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Le corporatisme, parlons-en !Eric, Vendredi, Novembre 28, 2003 - 00:10
Louis-Félix Bergeron
Il y a quelques semaines, le premier ministre Jean Charest a déclaré que les intérêts corporatistes ne devraient pas faire obstacle à l'intérêt général, ce qui a fait hurler bien des gens chez les syndicats qui ont tôt fait de rappeler la contribution de ceux-ci dans le développement du Québec au fil des ans. Mais quel aura été le gain pour l'ensemble de la société de cette semaine de grève des employés d'entretien de la STM ? Il y a quelques semaines, le premier ministre Jean Charest a déclaré que les intérêts corporatistes ne devraient pas faire obstacle à l'intérêt général, ce qui a fait hurler bien des gens chez les syndicats qui ont tôt fait de rappeler la contribution de ceux-ci dans le développement du Québec au fil des ans. Mais quel aura été le gain pour l'ensemble de la société de cette semaine de grève des employés d'entretien de la STM ? Je ne remets pas en question les conditions de travail de ces travailleurs ni leur droit à faire pression sur leur employeur pour que ces conditions s'améliorent. Même si la convention collective des employés de soutien de la STM donne à ces derniers des conditions de vie pas mal plus aisées que celles d'un bon nombre d'usagers du transport en commun, je pense qu'on devrait d'abord s'attarder à questionner le désengagement de l'État, le sous-financement des services publics, les impôts non payés des entreprises rentables, de l'évasion fiscale, etc. Mais je crois tout de même que la grève que viennent de subir les usagers du transport en commun de Montréal est à considérer comme un exemple de corporatisme syndical où l'intérêt d'un petit groupe aura semblé plus important aux yeux des syndiqués que celui de la collectivité. N'y aurait-il pas eu moyen d'exercer des moyens de pression plus ciblés, qui mettent la pression, justement, sur ceux qui doivent la subir plutôt que sur bien des gens qui n'ont rien à voir ni à gagner dans ce conflit ? La créativité du mouvement syndical est-elle si pauvre ? Si la gauche veut faire sa place dans l'esprit des Québécois, elle doit user d'imagination et voir la collectivité comme un tout cohérent dont la question des conditions de travail n'est qu'un élément parmi d'autres. Le collectivisme s'accommode mal de tout corporatisme, qu'il soit patronal, syndical, médical, agricole, etc. On peut remettre en question les corporatismes des autres, mais les idées de gauche ne sont pas à l'abri des oeillères de la conscience. Et contrairement à ce qu'en pense le président du syndicat des employés d'entretien de la STM, je ne crois pas que ça a valu la peine de faire cette grève pour obtenir un traitement semblable à celui des autres employés de la STM et de la Ville de Montréal (comme si ça n'aurait pas pu être obtenu par un autre moyen) et un droit de regard sur la gestion du fonds de retraite, compte tenu du prix que les usagers du transport en commun à Montréal ont payé en subissant cette grève. Si ce n'est pas du corporatisme que de croire que cette grève était justifiée au prix d'inconvénients disproportionnés pour l'ensemble de la société par rapport aux gains obtenus pour un petit nombre, qu'est-ce donc ?
Site de l'Union des forces progressistes
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