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Le vent de droite qui souffle sur le Parlement n'arrête pas la CSN

jplarche, Dimanche, Novembre 30, 2003 - 12:34

Sylvie Joly

Malgré le mauvais temps, 30 000 personnes sont venues dire, haut et fort, au gouvernement Charest de stopper sa démolition du Québec. Les syndiqué-es CSN étaient accompagnés de centaines de militants et militantes de groupes sociaux représentant la société civile. Des photos Des photos à regarder pour saisir l'atmosphère extraordinaire de solidarité qui y régnait !

Une animation avec les mascottes représentant Jean Charest, Monique Jérôme-Forget et Gilles Taillon, du Conseil du patronat, a été fort prisée de la foule et a réchauffé les manifestantes et les manifestants. Par la suite, Roger Valois, vice-président de la CSN, a pris la parole pour mettre l'accent sur les dangers des modifications à l'article 45 du Code du travail. Louis Roy, 1er vice-président, a, entre autres, dénoncé le manque d'écoute de ce gouvernement vis-à-vis de la population et des employé-es de l'État qui tiennent, à bout de bras, les réseaux de la santé, des services sociaux et de l'éducation. Ces discours étaient entrecoupés de messages de plusieurs groupes sociaux dénonçant divers aspects de l'attaque conservatrice à la sauce Charest. Une seule cible pour ce gouvernement: une transformation radicale du rôle de l'État. Mais des conséquences multiples pour la population, entre autres: pour les personnes assistées sociales, les parents utilisateurs des services de garde, les femmes, les locataires, les étudiantes et les étudiants. Claudette Carbonneau, la présidente de la CSN a conclu en lançant un appel à l'action. "La classe moyenne du Québec manifeste aujourd'hui, a-t-elle martelé, contre ces mesures antisociales et antisyndicales. Avoir une job, garder son syndicat, vouloir se faire soigner, ce ne sont pas des privilèges mais des droits."

Site des négos du secteur public CSN. La confédération compte 150 000 membre dans les secteurs public et parapublic.
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Sujet: 
excellent mais...
Auteur-e: 
stirnerfreuk
Date: 
Dim, 2003-11-30 19:12

Je suis tout à fait d'accord avec le fait que la manif de samedi était géniale...30 000 personnes c'est fort pareil...Mais toutefois il y quelques critiques que je peux adresser à certains leaders syndicaux... Bien qu'il soit fort mobilisateur et rassembleur, le syndicat de la csn est aussi fort exclusif et se croit comme le seul symbole légitime de contestation en ce qui a trait aux droits des travailleurs... C'est qu'en fait certaines personnes solidaires au mouvement se sont pointés pour appuyer les syndiqués mais ils se sont fait dire d'aller voir ailleurs... Sans le savoir ils marchaient en tête de cortège, avec des drapeux noirs et étaient sans doute des militants libertaires qui voulaient appuyer les syndiqués et ils se sont fait dire assez bêtement d'aller se mettre plus loin dans la manif parce que ce n'était pas eux les organisateurs, comme à la manif au sommet des amériques où cerains leaders syndicaux intimidaient les non-membres, les gens peu connus du milieu syndical, etc... Ces hiérarchies de clocher n'ont pas leur plACE dans des manifs anti réformes libérales , dans des contestations de la logique néo-libérale. Les gens organisateurs avaient surement peur que les gens vêtus de noir et arborant des drapeaux anarchistes aillent foutre le bordel dans leur belle tite manif mais je crois qu'ils n'ont pas besoin d'anars pour foutre la merde, la dernière manif syndicale il y avait eu des bouteilles de bière tirés etd es oeufs aussi...fac. tsé..en tout cas,...En plus les gens qui se sont fait dire d'aller vers l'arrière dirent "Le peuple doit se réunir" ou quelque chose comme ça et on leur a quand même dit directement et sans détour d'aller ailleurs, qu'ils n"étaient pas les leaders...Je suis tanné de ces guerres intestines qui minent la critique sociale, la parcellarise et l'ostracise. tant pis..Vive la convergence des luttes anti-capitalistes, vive la clac, vive le scalp, vive la contestation..


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Sujet: 
Si c'est vrai c'est dégueulasse
Auteur-e: 
Alexandre
Date: 
Dim, 2003-11-30 20:35

Franchement! Les libertaires pillent sur leur orgueuil et ont leur dit d'aller voir ailleurs !!!!! Ben crisse!! Bon, ok, là je suis fâché, mais ya de quoi!!! Je suis pas monté à Québec pis je pense que j'ai ben fait. Pourquoi ya des chefs dans ces maudits syndicats là? C'est quoi là joke d'avoir des leaders? On en veut pas des leaders qui se disent de gauche ou de droite!

