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Communiqué: NON aux compteurs d'eau!

fccberthier, Vendredi, Novembre 28, 2003 - 20:15

Pierre Gravel

Le Front commun des citoyens de Berthier à fait parvenir la proposition de résolution ci-après à l'ensemble des municipalités du comté de Berthier, lundi le 24 novembre 2003.

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FRONT COMMUN des CITOYENS de BERTHIER

St-Gabriel de Brandon
24 novembre 2003

Secrétaires
Berthierville, Lanoraie, Lavaltrie, La Visitation de l’Ile Dupas, Mandeville, St-Bathélemy, St-Cléophas de Brandon , St-Cuthbert, St-Didace, Ste Elizabeth, Ste Geneviève de Berthier, St-Gabriel , St-Gabriel de Brandon, Ste Ignace de Loyola, St-Norbert, Ste Beatrix, St-Damien , Ste Émilie de l’Énergie, St-Félix de Valois, St-Jean de Matha, St-Michel des Saints, St-Zénon, St-Alphone de Rodriguez, St-Côme, Ste Mélanie.

OBJET : Demande d’adoption d’une résolution venant clairement exprimer le désaccord de votre conseil municipal vis à vis l’ambition du ministre de l’Environnement, M Mulcair, d’installer des compteurs d’eau à l’ensemble des «robinets» résidentiels du Québec.

Madame, Monsieur,

Nous désirons par la présente solliciter l’attention du conseil de votre municipalité en regard des problématiques qu’apportera le désir du gouvernement du Québec d’installer des compteurs d’eau à l’échelle de la province au niveau résidentiel. Les prochaines lignes vous apporteront sur quoi repose notre demande de résolution de la part de votre conseil.

Mise en contexte :

Par l’entremise de son ministre d l’Environnement, le Parti Libéral du Québec, dans le cadre de sa «réingénierie» de l’État qui est présentement en cour à Québec, a dernièrement annoncé son intention prochaine d’imposer l’utilisation de compteurs d’eau à l’ensemble des municipalités québécoise. De plus, de manière à toucher tous les consommateurs d’eau, ceux ayant des puits personnels afin de s’alimenter en eau potable pourraient se voir imposés une taxe spéciale à cet effet en guise de complément aux compteurs d’eau.

Sous le prétexte douteux ou à tout le moins fortement discutable de favoriser une prise de conscience de la population en regard du gaspillage d’eau, on se prépare donc, par détournement d’intention, à «marchandiser» l’eau potable au Québec.

Tous sommes à même de constater quotidiennement la relative pauvreté de la population Berthelaise. Donc, cet état de fait étant facilement discernable, il nous est forcément obligé d’en déduire que soumise à une tarification de l’eau autrement que par le biais des taxes municipales, une majorité de la population s’en trouvera appauvrie davantage. Il est facilement prévisible que pour certains, il leur deviendra impossible de se payer un bien qui, aie-je besoin de le rappeler, est essentiel ne serait-ce que pour survivre.

Selon l’ensemble des intervenants dans ce dossier, à l’exception du ministre de l’Environnement et ses quelques consultants «privés» (1) ayant des intérêts à voir instaurer une tarification de l’eau potable, tous sont unanimes à dire que les compteurs d’eau et/ou une taxe spéciale n’auront que peu ou pas d’effet sur les sources de gaspillage véritable de l’eau.

Si nous nous référons à la liste des principales sources de gaspillage de l’eau potable qu’ont établi les experts nous y trouvons principalement les données suivantes :

· Les fuites de nos réseaux d’aqueduc sont, et de loin, les principales causes de gaspillage d’eau potable. Pour certaines municipalités on évalue jusqu’à 40% le pourcentage de gaspillage inhérent à ce problème ne relevant aucunement de l’utilisation citoyenne du réseau mais directement imputable à la mauvaise qualité des infrastructures existantes.
· Chez les utilisateurs, les entreprises sont clairement ciblées comme étant les plus gros «gaspilleurs» d’eau potable.
· Au niveau résidentiel, de nombreuses études sont là pour le prouver, la principale source de consommation favorisant un certain gaspillage de l’eau sont nos toilettes. IL est bon de préciser ici qu’il existe déjà une alternative non coûteuse favorisant une diminution drastique de consommation d’eau dans ce cas particulier : La toilette Champion d’American Standard.

Comme nous le constatons, les principaux générateurs de gaspillage d’eau ne seraient aucunement ciblés par la mise en place de compteurs d’eau ou encore par l’instauration d’une taxe spéciale.

