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Des syndiqués de Montréal retardent l'ouverture du colloque du Conseil du patronat sur la sous-traitanceAnonyme, Vendredi, Novembre 21, 2003 - 09:35 (Reportage ind. / Ind. news report | Néo-lib. | Resistance & Activism | Syndicats/Unions - Travail/Labor)
Nicolas
[CMAQ] Environ 500 membres des syndicats CSN et FTQ de Montréal se sont invités à un colloque du Conseil du patronat sur la sous-traitance. Arrivés dès 7h30, les syndiqués faisaient le pied de grue devant l'hôtel Sofitel où doit se tenir la rencontre sur la sous-traitance et les modifications annoncées à l'article 45 du Code du travail. C'est "tout naturellement" que de nombreux syndiqués, arrivés avant les patrons (comme toujours), se sont "invités" dans la salle réservée par le Conseil du patronat, retardant ainsi l'ouverture officielle de la rencontre. Au moment d'écrire ces lignes --9h30-- des militant-e-s étaient toujours à l'intérieur de l'hôtel tandis que d'autres "perturbaient la circulation" dehors. Dénoncer le bar ouvert à la sous-traitance Pour la FTQ, "le projet de loi 31 modifiant l'article 45 du Code du travail sur la sous-traitance est la pièce maîtresse de l'offensive contre nos conditions de travail, un recul inacceptable, qui nous ramène 40 ans en arrière". Selon la centrale: "le message que le gouvernement envoie aux employeurs, c'est que le bar est ouvert, servez-vous, ça ne vous coûtera pas cher et, surtout, vous n'aurez plus à vous soucier des conditions de travail de vos nouveaux employés". L'article 45 n'a jamais empêché la sous-traitance, mais la FTQ ne veut pas de "cette sous-traitance de cheap labour que le patronat voudrait imposer, sans contrainte, au nom de la compétitivité et de la mondialisation". Pour la FTQ: "ce projet va attaquer autant, sinon plus, le secteur privé que le secteur public. Il vise davantage les travailleuses et travailleurs les plus fragiles, non spécialisés, dans des activités comme les cafétérias, les buanderies, l'entretien et d'autres services connexes". Selon les évaluations syndicales, c'est près de 70 % des cas de sous-traitance où l'on a réussi à préserver les conditions de travail avec l'article 45 qui passeraient dans le tordeur. Pour la CSN, "le Québec va devenir la pire province canadienne à l'égard de la protection des travailleuses et des travailleurs en cas de sous-traitance avec ces modifications". De plus, ces modifications auront pour effet de s'attaquer au taux de syndicalisation analyse la centrale. La CSN rappelle que pour l'entreprise qui transférera une partie de ses activités à un sous-traitant, sans lui vendre à la fois ses équipements, machinerie, savoir-faire,etc., l'article 45 ne s'appliquera pas. L'accréditation syndicale n'existera plus pour couvrir ces emplois, et les conditions de travail négociées auparavant n'existeront plus. Le sous-traitant pourra alors faire ce qu'il veut selon le syndicat. Des milliers d'emplois vont donc être en jeu dans les secteurs privé et public à partir de janvier 2004. La CSN dénonce la participation du ministère du Travail au colloque du CPQ Alors que le projet de loi 31, modifiant l'article 45 du code du travail, n'a été déposé que le 13 novembre dernier et qu'il n'a fait l'objet d'aucune consultation publique à date, le Ministère du travail délègue son sous-ministre, Jean-Paul Beaulieu, et un juriste, Gaston Nadeau, de la direction générale des politiques et de la recherche du ministère du Travail au colloque organisé par le Conseil du patronat. "Ces fonctionnaires viennent y présenter la formule Després pour démanteler les syndicats et favoriser la sous-traitance. Ils viennent donner la recette aux employeurs pour baisser les conditions de travail et salariales des travailleuses et des travailleurs", dénonce le secrétaire général du Conseil central du Montréal métropolitain (CSN), Jacques Létourneau. "En permettant à ses fonctionnaires de participer au colloque du Conseil du patronat du Québec, alors que le projet de loi 31 n'a pas encore fait l'objet d'une commission parlementaire, le ministre Michel Després pose un geste arrogant, indécent et anti-démocratique. Il est clair que le ministre Després a déjà fait son nid avec ses petits amis du patronat", a également déclaré Jacques Létourneau. Les patrons sont les vrais rédacteur du projet de loi, selon la FTQ Du côté de la FTQ, Michel Taylor, président du Conseil régional de la FTQ du Montréal métropolitain, déclarait: "Nous n'avons aucun doute sur la provenance des personnes qui ont véritablement écrit le projet de loi 31 qui dénature les protections contre le cheap-labour et qui pave la voie à l'appauvrissement des travailleuses et des travailleurs. Ces personnes vont être en colloque dans cet hôtel tout à l'heure. Nous ne les laisserons pas impunément bafouer les droits et les conditions de travail de nos membres." La FTQ annonce ses couleurs "Cette manifestation n'est qu'un coup de semonce dans le cadre d'une riposte solide, dans toutes les régions du Québec, aux attaques du gouvernement Charest contre les travailleuses, les travailleurs et les plus démunis de notre société. C'est la paix sociale qui est remise en question par les libéraux et leurs copains du patronat. Nous ne les laisserons pas démolir la maison", a ajouté M. Taylor. Rappelons que le président de la FTQ a annoncé hier, lors de l'AG des Metallos, la tenue d'une journée nationale de mobilisation contre la modification de l'article 45. "Le gouvernement Charest et tous ceux qui soutiennent ses politiques rétrogrades peuvent s'attendre à nous retrouver sur leur chemin dans les semaines et les mois à venir. S'ils s'attendent à un feu de paille, ils vont vite réaliser que c'est un incendie qu'ils sont en train d'allumer chez les travailleurs et dans la population en général. Personne ne leur a donné le mandat de charcuter la paix sociale au Québec", a conclu Michel Taylor. Du côté de la CSN, on rappelle que la centrale s'est dotée d'un plan d'action qui inclu une manifestation nationale, à Québec, le 29 novembre prochain.
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