Sacrament, j'en reviens pas! Honnêtement j'ai rien en principe contre le syndicalisme, mais là si c'est ça que ça donne.... À quand le syndicalisme libertaire et de gauche?

Ça existe pis je pense que yé temps que ce soit mis en pratique. Je suggère au Trouble qui fait l'effort remarquable d'aller voir les syndiqués, de dénoncer les chefs des syndicats(dans ce cas-ci ceux de la CSN)qui agissent comme des espèces de gourous...... Bien sûr j'ai pas mon mot à dire dans ce journal, sauf que ce serait quand même une bonne idée si on veut que les gens restent unis. Y'aura jamais de révolution sans les anars, ce sont eux la force la plus contestaire et c'est le mouvement le plus répandu chez les jeunes.

Moi si c'est ça les manifs de la CSN, je refuse d'y aller.


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Sujet: 
C'est pathétique
Auteur-e: 
Nicolas
Date: 
Dim, 2003-11-30 22:40

C'est pathétique, y'a plus de 30 000 syndiquéEs qui manifestent à Québec et ce que retiennent certaines personnes sur le CMAQ c'est que y'a trois anarchistes masqués avec des drapeaux noirs qui se sont fait dire par le service d'ordre qu'ils ne pouvaient pas ouvrir la marche. J'en reviens pas!

La CSN, comme n'importe qui d'autre, a parfaitement le droit de vouloir contrôler l'image publique qu'elle va projeter (on parle quand même de la tête de la manif...). Il y a une tradition dans le mouvement syndical de marcher en contingent. Ça permet de mettre un ordre de priorité sur qui va avoir de la visibilité. C'est peut-être bon de dire que c'est les syndicats en lutte, grève ou autre, qui ont ouvert la marche, immédiatement suivi par les groupes pop antipauvreté. Et c'est toujours comme ça que ça se passe: le plus gros groupe en lutte ou celui qui en lutte depuis le plus longtemps a toujours le privilège d'ouvrir la marche. La lutte de classe et la solidarité ouvrière c'est aussi d'avoir le sens des priorités et de respecter certaines affaires (comme le fait que 12 mois de lock-out ça te donne le droit à une certaine reconnaissance et visibilité).

Par ailleurs, on aura beau dire ce qu'on voudra mais il y a une méchante différence entre un syndicat, un groupe populaire et un groupe politique, fut-il anarchiste. Je trouve ça sain que les syndicats veulent ouvrir leur propres marches et ne pas se faire leader par des avant-gardes (fussent-elles anarchistes).

D'autre part, je trouve que vous montez en épingle un incident banal et que vous vous donnez une importance que vous n'avez pas. Depuis qu'il y a des manifs syndicales les militantEs politiques se font mettre à la fin de la manif. S'était déjà comme ça avec les maos dans les années 1970 (pis ils étaient pas mal plus gros que nous autres). Tout le monde, y compris les différents syndicats CSN, se sont fait dire où aller dans la manif parce que l'ordre des contingents avait été décidé à l'avance. Et pour une fois, il y avait une alternance CSN-autre groupe-CSN (et non tout le monde en arrière de la CSN). De deux, je n'ai ressenti aucune aggressivité de la part du service d'ordre et, à ce que je sâche, mes camarades de La Nuit n'ont plus (j'étais pas avec eux, j'étais là pour la job et j'avais une bannière à tenir). Ils ont même pu vendre tranquillement plus de 100 copies du Trouble. Après un certain temps de marche, les contingents se sont fait plus flexibles et notre bannière rouge et noire s'est promenée sans que personne ne disent rien. Mettons que j'ai déjà vu pire (je me suis déjà fait virer manu-militari d'une manif et de certains cortèges du 1er mai)!

Pour ce qui est des leaders et des bureaucrates, inquiétez vous pas, le trouble va continuer de les critiquer en masse (tu liras l'édito du numéro qui est sorti en fin de semaine). Mais peut-être même pas pour les mêmes raisons que vous autres.


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Sujet: 
Merçi Nicolas
Auteur-e: 
Louise-Anne Maher
Date: 
Lun, 2003-12-01 13:36

Vraiment y'en a ras-le-bol des réactions d'enfants d'école. Sont pas contents après une manif de 30,000 (trente mille) manifestants???????? Qu'ils en organisent une, y'a ben des vitres à casser à travers le Québec.
Ils me donnent mal-à-tête

Merçi Nicolas, moi je n'ai plus le courage de leur répondre.


