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Pour en finir avec la perception négative des travailleur(se)s par rapport aux impôts.Anonyme, Samedi, Novembre 22, 2003 - 01:00
Pierre Gravel
FRONT COMMUN des CITOYENS de BERTHIER 22 novembre 2003 Pour en finir avec la perception négative des travailleur(se)s par rapport aux impôts. À écouter l’ensemble de nos politiciens, le pire fléau que connaît l’humanité et ce bien avant le terrorisme, le SIDA , le cancer ou encore George.W.Bush, ce sont les impôts que nous devons verser collectivement . Pendant que les médias à coup de grosses manchettes et de grands dossiers(?) s’empressent de lui démontrer des exemples parfaits et réels de gaspillage de fonds publics, la population quant à elle, contemplant l’amputation qu’est effectué chaque semaine du montant brut de son salaire sur le talon de son chèque de paie, ayant complètement oublié au fil des années à quoi servent ses impôts, hé bien, elle en arrive à la même conclusion : nous payons trop d’impôts! N’est-ce pas ce qu’on sème dans l’esprit de la population depuis longtemps tant par nos médias corrompus que de la bouche même de ceux et celles représentant chacun des partis présents en chambre? Bien sur que oui . Depuis plus d’une décennie, la population se fait seriner dans une parodie de bienveillante démonstration d’honnêteté et de lucidité par ses élus provinciaux et fédéraux, de même que par le Conseil du patronat ou encore la Fédération des chambres de commerce que nous sommes tous plus taxés que nulle part ailleurs en Amérique du Nord. Quand tes propres gouvernements ainsi que les partis d’opposition et tout ce qui existe comme éditorialistes s’entendent tous pour venir lui dire qu’elle est à se faire fourrer; je vous le demande comment pourrait-elle penser autrement ? Pourtant tous savons, si nous voulons faire preuve d’intelligence, que le montant en impôts que nous payons finalement c’est très relatif. Les chiffres dont se servent nos politiciens et autres pseudo-experts étiquetés « édito-politico-fiscaleux » au verbe et à la plume délirantes sont la plupart du temps biaisés, incomplets ou ne veulent absolument rien dire. Quand ces derniers veulent défendre leurs affirmations à l’effet que nous sommes trop imposés ils nous abreuvent de faussetés à l’effet qu’en dépit des services que nous nous offrons collectivement nous disposons d’un niveau de vie nettement inférieur à plusieurs autres pays industrialisés. Ce qui est FAUX! De quelles sources proviennent les chiffres avec lesquels ils tentent de nous berner ? Soit ceux du Conseil du patronat ou ceux du Fraser Institute ou encore ceux de son illustre pendant québécois, l’Institut économique de Montréal. Aie-je besoin de rappeler que l’institut économique de Montréal est la partie avant du cerveau d’où se fit la gestation du programme de l’ADQ, la partie arrière étant Léon Courville ex-no2 de la Banque National ? Sûrement des chiffres que l’on pourrait prétendre neutres et impartiaux !? Le Parti Libéral et le PQ nous ont présenter deux chiffres au fil du temps pour soutenir leurs désirs de baisse d’impôts venant ouvrir toute grande la porte à une «réingénérie» qui, on le devinera, mènera à un déferlement de privatisation et à une orgie de sous-traitance. Selon le Parti Libéral nous nous situons au 52ième rang en ce qui à trait au niveau de vie. Pour le PQ , afin de valider et tenter de rendre digestibles ses mesures fiscales débiles consenties aux entreprises (exemption presque totale d’impôts) , il nous disait que le Québec se situait au 48ième rang . Comment si prennent-ils pour calculer notre niveau vie ? Premièrement ils se foutent pas mal de ce que nous pouvons avoir comme services publics, programmes sociaux et autres services à la population . Le produit intérieur brut (PIB) constitue leur principale donnée, en fait la seule qui les intéresse vraiment . Leurs calculs ne se résume qu’à diviser le PIB par le nombre d’habitants de la province ou du pays le cas échéant