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La CSN dit qu'elle se lance dans la bataille contre la démolition des acquis sociaux

Nicolas, Vendredi, Novembre 7, 2003 - 11:30

Nicolas

La semaine syndicale aura été marquée par la CSN. La fin de semaine passé, 500 militant-e-s et permanent-e-s de la centrale syndicale adoptaient, à Montréal, un plan d'action d'urgence contre le gouvernement Charest et cette semaine les quatre fédérations du secteur public était en réunion, à Québec, pour décider de leur revendications dans la négociation qui s'amorce entre l'État québécois et ses salarié-e-s. En organisant coup sur coup deux manifestations créatives --mardi et jeudi-- la CSN voulait envoyer un message clair: "on va se battre, et ça va être basé sur l'action".

"Stopper la démolition"

La pièce maitresse de la bataille que promet la CSN semble être la négociation des conventions collectives dans le secteur public. La force de la centrale dans ce secteur --elle y est l'organisation syndicale no1 avec 150 000 membres dans le public-- y est sûrement pour quelque chose. Pour Louis Roy, le 1er vice-président de la centrale et responsable de ses négociations, "forcer le gouvernement à engager des négociations sérieuses avec ses salarié-e-s, s'est déjà le forcer à reconnaître le secteur public".

Dans Perspectives CSN il précisait sa pensée: "La négociation qui s'amorce, c'est d'abord pour le monde. Des conventions collectives, cela peut avoir l'air corporatiste, mais ça ne l'est pas. Lorsqu'on défend le droit d'avoir de bonnes conditions de travail, on défend aussi la qualité des services. Lorsqu'on se bat contre la précarité des emplois, on se bat aussi pour la stabilité des services. Lorsqu'on dénonce la sous-traitance des emploi, on dénonce du même coût la privatisation et on défend du même coup l'accessibilité et la pérénité des services."

Anne Gingras, la présidente du Conseil Central Québec-Chaudière Appalache de la CSN, s'insurgeait, lors de la manifestation des employé-e-s de soutien mardi midi, contre l'accusation de corporatisme: "la CSN se fait traiter de tous les noms, à commencer par 'corporatiste', mais le gouvernement est hypocrite. C'est un gouvernement de patronage qui agit par corporatisme pour ses chums patrons et ses chums anciens politiciens comme Mulroney". La syndicaliste rajoutait que "se défendre s'est pas du corporatisme. Il faut se serrer les coudes et réagir aux attaques. S'il y a une organisation syndicale qui est capable de le faire, c'est la CSN."

Mobiliser directement sur les lieux de travail contre la sous-traitance?

Mais le plan d'action adopté par la centrale syndicale ne se limite pas qu'à la défense du secteur public. Deux autres priorités se rajoutent: la question de la sous-traitance (modification de l'article 45) et le prochain budget (l'équité fiscale). Sur la question de la sous-traitance, c'est d'une alliance syndicale public-privé dont on parle. L'attaque est d'envergure et touche tous le monde comme le souligne Claudette Carbonneau, la présidente de la CSN, lors de son discours au Conseil confédéral qui a adopté le plan d'action "Stoppons la démolition": "Je l’ai dit souvent et je le répète : Est-ce une société de cheap labor que nous voulons ? Jamais nous ne laisserons un gouvernement faire sauter le dernier verrou de protection des droits des travailleuses et des travailleurs en cas de sous-traitance. Ce sont elles et eux qui risquent de faire les frais de cette libéralisation sauvage. C’est leur maintien en emploi et la qualité de ces emplois que le gouvernement s’apprête à livrer poings et pieds liés aux employeurs, quand ce n’est pas aux amis du parti."

Pour une fois, ça ne semble pas n'être que des mots... La CSN s'engage en effet à mobiliser directement sur tous les lieux de travail où elle est présente. On commence par deux journées de piquetage symbolique sur les lieux de travail (les 19 novembre et 11 décembre 2003) et on envisage la possibilité --selon "l'évaluation de la situation suite au dépôt des projets de loi du gouvernement Charest prévu au plus tard le 13 novembre 2003"-- d'organiser "une journée nationale de perturbation des lieux de travail", qui pourrait être tenue en décembre 2003. Évidemment, la porte est toute grande ouverte pour l'abandon de cette idée, mais déjà, qu'elle soit ne serait-ce que mentionnée est un changement.

