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Québec: Les syndicats de la CSN partent à l’action !Nicolas, Mercredi, Novembre 19, 2003 - 09:01
Conseil central Québec Chaudière-Appalaches (CSN)
(Québec, le 17 novembre 2003) - Mercredi dernier, en assemblée générale, le Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN) a lancé son plan d’action pour contrer la démolition annoncée par le gouvernement Charest. Intitulée « Stoppons la démolition », la campagne vise à contrer les politiques néolibérales mises de l’avant par le gouvernement Charest. Cette campagne s’insère dans le cadre de la tournée du comité exécutif du conseil central à travers ses cinq régions (Amiante, Beauce-Les Etchemins, Côte-du-Sud, Charlevoix et Portneuf). « Avec le gouvernement libéral, c’est tout le tissu de la solidarité sociale qui s’effrite de jour en jour », ont estimé les porte-parole de la CSN, faisant référence aux projets de lois concernant les hausses de tarifs dans les garderies et le plan d’action contre la pauvreté. La semaine dernière, c’est une véritable pluie de démolition qui s’est abattue sur le Québec avec plusieurs projets de loi dont l’objectif demeure le même, soit l’effondrement de la collectivité et la libéralisation sauvage de l’économie. D’abord, le projet de loi 34 démontrait, encore une fois, la vision régressive incarnée par le gouvernement Charest au niveau du développement local et régional. Prétendre que ce sont les élu-es municipaux qui sont les seuls légitimés pour assurer le développement local et régional de leur territoire relève d'une profonde méconnaissance du milieu. En effet, remettre entre les seules mains des élu-es municipaux tout le développement local et régional sous prétexte qu'ils ont été élu-es par la population et qu'ils sont responsables devant celle-ci, c'est diminuer l'importance de l'implication de la société civile qui a su développer, par ailleurs, une expertise sur le devenir collectif. Les personnes représentantes de la société civile sont mandatées aussi par leurs groupes ou leurs associations. Une réelle décentralisation se réalise par une implication des groupes qui composent la société, soit les travailleuses et les travailleurs, les femmes, les environnementalistes, les jeunes, les communautés culturelles, les groupes communautaires, etc. Cette diversité assure un réel équilibre entre le développement économique et social visant un véritable développement durable. Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard, a déposé ses projets de loi sur la réorganisation du réseau. Le premier vise la création des réseaux locaux de service et des agences de développement qui remplaceront les actuelles régies régionales. Les réseaux locaux regrouperont, au sein d'un même conseil d'administration, la gestion de l'hôpital, du CLSC et du CHSLD d'un même territoire. Les conséquences ? Nous assisterons à la disparition des CLSC, un pouvoir accru du côté des médecins et un renforcement « d’hospitalocentrisme. » On nous lance dans une autre réforme de « structurite » plutôt que de s’attaquer aux vrais problèmes qu’est l’accessibilité. De plus, le projet de loi 30 vise le regroupement d'accréditations syndicales dans les établissements de santé. Le projet de loi prévoit cinq syndicats pour chaque établissement qui représenteront cinq corps de métier et vient chambarder le régime de négociation, en envoyant au niveau local une vingtaine de matières liées à l'organisation du travail (l'aménagement des heures de travail, la gestion des remplacements, les heures supplémentaires, etc.) et ce, sans même avoir le droit de grève. Le fondement même de se former en syndicat est l’incarnation de la solidarité. Là, le ministre de la Santé impose sa vision corporatiste aux syndicats dans le réseau de la santé en séparant la communauté d’intérêts et en isolant les travailleuses et travailleurs par métier ou par profession. La table est donc mise pour procéder rapidement à une sous-traitance de plusieurs secteurs dans le réseau. En ce qui concerne l’article 45 du Code du travail, nous nous attendions au pire et le gouvernement a su dépasser nos attentes. Le Québec devient la pire province canadienne à l’égard de la protection des travailleuses et des travailleurs en cas de sous-traitance. S’attaquer au taux de syndicalisation, aux emplois et aux conditions de salaire et de travail des travailleuses et des travailleurs, voilà ce que fait ce gouvernement avec son projet de loi ! Le ministre du Travail, Michel Després, réduit le nombre de situations pour lesquelles il sera désormais permis de défendre les droits des travailleuses et des travailleurs. Désormais, pour que l’article 45 s’applique, une entreprise devra se départir de la plupart des éléments essentiels à son existence, expertises et équipements compris. « Le ministre donne la recette aux employeurs. Vous n’avez qu’à éviter de vendre votre équipement au sous-traitant et le tour est joué. L’article 45 ne s’applique pas. Les travailleurs n’ont aucun droit de réclamer des emplois chez le sous-traitant. C’est leur « job » qui s’envole, rien de moins. Une attaque frontale aux droits fondamentaux des travailleuses et des travailleurs », dénoncent les représentants syndicaux. « Dans le cas des employeurs qui se départiront de tous les éléments essentiels de leur entreprise, c’est un article 45 amputé qui s’appliquera, puisque la convention collective ne suivra pas. Comme mesure d’appauvrissement des travailleuses et des travailleurs, comme coup de barre vers une société de « cheap labor », le gouvernement ne pouvait pas faire mieux ». On voit très bien où le gouvernement cherche à en venir en tant qu’État employeur. De pair avec le projet de loi 30 sur la santé, le gouvernement libéral rend plus vulnérables certaines catégories de travailleuses et de travailleurs, particulièrement dans les services auxiliaires, en les isolant dans des syndicats distincts alors que toute la jurisprudence à ce jour s’était opposée à ce type de fractionnement. Il sera donc très facile pour un hôpital, par exemple, de faire une « vente de feu » et de transférer différents services comme la buanderie ou la cafétéria. L’article 45 ne s’appliquera pas. Des milliers d’emplois de qualité sont menacés au Québec. « Le projet de loi du gouvernement est carrément odieux. C’est à l’ensemble des travailleuses et des travailleurs, tant des secteurs privés que publics, qu’il s’attaque. » C’est donc à une mobilisation élargie et féroce qu’appellent les dirigeants du CCQCA. La journée du 19 novembre sera une journée de visibilité et d’action en vue de la préparation de la manifestation nationale qui se tiendra samedi le 29 novembre à Québec. L’élection du gouvernement libéral, le 14 avril dernier, ne donne pas à Jean Charest le droit d’entreprendre des réformes majeures qui engagent le devenir de la société québécoise. Alors que les associations patronales applaudissent la « réingénierie » et se félicitent des échanges qu’elles entretiennent avec le gouvernement, celui-ci refuse de consulter ou d’entendre les organisations syndicales et les autres acteurs sociaux.
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