brûlé le dit Plan d’action durant la manifestation, le coordonnateur du Front commun en profitant pour souligner que «si le Front commun est pacifique aujourd’hui, il faut que le gouvernement comprennent que nous ne retiendrons pas longtemps la colère des personnes qui se font couper...» Une menace un peu vide de sens à mon humble avis, surtout quand on connaît les personnes militant dans les groupes du Front commun, mais un signe, quand même, que le ton monte.
Les critiques du Plan d’action
Outre les coupures et l’absence d’un «barème plancher», le Front commun des personnes assistées sociales a de nombreuses critiques du Plan d’action. En plus d’appauvrir davantage environ 100 000 ménages actuellement à l'aide sociale, le Plan d’action pousse encore plus loin la logique du travail forcé pour les personnes jugées «aptes au travail», en particulier les mères d’enfants de 2 à 5 ans et les personnes de 55 ans et plus qui se font couper 110$ sur leur chèque mensuel. De plus, le Plan d’action privilégie l’emploi comme seule solution de lutte à la pauvreté alors que l’on sait très bien qu’avoir une job n’équivaut plus nécessairement à se sortir de la pauvreté. D’ailleurs, le Front commun dénonce le fait qu’il n’y a aucune mesure pour forcer les employeurs à offrir un salaire décent (à mettre en parallèle avec les coupures que subissent les personnes pour les forcer à se trouver un emploi).
Les revendications du Front commun
Le Front commun revendique que le gouvernement abandonne ce qu’il appelle le «dogme Charest», c’est à dire les baisses d’impôts et qu’il utilise plutôt cet argent (un milliard cette année) pour lutter contre la pauvreté et maintenir l’accessibilité des services publics, surtout les garderies, le transport en commun et l’Hydro. Pour le Front commun, un réel «Plan de lutte à la pauvreté» devrait impérativement contenir un vrai «barème plancher» assurant la couverture des besoins essentiels des personnes (i.e. se loger, se nourrir, se vêtir et payer ses médicaments), rétablir la gratuité des médicaments pour touTEs les pauvres, interdire le vol des pensions alimentaires (actuellement saisies par l’aide sociale au même titre qu’un revenu d’emploi), hausser le salaire minimum au seuil de pauvreté et prévoir un nouveau régime d’allocation familiale incluant un supplément du revenu pour les familles pauvres.
Les groupes de défense des droits des personnes assistées sociales estiment que ces revendications ne vont pas à l’encontre de la volonté populaire qui ne serait pas majoritairement en faveur des baisses d’impôts si on lui offre le choix, selon eux. Le Front commun cite 3 sondages récents à l’appui de cette thèse. Ainsi, en décembre 2002, 68% des québécoisES disaient penser que le gouvernement a une responsabilité pour combler l’écart de revenu; en mars 2003, 60% des canadienNEs disaient qu’ils seraient prètEs à payer plus d’impôt, si s’était pour augmenter le financement du système public de santé; finalement, en octobre 2003, 76% des québécoisES disaient préférer un gel des tarifs d’Hydro à une baisse d’impôt.
L’enjeu politique de la lutte à la pauvreté
Selon Vivian Labrie, du Collectif pour un Québec sans pauvreté (auquel adhère le Front commun), «au Québec, tout citoyen doit avoir la garantie d’un minimum et, au-delà, qu’il sera soutenu jusqu’au moment où il commencera à payer de l’impôt. Il y a deux seuils : la couverture des besoins essentiels, puis la sortie de la pauvreté. La sécurité du revenu devrait couvrir les besoins essentiels, puis le salaire minimum devrait permettre de se sortir de la pauvreté. » Aussi pense-t-elle que «les deux enjeux pour les années à venir sont : c’est quoi un seuil de couverture des besoins essentiels? Et c’est quoi un seuil de sortie de la pauvreté? En dessous des besoins essentiels, la contrepartie du citoyen consiste à survivre; là, l’aide doit être inconditionnelle. En haut de la couverture des besoins essentiels, la contrepartie devrait être que, si on t’offre de quoi, c’est normal que tu y participes. Quand on offre quelque chose qui a du bon sens aux gens, ils y viennent. Au-delà de la sortie de la pauvreté, ta contrepartie c’est que tu en redonnes, que tu contribue à l’impôt»(1). C’est ça qu’il faudra faire entrer (de force?) dans la tête des politicienNEs et de la soi-disant «classe moyenne». Le moins qu’on puisse dire c’est que les groupes populaires ont encore beaucoup de pain sur la planche.
Note :
(1) Cité dans «Mériter son chèque», Recto-Verso, p.22, novembre-décembre 2003.
nous ne retiendrons pas longtemps la colère des personnes qui se font couper...» Une menace un peu vide de sens à mon humble avis, surtout quand on connaît les personnes militant dans les groupes du Front commun, mais un signe, quand même, que le ton monte.> Nicolas
Qu'est-ce-qu'elles ont ces personnes? Elles sont incapables de se mettre en colère?