et voilà la formule arithmétique pour le calcul prétendument scientifique du niveau de vie de l’ensemble de la population . Une vraie farce! Avec cette méthode on laisse supposer malhonnêtement que tous et toutes ont accès à la richesse qui se crée, ce qui est parfaitement faux . Pourquoi c’est biaisé et tout croche comme façon de précéder ? Je vais prendre un exemple que j’utilise souvent . Ce n'est pas le fait que sur ma rue il y aurait un millionnaire que ça ferait automatiquement d'elle la plus prospère de mon village. Si sur les 20 autres familles de ma rue 10 sont sur l'aide sociale et les autres à vivoter avec des salaires avoisinant le salaire minimum, la réalité quotidienne dans le vécu de ces gens ne reflétera pas ce que vit le millionnaire mais ce que leurs revenus à EUX apportent comme privation. Dans les faits , selon cette méthode de calcul de distribution de richesse virtuelle et totalement absente de réalisme nous aurons une rue qui se prétendra la plus riche du village alors que la réalité est celle que 20 familles sur 21 sont à vivre dans un état de misérabilisme évident. Parlons-en de distribution de richesse. Les vrais chiffres? Une minorité de 10% de la population s’accapare autant que 76% de la richesse nette. Et si on veut comprendre et saisir dans toute son horrible grandeur l’absolue et décadente véracité de l’affirmation à l’effet qu’alors que les entreprises et les riches voient leurs revenus et salaires atteindre des records années après années mais que de plus en plus de gens sont de plus en plus pauvres voici les chiffres suivants : 50% de la population se partage 94,6% de la richesse tandis que l’autre 50% se démerde avec le 5,4% qui reste. Pour la moitié de la population il ne reste que des miettes . Maudite belle réussite qu’aura apporté 15 années de pré-néolibéralisme hein ? Ça va être quoi quand la machine va vraiment être en marche? Pendant que les actionnaires des entreprises se tapent du 10% d’augmentation de valeur de leurs actions , pendant que les PDG de ces mêmes entreprises se voient gratifiés de dizaines de millions en salaire et options d’achat d’actions(Pierre Lessard- Métro : $28 Millions imposé à 50% seulement) et que ces mêmes entreprises subventionnées full-pin dégagent des profits frôlant l’obésité morbide en terme de grandeur nos chers gouvernements eux se privent volontairement de sources de revenus indispensables au bon fonctionnement de l’État en les soulageant de payer leurs impôts en totalité ou en partie. L’on pourrait qualifier ce type de gestion d’une gouvernance fiscale auto-suicidaire en ce qui concerne la capacité de financement du coté social des choses. Pendant que l’on s’affaire à nous apprendre à douter de la qualité et de l’efficacité de nos services publics car soumis à la gangrène d’un sous-financement aussi chronique que voulu en espérant ainsi nous voir entériner un désir de les rendre privés, environ 150,000 entreprises dégageant des profits ne paient pas une maudite cenne d’impôts et pire encore certaines d’entre elles se voient même offrir des remboursement d’impôts (ex : Pétro-Canada : profit net= $636 Millions, remboursement d’impôt = $41 Millions). Faut le faire……….. Mais ça ,,,, ce sont des chiffres que la population ignore. Comme la sauvegarde de nos services publics et programmes sociaux passe directement par sa capacité à s’autofinancer via l’imposition des revenus, je viens donc partager avec vous une proposition que je compte présenter au cours des prochains jours, de façon officielle, au député du comté de Berthier et soyez assurés que nous mettrons tout en œuvre (lire :pression) afin qu’il en fasse la proposition à l’Assemblée Nationale. Nous espérons que d’autres, à notre suite, feront la même demande auprès de leurs député(e)s locaux. Comment faire prendre conscience aux gens de l’importance de leurs impôts et ce directement dans leurs propres vies? Plutôt simple quand on y pense. Suffit de faire comme tout commerce fait lorsqu’un client achète