"Paroles, paroles, paroles" ?

C'est bien beau tout ça, mais qui nous dit que ce n'est pas que du vent? Les derniers mois ont été marqués par l'affirmation d'un ordre du jour syndical auquel la population n'est plus habitué: solidarité, volonté de résistance et ouverture manifeste sur des alliances larges. Ça va du syndicat des fonctionnaires provinciaux (SFPQ) qui se vote une cotisation spéciale au début de l'été pour constituer un fonds de grève en passant par le nouveau président de la CSQ (ex-CEQ, très présent dans l'enseignement) qui affirme, dans l'Aut'Journal au sortir du congrès de sa centrale, qu'il "faut bâtir le front uni le plus large possible, d'abord syndical, mais englobant aussi tout le mouvement populaire et communautaire" et que "notre mobilisation devra également dépasser les formes traditionnelles". Du SCFP (le monde municipal mais pas seulement) qui, malgré les dires conciliants du président de la FTQ, rue dans les brancarts et promet de se mettre sur le chemin du gouvernement, à la CSN qui lance sa campagne "Stoppons la démolition". La plus part des militant-e-s restent très sceptiques devant tant de bonne volonté --après tout, combien de pétard mouillés depuis 30 ans?-- mais les manifestations se poursuivent, pas un syndicat important du secteur public qui n'ait pas fait sa manif à Québec, et pas seulement sur la colline parlementaire: le ministre de la santé qui est acceuilli par une ligne de piquetage devant un hôpital, la présidente du Conseil du Trésor qui reçoit le même traitement quand elle parle devant le Conseil du patronat, etc.

La présidente de la CSN reconnaît implicitement le danger des paroles en l'air. Elle concluait son allocution au Conseil confédéral spécial de la fin de semaine passée par cette pointe contre le président de la FTQ (avouons qu'il le mérite bien): "« Être en crisse », ça doit être autre chose qu’un coup de théâtre. C’est quand ça compte comme en 1988, comme 2001, qu’il faut « être en crisse ». Il faut faire plus, il faut agir, s’ouvrir aux autres forces progressistes, mobiliser largement, se battre".

Et si cette fois c'était la bonne? Après tout, ça sert à quoi d'avoir le plus haut taux de pénétration syndicale d'Amérique du Nord si on ne s'en sert pas quand on est attaqué de front? Qui osera le premier prononcer les mots "grève générale"?

Site web du Secteur public CSN
www.secteurpublic.info
Documents inclusTaille
14203.jpg0 octets


Sujet: 
Enfin
Auteur-e: 
Louise-Anne Maher
Date: 
Ven, 2003-11-07 22:57

Enfin on commence à entendre ce qu'on attendait. Un rassemblement le plus large possible, empêcher la démolition des acquis sociaux et syndicaux. Là ça bouge vraiment.


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Sujet: 
N'oublions pas le 29 novembre !
Auteur-e: 
jplarche
Date: 
Sam, 2003-11-08 12:39

Dans le plan d'action CSN, un des gros morceau est la manifestation du 29 novembre à Québec¸ à laquelle est conviée toute la popualtion québécoise.


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Sujet: 
La pétition?????
Auteur-e: 
Bleuler
Date: 
Lun, 2003-11-10 11:01

Dans mon milieu, les camarades semblent vouloir sortir de leur torpeur. J'espère que ça va se reprendre partout. L'attitude arrogante de Charet est un soutien inattendu à notre travail d'éducation.

À propos quelqu'un a entendu parler de la pétition sur Internet pour la destitution de Tit'Jean patapouf Charet?


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Sujet: 
Manif du 29 nov. à Québec
Auteur-e: 
Louise-Anne Maher
Date: 
Ven, 2003-11-14 21:04

Le lieu de Rassemblement à midi est au coin de René-Lévesque et de la rue Montcalm.


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