Moi, ça m'inquiète quand on parle d'ANNÉES avant de régler le problème de la pauvreté. C'est maintenant que des centaines de milliers de personnes sont dans la misère. Si on attend des années avant d'agir, le problème va se régler tout seul: les pauvres seront morts. En remettant à plus tard le règlement de ce problème crucial, on ne lutte plus contre la pauvreté, on lutte contre les pauvres.
On n'a pas besoin de gratte-papiers pour faire des calculs astronomiques sur ce que représentent les besoins essentiels, il existe déjà plusieurs études et calculs là-dessus. Ce qu'il faut c'est une volonté politique et que les super-riches lâchent leur os.
Bien sûr que les personnes qui militent dans les organisations du Front commun sont capable d'être en colère (et elles le sont!). Je me suis peut-être mal exprimé ou bien j'ai mal rapporté les paroles de Jean-Yves Desgagné. Il ressortait clairement de ses paroles une menace que les manifs ne seraient plus pacifiques. Or j'ai bien peur qu'elle est une menace en l'air.
Les riches s'enrichissent comme jamais.
Quelle image frappante la CBC nous a montrée hier à l'émission Fifth Estate ; Tony Blair, Vladimir Poutine, et la reine Elisabeth debouts derrière les deux signataires du partenariat entre Mikhail Fridman, grand baron de la mafia russe et le CEO de British Petroleum (BP), Lord John Browne.
C'est par centaines de millions de dollards par mois de capital russe que Mickhail Fridman emplis ses coffres dans des banques de pays "tax free" pour s'enrichir et enrichir les politiciens qu'il corrompt, pendant que le peuple russe mendie dans les rues. Il a litéralement volé, par les armes et la fraude, plus de 500 millions de dollards d'équipements et de capital à une entreprise canadienne qui faisait partie de l'équipe commerciale de Jean Chretiens. Comme aide à cette entreprise, Chrétiens leur propose d'être patient (quand un corrompu en rencontre un plus gros...).
Si nous ne réagissons pas chez-nous, c'est ce qui nous attends aussi.
Le Québec ne sera pas seulement "vendu" à l'entreprise privé, il sera aussi la proie de ces vautours, de ces criminels. Et une fois au privé, comme en russie, il sera trop tard.
Même nos propres riches ne sont pas à l'abris.
Il y a des plus gros poissons, et ils ne peuvent pas corrompre tous les riches car ça coûterait trop cher. C'est par centaines qu'on compte les entrepreneurs et CEO dans les morgues de Russie.
Maintenant que l'alliance UK et USA s'unnissent à la mafia russe (les USA viennent d'accorder un prêt de 500 millions à Fridman), les règles du commerce international s'écriront dans ... le plomb.
Invasions armées pour la conquête des ressources, contestées par des actes terroristes, et capitalisées par le crime organisé.
C'est un beau monde qu'on prépare pour nos enfants.
Pendant ce temps, on se contente de leur apprendre à lire et écrire, se reposer en jouant au XBox et en apprenant la vie en regardant Virginie ou Loft Story.
On est pas juste fort dans l'élevage de porcs, au Québec.
«[si le Front commun est pacifique aujourd?hui,] il faut que le gouvernement comprennent que nous ne retiendrons pas longtemps la colère des personnes qui se font couper...» Une menace un peu vide de sens à mon humble avis, surtout quand on connaît les personnes militant dans les groupes du Front commun, mais un signe, quand même, que le ton monte.
Ce que ça veut que les responsables du Front commun ont l'habitude d'organiser des manifs dans l'ordre et le calme. Ces gens demandent tout le temps à leurs militantes d'être gentilles, chanter et dire leurs slogans. Leur image de pacifique est important.
Un jour (peut-être !), ces militantes gentilles vont être écoeurées d'être mignonnes, et là, ce pacifisme va prendre le bord.
Denis
P.S.: Le masculin est inclu dans le féminin. Le mot "militantes" inclue le mot "militants" tandis que le mot "militants" exclue le mot "militantes". Et les mots "militantEs", "militant(e)s" et "militant-es" exclu le féminin en plus d'exclure le pluriel.
Denis, tout d'abord, contrairement à ce que laisse supposer ton message, sache que ce sont les militantEs eux-mêmes et elles-mêmes qui organisent les manifestations du Front commun (et non uniquement les « responsables »). Dire le contraire suppose une méconnaissance profonde du fonctionnement de ce regroupement.
Denis, non seulement tu es dans le champs, mais en plus, tu es méprisant pour les militantEs. Tu les prends pour de simples cruches qui se laissent manipuler.