un bien ou un service : une facture . Ou plutôt, dans le cas qui nous préoccupe, un état de compte. Chaque fois qu’un individu utilise un service public il pourrait ainsi en connaître les coûts réels si celui-ci lui avait été facturé. Certains services pourraient être immédiatement suivi d’un état de compte détaillé comme par exemple : les visites chez le médecins , les services de radiologie et autres expertises demandés en externes , les frais réels reliés à l’éducation de nos enfants, etc. D’autres services tels que le développement et l’entretien de notre réseau routier serait facile à comptabiliser. Suffirait de prendre l’enveloppe totale des coûts reliés au secteur de la voirie et diviser le tout par le nombre de permis de conduire délivrés au Québec et d’en mentionner le résultat (coût par utilisateur) lors de la facturation du permis de conduire . Le reste des services et leurs coûts ainsi que ce qui serait notre part pourrait être annexés aux documents qu’on nous fait parvenir lors de la période où nous devons remplir nos impôts . Je crois que le peu que ça pourrait coûter à faire cette compilation et cette distribution de données serait un très bon investissement en terme d’éducation populaire de ce à quoi servent nos impôts . Présentement les gens , pour la plupart, ne visualisent leurs impôts qu’à une perte d’argent, that’s it! Rien de concret comme retour vis à vis de l’argent dépensé. En passant de l’abstrait au concret c’est beaucoup plus facile sensibiliser les gens. Ne dit-on pas qu’une image vaut mille mots? Notre image ici c’est l’état de compte. Je vais vous révéler d’où me vient cette idée . En 1995 j’ai été victime d’un cancer. J’ai subi deux opérations dont une chirurgie majeure suivi de 6 semaines de radio-thérapie. Avant, pendant et après la radio-thérapie j’ai reçu divers services au département maxilo-facial , sans compter le suivi médical pendant les 5 années subséquentes ponctuées de divers séjours à l’hôpital ainsi que des biopsies et quoi encore . Je précise tout cela non pas pour m’en plaindre mais pour vous dire que si on m’avait présenté à la fin de ce périple médical une facture ou un état de compte de, je suppose un chiffre ici , $100,000 de traitements médicaux , ne pensez-vous pas que les impôts que je paient j’en comprendrais tout leurs sens??? À moins d’être très riche , ce qui n’est pas le cas de la majorité de la population , à quelle privation , à quel exercice de délestement de possessions sinon de faillite pure et simple serions nous contraint si nous devrions payer chaque fois qu’un malheur arrive? N’est ce pas ce dont nos parents ou grands-parents ont vécus ? Trop peu de gens se rappelle l’époque où les gens devaient vendre propriété et autres afin de se faire soigner . Chaque famille à son ou ses malchanceux , chaque famille y trouverait son ou ses exemples . Suffit de penser à tous ses enfants qui séjournent de longues périodes à Ste-Justine , aucun de ses parents ne devinent les coûts réels reliés à l’hospitalisation de leurs enfants. Chaque utilisateur deviendrait un défenseur du principe de redistribution de richesse par les impôts. D’abstrait le procédé deviendrait beaucoup plus concret et perceptible par une très forte proportion de la population.. De plus , je crois qu’une fois les gens sensibilisés à l’importance et à la réelle relation entre les impôts qu’ils paient et la relative assurance d’un minimum de qualité de vie qui s’y associe seront eux aussi par la suite beaucoup plus pointilleux sur le peu qu’apportent au système les entreprises et les riches contribuables. Personne ne désirera et n’acceptera que quelqu’un triche. Comme tous les partis représentés rêvent de baisse d’impôts, je devine que cette idée de justifier les impôts risque de les emmerder joliment mais selon moi il leur sera bien difficile de trouver des arguments valables et cohérents pour s’en soustraire. Voilà , l’idée est lancée …. Solidairement, |
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