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Sujet: 
Bon ok, j'avais tort
Auteur-e: 
Alexandre
Date: 
Lun, 2003-12-01 20:17

Sauf qu'avec le peu d'info que j'avais, ça parassait mal. C'est juste que j'ai peur que les chefs des syndicats s'emparent de cette lutte sociale contre le gouvernement présent, alors que ce devrait être la lutte de tous les progressistes et de tout ceux qui ont à coeur la justice sociale. Je ne crois pas que cette peur soit non fondée.

Et Louise-Anne, cite moi pour le brisage de vitres svp.


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Sujet: 
J'espère!
Auteur-e: 
Nicolas
Date: 
Lun, 2003-12-01 21:46

J'espère que les chefs syndicaux vont "s'emparer" de cette lutte sociale! Parce que s'ils et elles s'en emparent, ça voudra dire qu'ils et elles vont mobiliser leurs ressources. J'espère surtout, en fait, que les syndiquéEs vont s'emparer de la lutte (mais si c'est le cas l'un va rarement sans l'autre). Pour le reste, inquiète toi pas, s'ils et elles embarquent c'est sûr à 110% qu'ils et elles vont récupérer la lutte et probablement la saboter si elle va trop loin. La seule chose qu'on peut faire c'est essayer de limiter les dégats et diffuser notre point de vue... On est une goûte d'eau dans l'océan à côté du nombre hallucinant de petit et grands chefs syndicaux (il y en a littéralement des milliers, voir des dizaines de milliers!). Un des grands problèmes de la gauche, toutes tendances confondues, c'est qu'elle est encore incapable de mobiliser les syndiqués sans passer par l'appareil syndical (tu nous vois, toi, rameuter 30 000 personnes ordinaires à Québec sur nos propres bases???).


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Sujet: 
Non...
Auteur-e: 
Alexandre
Date: 
Mar, 2003-12-02 00:01

Non, mais informer les syndiqués du gros risque de voir leurs chefs récupérer cette lutte pendant qui sont 30000 réunis dans la joie pourrait être une très bonne idée. Il devrait y avoir encore plus de monde le 11.

C'est sûr qu'on fai ti-clins à côté de la machine syndicale, mais c'est pas une raison pour laisser les chefs des syndicats agir en maîtres absolus sans rien dire.

Mon indignation par rapport à ce que j'ai lu s'inscrivait par rapport à l'autoritarisme des chefs des syndicats, autoritarisme qui ne s'était pas encore vraiment manifesté depuis le début de la crise.

Mais bon, comme tu dis, qu'es-ce qu'on peut faire? Je suis étudiant de toute façon, pis là au moins les chefs des syndicats auront pas leur mot à dire là dedans. On va être prêts nous autres aussi l'autaumne prochain...


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Sujet: 
choisir ses batailles
Auteur-e: 
Nicolas
Date: 
Mar, 2003-12-02 10:14

Hum... C'est entre autre ce qu'on essaie de faire. L'éditorial du Trouble traite justement des dangers de la récupération politique et critique sévèrement les permanents et les cheufs. C'est ça qu'on a distribué à la manif.

Je pense juste qu'il faut savoir choisir ses batailles. C'est quoi le but? Être solidaire? Se montrer? Interpeller les gens? Foutre le bordel?

Personnellement, il y a longtemps que je sais que les services d'ordre, surtout les services d'ordre syndicaux, ne sont pas mes amis! Sauf que j'ai pas envi de me pogner avec eux autres, je les contourne, c'est pas à eux que je m'adresse anyway.

Moi j'ai plus envi d'avoir des discussions avec les gens, d'égal à égal. Comprendre où ils en sont, c'est quoi leur luttes, leur préoccupations. Si notre attirail habituel fait peur, ça ne me dérange pas de le laisser à la maison. J'ai pas envi de créer une barrière entre moi et le monde. Et je ne vois pas pourquoi je m'imposerais à eux.


