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Plan d'action du gouvernement Charest contre la pauvreté et l'exclusion: Pas un sou de plus pour l'accès au logementNicolas, Jeudi, Novembre 13, 2003 - 11:34
FRAPRU
Le Front d'action populaire en réaménagement urbain déplore vivement que le gouvernement Charest ne prévoit pas investir un traître sou afin de favoriser "l'accès à un logement adéquat à un coût abordable" dans le Plan d'action gouvernemental en matière de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale 2003-2008 qu'il doit prochainement rendre publique. Après avoir pris connaissance de ce Plan d'action, le FRAPRU se dit d'autant plus surpris que l'accès au logement y est l'objet de plusieurs propositions et que le gouvernement écrit noir sur blanc que "l'intervention publique en habitation a une dimension sociale importante et s'impose comme une nécessité qui doit être pensée en étroite relation avec les efforts de lutte contre la pauvreté". Des logements à 800 $ par mois, une mesure de lutte à la pauvreté? Selon le FRAPRU, l'absence d'investissements nouveaux pour l'habitation dans le Plan d'action aura des conséquences majeures, dont les victimes seront justement les personnes les plus pauvres. Ainsi, le plan répète la volonté du gouvernement Charest d'"accélérer la construction de 13 000 logements à loyer modique et abordable d'ici 2005". Or, les budgets présentement réservés à cette fin à la Société d'habitation du Québec (SHQ) sont insuffisants pour permettre la construction d'un tel nombre de logements et surtout pour faire en sorte qu'ils soient pleinement accessibles aux ménages à plus faible revenu. D'après l'organisme, les budgets actuels de la SHQ permettent tout juste la réalisation de 11 845 logements au lieu de 13 000. Pire encore, faute de budgets suffisants, la part de logements sociaux pleinement accessibles aux ménages plus pauvres s'amenuise continuellement au détriment du financement de logements privés pouvant se louer jusqu'à 800 $ par mois pour un 4 1/2. Le FRAPRU précise que, lorsqu'ils avaient été annoncés par l'ex-gouvernement péquiste, les 13 000 "logements sociaux et abordables" ne comprenaient que 1500 logements de ce type. Or, l'organisme affirme, données de la SHQ à l'appui, que cette part est aujourd'hui de plus de 2600 logements. "En quoi un logement à 800 $ par mois est-il une mesure de lutte à la pauvreté", se demande le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant. Selon le FRAPRU, il manque plus de 100 millions $ pour que les 13 000 logements promis voient le jour et qu'ils redeviennent davantage accessibles aux ménages à plus faible revenu. L'organisme revendique donc que le Plan d'action contre la pauvreté et l'exclusion prévoit de telles sommes. Il déplore par ailleurs que ce plan ne prévoit pas déjà de suites aux 13 000 logements sociaux, ceux-ci devant être réalisés d'ici la fin de 2005, alors que le plan s'étend jusqu'à 2008. "Le gouvernement Charest compte-t-il encore financer du logement social après 2005?", se demande Lucie Poirier, organisatrice au FRAPRU, en ajoutant que la réponse n'est pas dans le Plan d'action. Les Libéraux répètent leurs engagements Le FRAPRU croit que pour le reste, le Plan d'action se contente de répéter les engagements pris par le Parti libéral en matière d'habitation, mais sans y ajouter de précisions et surtout de moyens concrets. L'organisme espère néanmoins que le gouvernement ira rapidement de l'avant avec certaines de ces propositions qu'il juge plus intéressantes, entre autres l'octroi aux municipalités aux prises avec une pénurie de logements d'un pouvoir leur permettant "d'exproprier les immeubles résidentiels ou commerciaux désaffectés ou abandonnés depuis plus d'un an et de les mettre en marché comme logements sociaux". Une attaque contre les pauvres Dans l'ensemble, le FRAPRU considère le Plan d'action gouvernemental en matière de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale et particulièrement les mesures relatives à l'aide sociale comme une "attaque contre les pauvres contre laquelle l'ensemble des mouvements sociaux devra se mobiliser" |
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