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Saguenay–Lac-Saint-Jean: La CSN lance son plan d’action pour contrer la démolition annoncée par le gouvernement CharestNicolas, Mercredi, Novembre 12, 2003 - 08:52
Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean (CSN)
Le Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean (CSN) lance officiellement le plan d’action « Stoppons la démolition ! » pour contrer les politiques néolibérales mises de l’avant par le gouvernement Charest. Ce lancement s’est fait lors d’une conférence de presse, en présence de messieurs Roger Valois, vice-président de la CSN, Jean Lortie, président de la Fédération du commerce, ainsi que des représentants de syndicats de la région. « Avec le gouvernement libéral, c’est tout le tissus de la solidarité sociale qui s’effrite de jour en jour », ont estimé les porte-parole de la CSN, faisant référence aux dernières informations qui ont filtré dans les médias concernant les hausses de tarifs dans les garderies et le plan d’action contre la pauvreté, qui semble téléguidé par le dicton : « Aide-toi et l’État l’aidera ». Le gouvernement Charest devrait annoncer cette semaine ses couleurs concernant les modifications envisagées à l’article 45 du Code du travail, des changements destinés, selon la CSN, à affaiblir les droits individuels et collectifs des travailleuses et des travailleurs québécois. Toute attaque à l’article 45 constitue une attaque contre les conditions de travail des personnes et la stabilité de l’emploi, et vise à provoquer l’affaiblissement de la présence syndicale au Québec. « L’objectif est clair : le nivellement vers le bas des conditions de travail et la sortie massive d’employé-es oeuvrant à l’intérieur des services publics. Le gouvernement nous trouvera sur son chemin s’il touche à l’article 45. Nous le forcerons à faire volte-face », d’indiquer Roger Valois, vice-président de la CSN. « Les partenariats public-privé annoncés par le gouvernement mettent en péril la qualité et l’accessibilité des services publics. Nous souhaitons un large débat sur cette question et nous voulons être associés à toute démarche de réorganisation du travail », d’ajouter Richard Vaillancourt, vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux. On trouve un exemple éclatant de cette volonté du gouvernement de s’attaquer à la liberté syndicale dans les projets de loi 7 et 8, qui interdisent la syndicalisation des travailleuses des services de garde en milieu familial et celle des personnes-ressources pour les personnes référées par les établissements de santé et de services sociaux. « Dans ces deux cas, la CSN a annoncé son intention, si ces projets étaient adoptés, de porter plainte en vertu des chartes québécoise et canadienne des droits et libertés, de même qu’à l’Organisation internationale du travail », clame Roger Valois. Pour sa part, Jean Lortie, président de la Fédération du commerce, rappelle que, dans la bataille de Zellers contre la CSN à Alma, l’article 45 était au cœur du litige qui opposait les deux parties. Il indique que, dans le secteur privé, et plus particulièrement dans le secteur des services, les travailleuses et les travailleurs de l’alimentation et de l’hôtellerie seront les premières victimes des réductions à tout prix des coûts de main-d’œuvre des employeurs. « Par exemple, dans l’hôtellerie, les employeurs n’hésitent pas à confier à la sous-traitance l’entretien ménager et la restauration ; l’Hôtel des Gouverneurs de Saguenay en est un exemple flagrant », déclare Jean Lortie. Selon le président de la Fédération du commerce de la CSN, les effets d’un affaiblissement de l’article 45 auront également des répercussions importantes dans le secteur de l’alimentation, particulièrement dans les domaines de la préparation des mets cuisinés, des coupes de viande ou du travail des fournisseurs extérieurs au marché d’alimentation. « Les risques pour les emplois et les conditions de travail seront énormes. Il ne restera sous peu que les caissières dans les marchés d’alimentation, jusqu'à ce qu'elles soient remplacées par des guichets automatiques ! », s’est exclamé Jean Lortie. La présidente du conseil central, Jeannine Girard, considère pour sa part que l’élection du gouvernement libéral, le 14 avril dernier, ne donne pas à Jean Charest la légitimité d’entreprendre des réformes majeures qui engagent le devenir de la société québécoise. Alors que les associations patronales applaudissent la « ré ingénierie » et se félicitent des échanges qu’elles entretiennent avec le gouvernement, celui-ci refuse de consulter les organisations syndicales et les autres acteurs sociaux. La CSN reconnaît que les besoins évoluent et que les services publics doivent être actualisés et améliorés en tenant compte de nos valeurs, de nos besoins et des moyens disponibles. Cependant, la CSN est aussi profondément convaincue que les changements doivent être réalisés dans le respect des traditions de solidarité, de démocratie et de justice sociale. Pour la CSN, l’heure est à la mobilisation. « Nous devons Stopper la démolition pour poursuivre le développement d’un Québec solidaire. Nous devons faire appel à la solidarité, à la complicité et à l’engagement de toutes les composantes de la société québécoise, qu’elles soient communautaires ou syndicales », déclare Jeannine Girard. En assemblée de mobilisation avec ses syndicats affiliés, le Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac St-Jean invitera les délégué-es à participer massivement au plan d’action présenté, et plus particulièrement à la manifestation nationale du 29 novembre prochain, à Québec. |
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