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Sujet: 
???
Auteur-e: 
stirnerfreuk
Date: 
Mar, 2003-12-02 10:53

Madame Maher, vous êtes vraiment de mauvaise foi... Qu'est-ce que ça veut dire "Il y en a des vitres à casser à Québec" ? Vous supposez que parce que je dénonce la division et la hiérarchisation des militants que je suis pour le pétage de vitres, vous dites qu'au fond les représentants anars qui étaient là voulaient fondamentalement tout péter? Vous prétendez que si des manifestants libertaires désirent plus d'unité dans le mouvement et plus de solidarité entre groupes contestatires que c'est simplement pour tout casser et faire déraper la critique sociale? Je ne suis pas votre raisonnement en fait et je pense que, par manque d'arguments, vous dites n'importe quoi... Et en plus, est-ce que c'est seulement le nombre de personne qui fait la force d'une manif, est-ce que vous êtes du genre à constamment favoriser la quantité au détriment de la qualité, à continuellement favoriser "le plus possible" au "mieux possible", la masse au regroupement d'individus... Si c'est le cas vous êtes de ceux qui encouragez la massification de l'individu et le nivellement par le bas et je crois qu'il faut voir là un manque flagrant de vision psycho-sociologique de la société et des citoyens qui la composent. Je m'excuse mais je suis d'avis que peut importe le nombre d'individus qui défendent une idée, celle-ci mérite d'être entendue, analyser et critiquer, nous ne devont pas dénigrer une quelconque facette de la contestation sociale seulement parce qu'elle ne rejoint pas 30 000 personne dans une manif...Sinon c'est du prosélytisme et ça c'est propre aux régimes qui refusent d'entendre les voix discordantes, les critiques minoritaires, les arguments qui vont à l'encontre de la majorité...en tk. vous m'expliquerez ce que vous entendez par le cassage de vitres en question merci.


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Sujet: 
Massification?
Auteur-e: 
franky
Date: 
Mer, 2003-12-03 15:18

Je pense que c'est toi qui assimile les 30 000 individus venus a la manif a une "masse". Ces personnes n'étaient pas là pour aller au Carnaval, mais bien pour contester les politiques du gouvernement Charest. Qui es-tu pour prétendre que ces gens ne sont pas d'assez bonne qualité? Tu penses vraiment que les manifs étudiante où tout le monde sort parce qu'il y a une greve sont tellement plus politisées? Je pense vraiment, comme Nicolas, que tu méprises ces gens-là en les présentant comme des suiveurs qui ne peuvent penser par eux-même.


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Sujet: 
Service d'ordre
Auteur-e: 
patc
Date: 
Mar, 2003-12-02 00:47

La vraie question est:
pourquoi les syndicats se dotent-ils de service d'ordre, si ce n'est pour nettoyer quelque "débordement" dont pourraient s'aviser des activistes libertaires ou tout simplement libres penseurs?

Nicolas, je comprend très bien ton approche et celle de la NEFAC, ainsi que votre analyse politique.

Mais quand je te vois commencer à défendre le service d'ordre de la CSN contre tes camarades libertaires, je commence à me poser des questions.

D'accord, c'était un incident isolé, mais qu'est-ce que ça nous dit pour les mobilisations à venir?

Vous autres les ti-clins anarchistes, en arrière ou fuck-off ou on vous tabasse sans autre forme de procès!

Alors on parle d'une coalition large contre le néolibéralisme et Charest?

Ben crisse si elle est pour être "large" l'estie de coalition, y sont mieux de commencer tout de suite à respecter la diversité des tactiques pis à pas faire chier avec 3 ou 4 anars qui veulent marcher en avant si ça leur tente!

C'est quoi ces histoires de respecter l'ordre imposé par les puissants syndicats, de respecter les contingents?

"Ça permet de mettre un ordre de priorité sur qui va avoir de la visibilité."

What the fuck!! Depuis quand les anars devraient se plier à l'étiquette syndicale!

Quand il y aura un vrai syndicat libertaire au Québec, quand les syndiqués québécois auront une once de culture politique, on pourra jaser de marcher en contingent anarcho-syndicaliste.

Mais d'ici là on est condamné à marcher sur le côté ou en arrière ou pas du tout parce qu'on ne nous respecte pas et on ne respecte pas notre analyse politique.

L'apaisement de classe a ses limites. Poursuivez votre travail, il est essentiel, mais quand vous commencer à critiquer les camarades, moi je dis qu'il faut prendre un break.

Solidairement

PatCAd


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Sujet: 
Les services d'ordre, c'est chiant!
Auteur-e: 
nestor
Date: 
Mar, 2003-12-02 11:03

Peut-être que Nicolas n'a pas tout vu de la manifestation, ni du service d'ordre d'ailleur. En tout cas, ce qui m'a choqué, c'est pas tant que des anars cagoulés (dans une manif syndicale, c'est pas nécessairement le meilleur choix, mais bon...) se soit fait indiquer la queue de la manif, mais bien la réaction du service d'ordre devant le parlement. Des manifestantEs ont brûlé une effigie de Charest et entonnent des slogans combatifs: "Charest, au bûcher! Charest, au bûcher!" Et voilà les responsables du service d'ordre débarquer pour éteindre la flamme qui commençait à lever, dans tous les sens du mot. Les directions syndicales, tout comme leurs services d'ordre, serons toujours là pour brimer la spontanéité et l'action plus radicale. Et si des syndiquéEs avaient décidé de passer par dessus les barrières, auraient-ils/elles dû d'abord s'en prendre au service d'ordre de leur syndicat avant de faire face aux flics? À n'en pas douter!