De plus, et il est important que l’on s’y attarde, l’installation de compteurs d’eau entraînera des coûts onéreux qui, malgré qu’ils seraient possiblement subventionnés en parti par le Gouvernement du Québec, viendront alourdir les dépenses déjà énormes de nos municipalités en regard de leurs réseaux d’aqueduc. Puisque nous parlons d’alourdissement des dépenses des municipalités l’ont devine assez facilement que ceci entraînerait à sa suite une hausse majeure de leurs taxes municipales.

Devant des hausses de taxes majeures nous sommes facilement en mesure de présumer que les payeurs de taxes, non seulement contraint de subir une tarification de leur consommation d’eau, voyant leurs comptes de taxes municipales augmentés, ils feront pressions auprès de leurs municipalités respectives afin que celles-ci révisent justement à la baisse la taxation municipale. Comme des centaines d’exemples à travers le monde nous le démontre si bien, le seul choix qui s’offrira aux municipalités afin de se soustraire à la hargne de la population et de satisfaire leurs envies justifiées de baisses de taxes sera de privatiser les réseaux d’aqueduc présentement publics.

Effectivement ceci dans un premier temps réduira le montant effectif à verser en taxes municipales mais il s’ensuivra un effet secondaire pervers et majeur. En confiant la gestion et la distribution de notre eau à l’entreprise privée nous lui donnons en conséquence le droit de nous la vendre. L’eau n’est pas et ne doit pas devenir une marchandise soumise aux lois du marché. L’eau, tout à la fois, n’appartient à personne et à tout le monde.

Ne serait-ce qu’à titre informatif il est bon je crois que nous portions ici à votre attention ce qu’a entraîné ailleurs le fait de privatiser les réseaux d’aqueduc.

Le gouvernement britannique décidait en 1989 de privatiser les sociétés d’États qui étaient responsables de la filtration et de la distribution de l’eau. Comme résultat, vous le devinerez sûrement les coûts ont augmenté en flèche, frôlant les 400% à certains endroits. Les profits des entreprises pendant ce temps croissaient de 13% en 1991 et dès l’année suivante d’une autre augmentation de l’ordre de 15%.

Comme ces entreprises savaient très bien qu’elles étaient à exploiter le bon peuple et que celui-ci pourrait, à défaut de renoncer à l’eau ne pas payer, ils ont mis en place un système de paiement par carte bancaire à la maison et ainsi elles se faisaient payer l’eau avant même la consommation. Paye avant, tu boiras après, si tu en as les moyens. Les bénéfices des six plus grandes compagnies ont bien évidemment été catapultés vers des sommets incroyables. Ils sont passés de $3,8milliards à $5,4milliards.

Ailleurs à quoi avons nous assisté? Les entreprises privés s’étant accaparé des réseaux d’aqueduc se sont affairé ni plus ni moins à assoiffer la population en maintenant une politique de prix exorbitant rendant l’eau inaccessible à une majeure partie de la population. Le but réel de toute entreprise étant d’abord et avant tout de faire des profits, ces même entreprises ont veillé à satisfaire leurs actionnaires au plus sacrant et la manière la plus rapide de générer des profits consistait non seulement à maintenir un prix prohibitif mais aussi à n’entretenir les réseaux qu’au minimum et à certain endroits pas du tout . Une fois les profits générés, les réseaux étant désormais en état de décrépitude exigeant des dépenses majeures de réfection, les entreprises ont tout simplement cessé leurs activités laissant au bon soins des autorités locales de se démerder à retaper des infrastructures lamentables. Il est bon ici de mentionner que ces même entreprises s’étaient vu octroyées des subventions afin de leur permettre de faire l’acquisition des réseaux d’aqueduc. De la folie pure et simple.

Quant aux vertueuses présomptions que le privé soit ou serait une alternative économique à nos réseaux publics, il est facile d’en comprendre l’incommensurable prétention de fausseté qui s’en dégage si nous regardons justement ce qu’il nous en coûtent déjà pour notre essence, pour le mazout servant à nous chauffer ou encore nos assurances enfin bref tout ce qui nous est essentiel!

Il est bon aussi de noter que le ministre Mulcair a réitéré son désaccord total à imposer toute forme de redevance aux entreprises en regard de leur utilisation excessive d’eau potable , de même qu’à toute entreprise pompant et revendant présentement notre eau. Mesures qui aurait permis à celui-ci de se constituer un budget décent visant à aider l’ensemble des municipalités en ce qui concerne le financement du développement et/ou de l’amélioration de leurs réseaux d’aqueduc.

