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Liu Di ou la cyberdissidence quadrilléetartosuc, Mercredi, Novembre 19, 2003 - 18:55
Frédéric Dubois
Remise en liberté le 1er décembre !!! Depuis hier le Centre des médias alternatifs parraine Liu Di, cyberdissidente chinoise arrêtée le 7 novembre 2002 à Pékin. Le CMAQ se joint par ce geste à plusieurs dizaines de médias québécois et internationaux dans le but de sensibiliser la population d’ici, aux abus à la liberté de d’expression dans le monde. Plus précisément, le CMAQ a décidé d’appuyer une demande de parrainage de Reporters sans frontières, qui depuis quelques années, développe cet outil de sensibilisation à l’échelle internationale. Mise en liberté le 1er décembre !!! Depuis hier le Centre des médias alternatifs parraine Liu Di, cyberdissidente chinoise arrêtée le 7 novembre 2002 à Pékin. Le CMAQ se joint par ce geste à plusieurs dizaines de médias québécois et internationaux dans le but de sensibiliser la population d’ici, aux abus à la liberté de d’expression dans le monde. Plus précisément, le CMAQ a décidé d’appuyer une demande de parrainage de Reporters sans frontières, qui depuis quelques années, développe cet outil de sensibilisation à l’échelle internationale. Au départ, le CMAQ a voulu parrainer Zouhaïr Yahyaoui à l’occasion de la journée internationale de parrainage de Reporters sans frontières le 20 novembre. Le 18 novembre toutefois, soit lundi dernier, nous apprenions que Monsieur Yahyaoui était libéré sous condition, à partir d’une prison tunisienne. M. Yahyaoui a été mis derrière les barreaux le 4 juin 2002 en attendant sa condamnation à deux ans de prison en date du 10 juillet 2002. Ce jeune homme avait passé plus d’un an en prison simplement pour avoir publié des textes critiques envers le président tunésien Ben Ali sur son site d’information TUNeZINE (www.tunezine.com). Bien que cette libération soulage la communauté mobilisée pour faire pression pour son relâchement, un travail d’enquête reste à faire afin de comprendre avec précision les conditions de sa détention. Les journalistes Hamadi Jebali et Abdallah Zouari sont quant à eux toujours emprisonnés en Tunisie et Reporters sans frontières continue à persévérer pour obtenir des réponses des autorités. Il est à noter que ce pays accueillera en 2005 la seconde phase du Sommet Mondial sur la Société de l’Information (SMSI), une initiative de L’UIT, agence affiliée à l’ONU et qui verra le premier sommet se dérouler à Genève le mois prochain. Reporters sans frontières n’a par ailleurs pas accès à ce sommet, depuis que certains pays qui sont dans le viseur de cette ONG internationale pour abus en regard de la liberté de presse, aient protesté contre sa présence. Zouhaïr Yahyaoui, qui aura bientôt 36 ans, a fondé le site TUNeZINE en 2001 dans le but de propager des nouvelles alternatives à celles véhiculées par les grands médias tunésiens proches du pouvoir. Il publiait notamment nombre de caricatures et textes critiquant le président Ben Ali. Il a été le premier à diffuser une lettre dénonçant le système judiciaire du pays, adressée au président de la République par le juge Mokhtar Yahyaoui. Nous détenons très peu d’information à l’heure actuelle sur le cas de Liu Di, une cyberdissidente chinoise âgée de 23 ans. On pourrait même dire que les autorités chinoises imposent un « blackout complet » face à son incarcération. Elle a été arrêtée il y a un peu plus d’un an à Pékin et est présumée être en détention dans un commissariat de police de Pékin. Les motifs de son arrestation se résument à une «menace contre la sécurité de l’État ». Cette version des parents de Liu Di s’additionne à celle de l’un des professeurs de la jeune étudiante de quatrième année en psychologie de l’université de Pékin qui affirme, que la police l’aurait arrêtée pour cause de liens avec une « organisation illégale ». Les parents soutiennent toutefois qu’ils sont persuadés qu’il s’agît plutôt d’une mesure systématique et radicale de censure par rapport à ses écrits sur Internet. Connue sous le nom d’usager de « souris inoxydable », Liu Di aurait à plusieurs reprise « osé » critiquer la mainmise du Parti communiste sur la société chinoise. Elle a aussi porté un soutien à Huan Qi, webmaster détenu depuis juin 2000 pour la publication d’articles jugés subversifs sur son site. Liu Di a décidé en 2001 d’animer son propre espace de publication électronique nommé « La vie tel un feu », espace dans lequel elle se livrait à une critique des pouvoirs hégémoniques. Il n’y a aucun procès en vue pour cette cyberdissidente, petite-fille de Liu Heng, ancienne journaliste pour le Quotidien du peuple qui avait connu la prison pendant 20 ans durant la Révolution culturelle pour avoir ouvertement adressé des critiques au Parti communiste en 1957. Plus les temps changent, plus c’est pareil pourrait-on dire. Il n’est pourtant pas question de laisser cette jeune journaliste dans la situation qu’a connue sa grand-mère. Le CMAQ demande à tous ses lecteurs et lectrices, à tous les producteurs de contenu du site de bien vouloir apposer un commentaire d’appui à la suite de cet article pour démontrer une solidarité avec Liu Di. Cette mini action, à la hauteur de nos moyens, est la première d’une série à suivre. Nous sommes à concocter des tactiques pour faire entendre ce cas auprès de la population en général et pour faire en sorte que ces abus inadmissibles ne passent pas sous silence. D’autre part, nous serions reconnaissants d’obtenir tout type de renseignements que vous pourriez dénicher par rapport au cas d’emprisonnement de Liu Di. Nous mènerons campagne dans les prochains mois aux côtés de Reporters sans frontières et autres médias alternatifs dont Montréal Campus (journal des étudiants de l’Université du Québec à Montréal) afin de faire pression, mobiliser et sensibiliser autour des enjeux de liberté de presse, d’expression et de la nécessité d’entretenir des espaces d’information et de communication alternative. Les cas de la Tunisie et de la Chine sont extrêmes mais le Canada n’est pas en reste avec des mesures sécuritaires qui se resserrent et un projet « accès légal » qui donnera les pleins pouvoirs au SCRS, la GRC, des instances gouvernementales et autres de venir sniffer dans vos courriels, sites et communications de façon…légale. Un Collectif sur la surveillance électronique s'est par ailleurs mis en branle (http://www.liguedesdroits.ca/pages_centre/acces_legal.html) Aidez-nous à faire connaître ces enjeux et plus particulièrement le cas de Liu Di, diffusez largement et commentez cet article par un appui. Pour plus de renseignements, veuillez vous référer au communiqué de presse de Reporters sans frontières du 3 novembre 2003: www.rsf.org/article.php3?id_article=8414
Reporters sans frontières
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