Sur une note plus constructive: au lieu d'essayer de prendre la tête de la manif, pourquoi les anars ne marchent-ils/elles pas en contingent avec bannières, drapeaux et slogans combatifs?


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Sujet: 
Effectivement
Auteur-e: 
Nicolas
Date: 
Mar, 2003-12-02 12:17

J'ai effectivement pas tout vu de la manif. Rendu au parlement j'étais frigorifié et j'ai sacré mon camp. J'ai vu le feu depuis l'arrêt de la 800 au coin St-Jean. Je ne savais pas que le SO l'a empêché (je pensais que s'était un feu de pancartes pour se réchauffer). Ceci dit, je continue de penser que de monter des incidents banals en épingles s'est pas vargeux. Et je suis désolé mais ça reste des incidents banals commun à toutes les putains de grosses manifs syndicales. Les services d'ordre, sauf quand le grabuge est planifiés, sont toujours chiants et autoritaires; les discours des dirigeantEs sont toujours à côté de la plaque; etc. Pourquoi en faire tout un plat?

Personnellement je préfère me souvenir des 30 000 en criss dans la rue, des conversations intéressantes que j'ai eu, du sentiment de force et de fierté qui se dégage de tout ça.


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Sujet: 
et c'est reparti pour un tour
Auteur-e: 
Nicolas
Date: 
Mar, 2003-12-02 16:03

Ne t'inquiète pas Pat, je garde mon esprit critique, si mes camarades font ou écrivent des conneries, je ne me gène pas pour le dire. Idem pour les syndicats.

Je pense que tu nous accorde beaucoup trop d'importance en écrivant que les services d'ordre syndicaux existent pour "nettoyer quelque "débordement" dont pourraient s'aviser des activistes libertaires ou tout simplement libres penseurs". Les services d'ordre servent à s'assurer que "tout va bien" et se déroule "comme prévu". À l'occasion, s'assurer que "tout va bien" et se déroule "comme prévu", ça peut vouloir dire s'affronter avec des anars ou d'autres groupes mais c'est pas là le principal (autrement ils ne serviraient presqu'à rien puisque les anars et les autres non-syndiqués ne vont à peu près jamais dans les manifs et actions syndicales). D'autres fois ça peut aussi vouloir dire protéger la retraite des troupes, forcer un barrage de gardiens de sécurité, s'interposer entre l'anti-émeute et les manifestantEs, etc.

Je ne défends pas le service d'ordre de la CSN contre mes camarades libertaires, je dis juste que je trouve ça pathétique de monter en épingle un incident banal. À mon avis, dans ce cas précis, le service d'ordre était parfaitement dans son droit. Et, à ce que je sache, il n'y a pas eu de violence ou de bousculade, ils leur ont juste dit d'aller plus loin dans la manif. Il me semble que c'est pas nouveaux que les services d'ordres syndicaux sont chiant, pourquoi s'en formaliser et en faire tout un plat?

Qu'est-ce que ça augure pour le futur? Rien de plus que la CSN a l'intention de contrôler l'image de ses actions. Est-ce mal? Je ne pense pas. Ce qui est important c'est que les syndicats soient prêts à travailler d'égal à égal avec les autres groupes sociaux dans les actions de front commun. Je suis aller dans d'autres actions organisées conjointement avec la CSN et leur service d'ordre prenait son trou. Le 21 octobre, il n'y a personne qui nous a écoeuré quand on s'est mis à gueuler contre le P.Q. ou quand on a sauté la clôture pour les engueuler de proche. À Montréal, devant le Ritz pendant l'affaire du Conseil du patronat, même affaire. Personne ne nous a fait chier quand on a décidé de nuire à l'entrée des patrons et qu'on s'est mis à gueuler "à bas le conseil du patronat". Tant que ça reste comme ça, ça me va.

Je te trouve contradictoire quand tu parles de respect de la diversité des tactiques. D'un côté, tu veux qu'ils te laissent faire tout ce que tu veux, et de l'autre tu refuse de respecter leurs traditions et leurs façons de travailler... Il me semble que le respect ça va dans les deux sens. Parlant de respect, je trouve dur à avaler ton mépris des syndiqués (tu écris: "quand les syndiqués québécois auront une once de culture politique"). On ira pas chier loin avec ce type d'attitude là.

