Nous vivons en ce moment en Géorgie un évènement extraordinaire, soit une révolution socio-politique sans effusion de sang, ce qui est plutôt rare dans l'histoire.

l'ancien chef d'éta(Chevarnadzé), à tendance soviétique, autoritaire et anti-démocratique a été carrément tassé du pouvoir par l'opposition et sa chef (Nino Bourdjanadzé) qui commençait réellement à en avoir marre de la main de fer de Chevarnadzé. Ce dernier a été finalement contraint à démissioner. Il a obtenu l'immunité et l'exil pour lui et ses proches et l'opposition s'affaire présentement à organiser de nouvelles élections et à entrer en contact avec les dirigeants à Moscou, voire même éventuellement avec les représentants de la communauté internationale. Depuis plusieurs décennies, Chevarnadzé, qui avait été ministre des Affaires étrangères de l'URSS pendant la perestroïka, contrôlait la Géorgie de façon dure et anti-démocrtique depuis déjà longtemps (presque 3 décennies). Mikhaïl Saakachvili (35ans), chef de file de l'opposition radicale géorgienne et architecte de cette «révolution de velours» est un réformiste dit radical et à tendance pro-occidentale (il a fait des études aux usa pour devenir juriste), espérons que ces influences ne le feront pas pencher non plus dans un mimétisme du modèle occidental, souhaitons que s'il est élu, il puise dans les qualités du modèle occidental (démocratie, valeurs de libertés, justice, etc.) mais qu'il ne penche pas dans la corruption, l'ethnocentrisme et le chauvinisme, autres aspects du modèle occidental. En ce qui a trait à Nino Bourdjanadzé(39 ans), elle est la fille d'un homme qui était fort riche et influent à L'époque soviétique. Cette dernière est également jusriste, nous pouvons donc parler d'une révolution "légale", inspirée du droit. elle est présentement présidente par intérim et agit en tant qu'allié avec mr. Saakachvili pour tenir des élections démocratiques sous peu.
Nous pouvons voir là un bel exemple de révolution sans bain de sang. L'armée, lorsque le peuple marchait sur le parlement, a décidé de se ranger du côté des manifestants puisque j'imagine qu'elle n'avait aucune raison de défendre le président en place. Quand un chef d'état appauvri le peuple en général en s'enrichissant lui et ses proches, lorsqu'un tyran ne paie plus l'armée et la police convenablement, ces institutions n'ont d'autres choix que de se joindre à la grogne populaire et renverser le pouvoir en place. Je crois qu'il faut s'inspirer de cela et tenter de montrer constamment au grand jour les corruptions, les élans de mégalomanie, les activités louches et les travers de notre gouvernement pour faire comprendre à la population, ainsi qu'aux instances pertinentes, la légitimité de renverser le pouvoir en place... Toutefois, il ne faut pas tomber dans le réformisme bébête et recréer aussitôt le modèle qu'on s'acharne à dénoncer. Le chemin doit être fait jusqu'au bout, lorsqu'on renverse un pouvoir illégitime , il ne faut pas rstaurer un nouveau pouvoir illégitime, il faut s'afférer à construire une démocratie réelle et directe, reléguer le pouvoir au peuple, et détruire les anciennes hiérarchies. Quand on accomplit une révolution, celle-ci doit être teintée d'une volonté réelle d'amélioration du sort des gens, d'une intention authentique de modifier en profondeur les inégalités socio-politique et d'une vraie intention d'humaniser les rapports sociaux. La destruction du capital, la transformation des relations sociales, l'égalisation des conditions, le respect mutuel sont des valeurs qui doivent prévaloir lors de l'élaboration d'un nouveau contrat social à tendance libertaire et décentralisé.
Nous verrons maintenant ce que l'avenir réserve aux Géorgiens mais espérons que les chefs des partis d'opposition se batteront avec le peuple et non contre, qu'ils uniront leur voix à celles de gens de la rue pour faire avancer les choses dans le bon sens, qu'ils travailleront avec les individus, et qu'ils ne sombreront pas, eux aussi, dans des élans de mégalomanie, comme trop d'hommes et de femmes de pouvoir, qui lorsqu'ils ont un peu de pouvoir, veulent souvent plus de pouvoir.
stirnerfreuk