Nous nous répéterons peut-être mais, quand on parle d’eau potable, on ne parle pas uniquement d’une nécessité assurant notre confort, on parle d’une nécessité indispensable pour le maintien même de la vie. En conséquence, qu’on tienne loin, très loin de nos robinets le grand capital! Déjà l’eau potable se commerce plus cher que le pétrole.

Donc :

· Considérant l’ensemble de la situation telle que soumise précédemment ;

· Considérant que d’aucune façon l’utilisation de compteurs d’eau ne règlera en rien en ce qui concerne le gaspillage d’eau potable car ne s’attaquant pas aux véritables problématiques ;

· Considérant que l’utilisation de compteurs d’eau entraînera inévitablement quoique indirectement une hausse du fardeau fiscal des particuliers :

· Considérant que l’utilisations de compteurs d’eau favorisera l’inaccessibilité pour certains d’entre nous à s’approvisionner en eau potable , chose essentielle ;

· Considérant que les coûts qu’engendreront la mise en place de tout système de tarification à la pièce favorisera ultérieurement une privatisation de l’eau ;

· Considérant qu’une privatisation de l’eau découlant des mesures envisagées par le ministre Mulcair entraînerait un baisse de niveau de vie d’où émergera une réelle incapacité à se pourvoir en eau chez nombres d’individus trop pauvres pour en assumer les coûts, ce qui constituerait alors une violation directe de l’Article 25 de La déclaration universelle des droits de l’homme de l’ONU stipulant : Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ;

· Considérant les impacts négatifs sur l’économie tant régionale que locale qu’apporterait cette hausse de coûts relié à l’eau alors que nous savons que les familles du comté de Berthier voient déjà leurs budgets en moyenne être accaparé à plus de 30% par le simple fait de se loger, donc leur laissant encore moins d’argent à disperser dans notre économie locale déjà agonisante;

· Considérant que l’eau se doit d’abord et avant tout d’être considéré pour ce qu’elle est , soit une richesse faisant partie du bien commun appartenant à tous et qui ne doit devenir sous aucun prétexte une marchandise d’ordre secondaire à laquelle seul les plus fortunés pourront dans le futur en avoir accès;

Le Front commun des citoyens de Berthier, se faisant le porte-parole de l’ensemble de la population du comté de Berthier demande à votre municipalité d’adopter une résolution enjoignant votre conseil à exprimer par lettre votre total désaccord en regard d’une utilisation future et généralisée de compteurs d’eau dans votre municipalité au niveau résidentiel. Lettre que vous ferez parvenir au député du comté de Berthier, M Alexandre Bourdeau , qui lui la portera à l’attention du ministre de l’environnement, M Thomas Mulcair.

Pierre Gravel
Porte-parole du Front commun des citoyens de Berthier
grav...@hotmail.com

(1)Dans le cadre de le mise en forme de sa «réingénierie» de l’État, le gouvernement, par voie d’appel d’offres, s’est adjoint entre autres à titres de conseillers, la firme comptable Raymond Chabot Grant Thornton dont le président Serge Saucier faisait parti du comité-conseil du maire Bourque lorsque celui-ci avait décidé alors de se départir de larges pans des services publics à la ville de Montréal. M Saucier à l’époque considérait que la privatisation de l’eau serait pour le privé une deuxième Baie James. Ça en dit long quant aux véritables visées de ceux et celles «conseillant» notre gouvernement.



Sujet: 
A Vol d'Oiseau
Auteur-e: 
Louise-Anne Maher
Date: 
Sam, 2003-11-29 20:39

Avez-vous déjà survolé le Québec en avion? Il y a tellement de lacs qu'on n'arrive pas à les compter. S'il est vrai que les infrastructures, les aqueducs, doivent être remplacés parce qu'ils sont pourris, c'est la responsabilité des villes. Mais il est complètement ridicule de dire que nous devons faire attention au gaspillage d'eau au Québec parce que nous allons manquer d'eau potable. Faire attention au gaspillage, d'accord, mais faudrait pas nous prendre pour des valises, y'a pu de pognées. Qui aura de plus en plus soif d'ici peu, Qui a toujours lorgner sur nos courants d'eau? Les USA, nos chers voisins. Alors on veut nous arnacher pour donner plus d'eau à ces WASP. On ne sait plus quoi vendre!!!


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