Finalement, je veux juste noter qu'il n'y avait pas juste les anars qui se sont fait dire d'aller en cul de manif. Il y avait l'UFP et différents groupes communistes aussi. Faudrait peut-être arrêter de se prendre pour les nombrils du monde.


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Sujet: 
Culture politique et charest sur le trône
Auteur-e: 
patc
Date: 
Mar, 2003-12-02 17:21

T'as raison, j'ai excédé la limite permise de franchise en ce qui concerne les syndiqués québécois.

Si ils en ont de la culture politique, comment ça se fait qu'on se ramasse avec ce gouvernement de mongole à l'AN?

Comment ça se fait qu'ils ont laissé ça arriver? Pourquoi on monte au barricade seulement après les faits?

L'erreur de votre analyse c'est de croire que les syndiqués du Québec constituent un potentiel révolutionnaire.

Voyons donc! In your dreams! On peut juste espérer qu'ils tiennent le haut du pavé une couple d'année, le temps que le gouvernement les satisfasse et les repaissent de bonbons bien sucrés, après quoi ils rentreront dans leur tanières douilletes.

Je suis peut-être pessimiste, mais ce que je vois dans cette coalition, c'est la classe moyenne qui veut défendre ses acquis. De croire que ces 30 000 personnes ou 60 000 personne ou que sais-je encore serait là si leur petit confort et petits privilèges bourgeois n'étaient pas menacés, c'est complètement farfelu.

Non, je crois pas que nos syndiqués soit prédominamment cultivé politiquement. Pas plus que la grande majorité des citoyennes et citoyens québécois. Je ne méprise pas, j'observe.

Je suis désolé, mais votre idéal de conversion de la masse syndiqué en masse révolutionnaire relève de la sience-fiction la plus fantaisiste.

La mythique "révolte de la garde", elle va survenir quand la garde aura perdu ses privilèges. Comptez pas sur l'État bourgeois pour laisser ceci survenir.

Foncièrement désolé si mon "attitude" te dérange.

Pour ce qui est de la contradiction en ce qui concerne la divesité des tactiques, je n'ai rien, mais absolument rien contre les manifs syndicales traditionnelles(hormis le manque de radicalisme). C'est parfait. Mais quand nous ne pourrons plus agir comme bon nous semble, et par "nous" j'entend aussi bien les anars que les rouges ou les radicaux de toutes tendances, de peur de nous voir rabroué par les SO des grosses unions, le masque va tomber pour tout le monde.

Travaillons ensemble, soit, mais je vois pas pourquoi tout le monde devraietn automatiquement se plier au bon vouloir des centrales.

Si tu me trouve contradictoire, c'est que je suis effectivement mal à l'aise entre ma sincère volonté de voir une coalition large naître au Québec, et ma méfiance envers les états-majors unionistes, corporatistes, profondément contre-révolutionnaires.

Ceci dit, je ne suis pas un expert en syndicat. Je vous la laisse celle là.

Bonne chance camarades.

Pat


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Sujet: 
un bémol
Auteur-e: 
Nicolas
Date: 
Mar, 2003-12-02 17:49

Les syndiquéEs sont traverséEs des mêmes contradictions que tout le monde. Je te trouve drôle de leur reprocher d'avoir laisser un gouvernement libéral se faire élire. Parce que t'es aller voter toi? Tu sais aussi bien que moi que les "appels au vote" des centrales syndicales n'ont pas été entendus. L'abstention est passée de 22 à 30% le temps d'une élection; elle est là la raison de la défaite du P.Q..

Pour le reste, laisse moi juste rectifier un détail: je ne crois pas, et la NEFAC ne crois pas non plus, que les syndiquéEs ont plus de potentiel révolutionnaire que les autres. Je pense, et la NEFAC pense, que le prolétariat, pris dans son sens large, a un potentiel révolutionnaire. Un de nos axes stratégiques d'intervention dans la lutte de classe est l'intervention dans les luttes dans les milieux de travail. Force nous est de constater qu'en ce moment, il n'y a à peu près que dans les milieux de travail syndiqués qu'il y a des luttes collectives dans lesquelles on peut intervenir. De plus, c'est dans leur syndicat que les gens s'impliquent s'ils veulent lutter dans leur milieu de travail. D'où l'intervention en direction des syndiquéEs. Ceci dit, je suis le premier à reconnaître que les syndicats n'ont pas de potentiel révolutionnaire et qu'ils sont condamnés, de par leur nature même, à une action réformiste plus ou moins radicale. Ce qui ne veut pas dire que ce ne soit pas interessant comme école, même avec ses limites.