Moi, je tiens à saluer haut et fort le courage de ces militantEs qui parviennent à faire fi des préjugés et à sortir dans la rue pour réclamer l'amélioration des conditions de vie de la classe populaire. Quand on connaît le poids des préjugés qu'elle a à porter, pour la personne assistée sociale, le seul fait de se pointer à une manifestation et d'être filmée par les médias est en soi un geste radical.
Dans la lutte contre le néolibéralisme et contre les richesses indécentes qu'il permet à certains d'amasser, nous oublions qu'un petit Café, supposément sympathique, peut être dégueulasse pour ses employés. Mais nous avons de la sympathie pour le Café sympathique où nous nous réunissons régulièrement, alors l'employé qui n'a pas reçu son salaire, mais un chèque sans provisions, récupéré sur son chèque d'assurance-emploi par la Caisse, on l'envoie se débattre seul, se chercher un avocat, on l'envoie aux petites créances (dans un an ou deux, il a une chance de récupérer son argent), nous on n'a pas le temps d'être solidaires avec ce gars là, un de plus dans la merde. On parle de choses sérieuses nous: de la JUSTICE SOCIALE. Pi on est ben au chaud dans ce trou perdu de Café.
Je crois que ce que Nicolas voulait dire, c'est que ce n'est pas parce qu'il y a des pauvres en colère au Québec que ça fait peur au gouvernement. Il faut que cette colère se traduise en actions. Des actions pour faire en sorte que les pauvres prennent en main leur vie (par le biais de groupes d'action pour modifier leurs conditions de vie).
Et puis, en plus, le problème de la pauvreté n'est pas né avec la loi sur l'élimination de la pauvreté, il est vieux de quelques millénaires. En fait, tant qu'il va y avoir des persones pour exploiter la force de travail des autres, il y aura des pauvres. Et tant que le marché aura comme loi qu'il faut qu'une entreprise exploite le plus possible ses travailleurs pour être compétitive, il y aura de plus en plus de pauvres qui seront incapables de se loger décement ou de manger à leur faim.
Si on attend des années avant d'agir, la pauvreté existera toujours, c'est juste que ça va être une nouvelle génération de pauvres. En fait, pour régler le problème de la pauvreté, il faut s'attaquer à la racine du problème et combattre l'exploitation. Par contre, on peut aussi décider que tout le monde doit avoir un toit et de la nourriture. À ce moment-là, les pauvres vont toujours exister, c'est juste qu'ils vont avoir un logement et de quoi manger.
Les gens voulaient du changements, pourquoi?
Parcequ'ils avaient envie de manifester leur
mécontentement vis-à-vis les politiques néolibérales.
Nous avons changer du PQ au PLQ sans doute pour se donner
une bonne raison de manifester car, d'un parti politique pseudo-progressiste, nous changeons pour un gouvernement du
type commis de station service dépanneur resto-bar licence
complete.
Pour ces grands sociologues visionnaires, le progrès passe par l'abandon de toute formes de collectivismes possibles et impossibles.
Tout les exploiteurs enrichis au point d'exploser par ce système ignoble, devraient au moins avouer que leur confortable position au sommet de la pyramide de l'exploitation humaine, pour ne parler que d'elle, est due au labeur de ceux qui constituent les bases même de cette pyramide. C'était vrai dans l'temps de Marx et Engels, c'est vrai encore aujourd'hui; le capitaliste, riche de ses moyens de
production ou, de son capital, s'enrichit par le travail de ceux qui ne possèdent pas ces moyens de production ou ce capital. Les besoins essentiels des uns sont garants de l'engraissement perpétuel de certains.
Quand à ceux et celles qui n'ont pas la chance de se faire exploiter
par ces grandes âmes, ils contribuent malgrés eux, au maintient de cet important et indispensable bassin de chômeurs qui contribut si bien à la baisse des salaires(par rapport au coût de la vie, bien sûr).
Ces gens pensent que les meilleurs incitatifs à la recherche d'emploi n'ont rien à voir avec les emplois eux-mêmes (salair, sécurité, travail édifiant, possibilité d'avancement...) mais plutot avec les gargouillements d'estomac accompagnés bien sûr, d'un sentiment de culpabilité (je suis paresseux, je veux tout tout cuit dans l'bec...)
Le système néolibéral est immorale, il encourage l'escrocquerie, la sauvagerie(artificielle) car, de vrai sauvages ne pourraient avoir un
tel comportement. Il est profondément régressif d'un point de vue sociologique (coupures dans l'éducation, les services esssentiels, abbandon de la lutte à la pauvreté, ratatinement de l'état...)
Le néolibéralisme n'est pas un programme politique, c'est l'absence du
politique au profit du totalitarisme du tout marcher.
Depuis que je vois la politique sous cet angle, j'arrive à ne plus être étonné de rien et j'ai même développé des dons divinatoires
n'est-ce pas merveilleux!
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