Par ailleurs, je ne vois pas ce qu'il y a de mal à vouloir lutter dans son intérêt et pour défendre son "confort". Ne pas vouloir se laisser tondre la laine sur le dos, c'est pas négatif me semble.

J'avoue que j'ai de la misère à comprendre certaines parties de la gauche et des anars. Faudrait se décider un jour, on veux-tu, oui ou non, que le peuple entre en lutte? Parce que là ce que je constate c'est qu'à chaque fois que y'a du monde ordinaire qui se bougent le cul, on est jamais content. C'est jamais assez parfait à notre goût.


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Sujet: 
Faut se brancher... et choisir son camp.
Auteur-e: 
nestor
Date: 
Mar, 2003-12-02 23:22

Me semble que la situation est claire. Il y a au pouvoir un gouvernement libéral qui va faire en 6 mois ce qu'un gouvernement péquiste aurait fait en 4 ans. Face aux Libéraux, des mouvements sociaux avancent d'abord en ordre dispersés, puis chemin faisant, on voit une plus grande unité se forger À LA BASE contre l'ennemi commun. On voit également apparaître des actions venant DE LA BASE se radicalisant, tant au niveau des moyens que du discours. Clairement, il y a un mécontentement, une colère qui s'exprime de plus en plus.

Samedi dernier, une manif énorme où la classe ouvrière dans toute sa diversité se retrouve dans la rue, avec fierté et combativité. Face à eux, littéralement, il y a les dirigeantEs des centrales, formant un écran devant le parlement, cherchant à apaiser les "troupes" qui de moins en moins écouteront ces appels au calme.

Que font les anars? Certains choisissent de participer dans la mesure de leurs moyens à cette lutte importante. Pourquoi? Une grève générale nous pend au boût du nez. Rien n'est joué. On peut encore souffler sur la braise et allumer l'incendie. Il faut rendre compte des actions posées par les éléments plus radicaux chez les syndiquéEs en lutte, en parler le plus possible et se solidariser avec celles et ceux qui subiront la répression de l'establishment politique et syndical.

Pendant ce temps, d'autres se plaignent du "manque de politisation" des travailleurs et des travailleuses, de leur "corporatisme". On compare même les syndiquéEs (dans leur ensemble!) à des bourgeois, à des privilégiés! Exactement le discours que veut passer le gouvernement et les patrons!

Que leur faut-il à ces soi-disant "libre-penseurs"? Christ, ya que dans la lutte qu'on peut faire avancer les idées et les pratiques libertaires! Oubliez les centrales, oubliez les dirigeantEs: allez discuter avec le monde directement. Posez des gestes de solidarité. Diffusez vos idées en participant aux actions, en participant à la mobilisation. Débarassez-vous de vos idées toutes faites, enlevez vos gros sabots. Si vous ne vous sentez pas concernés par les contre-réformes de Charest et le mouvement de riposte qui se construit présentement, c'est peut-être vous les "bourgeois'", les "contre-révolutionnaires".

Pour l'anarchie et le communisme,
Nestor


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Sujet: 
Pourquoi "vous" "vos" "ces" 'les"?
Auteur-e: 
patc
Date: 
Jeu, 2003-12-04 01:24

Je suis du type à assumer tout seul mes opinions.

Si ça pète, je serai le premier applaudir et à courir à la rue. Je suis 100% solidaire des travailleurs. 100%

Ma position ici se résume à peu de chose:
- je ne suis pas persuadé du potentiel révolutionnaire des syndiqués québécois (tant mieux si je me trompe et l'avenir tranchera pour nous)et je m'exprime!

- les centrales, leurs mots d'ordres et leurs services d'ordres, leurs étiquettes et leurs modes d'emploi, je les emmerde.

Pour le reste on est sur la même longueur d'onde, pas de doute.

Mais juste une question encore pour les camarades: c'est quoi pour vous "le Prolétariat"? J'ai l'impression qu'on a pas tout à fait la même définition.

Des travailleurs manuels, y en a pas des chiées qui vont agiter les 'tis drapeaux sur la colline parlementaire.

Des 40% de syndiqués au Québec, je suis curieux de savoir combien répondent effectivement à la définition traditionnelle du prolétaire.

Moi je vois des enseignants, des pros de la santé, des fonctionnaires, etc.
Je dis pas que ceux là se feront pas fourrer par les projets de Patapouf, je dis juste que entre masses syndiquées et masses prolétaires, en 2003, au Québec, y a pas nécessairement équation.

En tous cas, juste un 'tite question pour les camarades experts en syndicalisme.

Solid.
PatCAd


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Sujet: 
Réponse
Auteur-e: 
Nicolas
Date: 
Jeu, 2003-12-04 09:46

On a pas de définition officielle du prolétariat mais on s'entend grosso-modo sur ça: ceux et celles qui ne possèdent ni ne contrôlent les moyens de production et de distribution; qui ne contrôlent pas ni les conditions, ni la façon de faire, ni la finalité de leur travail; ceux et celles dont on extrait une plus-value du travail. Ça inclu évidemment le prolétariat industriel traditionnel mais pas seulement, dans son sens large j'incluerais pas mal touTEs les salariéEs qui se font bosser. Pour moi il y a deux grandes classes (prolétariat et bourgeoisie) et une couple de couches/classes tampons, les principales étant la classe manageuriale (ceux et celles qui organisent et contrôlent le travail au profit de la bourgeoisie) et la petite-bourgeoisie traditionnelle. Ce n'est évidemment pas découpé au couteau...

Pour le syndicalisme québécois, il est difficile de découper qui est qui parce qu'il n'y a pas de données. Ceci dit, malgré l'image qu'on peut en avoir, la classe ouvrière traditionnelle et les petits employéEs dominent encore largement le paysage syndical (ce qui ne veut surtout pas dire que ce sont eux et elles qui dirigent les syndicats).

À la FTQ et à la CSD, c'est clair comme de l'eau de roche que ce sont les employéEs manuelLEs et les ouvrierEs qui dominent. C'est quasiment 100% du membership de la CSD (dont le tiers des membres sont dans la construction!!). Juste à regarder la liste des syndicats affiliés de la FTQ (ils sont en ordre d'importance dans la fédération), on voit bien que c'est aussi le cas. Le SCFP, qui regouppe le cinquième des membres de la FTQ, est d'abord et avant tout un syndicat ouvrier (la moitié sont des cols-bleus des villes, à quoi se rajoute les ouvriers d'Hydro, du transport en commun et de plusieurs grandes compagnies comme Videotron).

À la CSN c'est moins évident --surtout dans l'imaginaire populaire-- mais encore là c'est les ouvrierEs et les petits employéEs qui dominent. C'est le secteur public qui domine la centrale, mais c'est pas clair que c'est des fonfons. La plus grande fédération du public de la CSN (la FSSS qui représente 40% de la CSN) est d'abord et avant tout la fédération des petits employéEs de la santé et des services sociaux (préposés aux bénéficiaires, employéEs d'entretien, infirmière auxilières, buanderies, cafétéria, etc.). Ensuite, toujours dans le public, il y a la fédération des employées de soutien (secrétaires, concierges, cols-bleus, etc.) qui regrouppe 16% de la CSN. À quoi se rajoute les profs de cégeps et les chargés de cours (8%) et les professionnelLEs (moins de 3%). Dans le privé il y a la Fédération du commerce (10%), la Fédération de la métallurgie (7%), la construction (1%?) et la forêt (4%) qui sont surtout des groupes d'ouvrierEs et de petits employéEs. Face à ça il y a la Fédération nationale des communications (moins de 3%) dont le statu est plus ambigu (est-ce que les journalistes y sont majoritaire?).

En dehors de ça, il reste la CSQ qui est surtout une organisation de profs et les syndicats indépendants.

À la manif de la CSN, moi ce que j'ai vu c'est quelque chose qui ressemble à peu près aux proportions que je te donnais pour la centrale. "Des enseignants et des pros de la santé" bien sûr (presque pas de fonctionnaires au sens propre par contre) mais surtout une file interminable de syndicats d'employéEs généraux d'hôpitaux composés de petits salariés, plusieurs syndicats d'hôtels avec des assez gros cortèges, un gros cortège de métallurgistes, un autre gros cortège du transport scolaire, une méchante gang de travailleuses de garderies et des tonnes de monde ordinaire pas vraiment de classe moyenne (même si souvent ils pensent qu'ils le sont parce qu'ils gagnent plus que 20 000$ par année).


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Sujet: 
Merci Nic
Auteur-e: 
patc
Date: 
Jeu, 2003-12-04 22:43

Merci.
Il y a peut-être moyen de faire qqchose finalement...
JP me disait hier que la base est en train de dépasser les dirigeants!
On se donne rendez-vous le 11.

Solidarité.
pAt


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