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Arrête ton char, Charest! La réingénérie ne passera pas!Anonyme, Dimanche, Octobre 26, 2003 - 13:33
Le Trouble
[L'éditorial du no 20 du journal anarchiste Le Trouble.] Ça n'a pas été long pour que, depuis l'élection d'avril, le PLQ de Jeanno Charrieur nous charrie ça justement! L'avenir n'est pas rose pour la population; la réingénérie de l'État, malgré ses quelques bonbons de réduction d'impôts, va fesser fort. Le plan? Réduire de 5 milliards les impôts, donc priver l'État d'une telle somme dans les budgets! Charest, en bon politicien, nous dore peut-être la pilule en nous disant qu'il ne touchera pas à la santé et à l'éducation, mais en vérité, rien n'y échappe parce que malgré tout, les sommes allouées ne parviennent pas à combler l'augmentation des coûts du système. [L'éditorial du no 20 du journal anarchiste Le Trouble.] Charest l'ingénieur Ça n'a pas été long pour que, depuis l'élection d'avril, le PLQ de Jeanno Charrieur nous charrie ça justement! L'avenir n'est pas rose pour la population; la réingénérie de l'État, malgré ses quelques bonbons de réduction d'impôts, va fesser fort. Le plan? Réduire de 5 milliards les impôts, donc priver l'État d'une telle somme dans les budgets! Charest, en bon politicien, nous dore peut-être la pilule en nous disant qu'il ne touchera pas à la santé et à l'éducation, mais en vérité, rien n'y échappe parce que malgré tout, les sommes allouées ne parviennent pas à combler l'augmentation des coûts du système. Ce qui veut dire en gros que l'inflation est plus importante que l'augmentation! Où va Charest? De la bouche même de certains de ses ministres, de telles coupures risquent de mener à une récession. Pourquoi? Simplement parce qu'une somme, lorsqu'elle est investie par le secteur public, crée plus d'emplois que la même somme investie par le privé. Et le mot d'ordre actuel, c'est " on redonne au privé ". Logique tout à fait dans l'air du temps. Surprise? Oui et non. Il faut dire que le PLQ a été élu justement parce que les gens ne voulaient pas voir l'ADQ appliquer de telles politiques. Mais, en vérité, Charest ne fait que réaliser son programme dans lequel il dresse un banquet pour les businessmen qui se partagent comme des loups les dernier pans de ce qu'on a appelé jadis l'État providence. Sauver l'État providence? Est-il encore souhaitable de vouloir sauver l'État providence? En fait, ce que Charest applique maintenant n'est que la dernière phase de cet État providence. Le rôle du gouvernement n'a pas subitement changé; selon les théories de J.M. Keynes, père de l'État providence, le secteur public devait prendre en charge les tâches trop lourdes pour le privé, dont l'éducation, la santé, les transports, la distribution électrique, etc… Mais une fois ces infrastructures bâties, elles se doivent de redonner au privé. En d'autres termes, l'État, ça toujours été prendre aux pauvres et donner aux riches. C'est encore le cas aujourd'hui. Les baisses d'impôts seront pour les riches. Il ne s'agit donc pas aujourd'hui de vouloir revenir en arrière. Il ne faut pas oublier que Charest n'est ni le premier ni le seul à vouloir couper les services et baisser les impôts. En Ontario, de telles politiques ont été mises en œuvre dans les années 90 sous le gouvernement Harris et ont littéralement mené à la catastrophe; l'eau empoisonnée de Walkerton et la crise du SRAS en sont de bons exemples, mais ne représentent que la pointe de l'iceberg. Il faut aller à Toronto aujourd'hui pour constater qu'il y a des milliers d'itinérantEs dans les rues, dont plusieurs meurent de froid en hiver, phénomène complètement aberrant dans l'une des villes les plus riches au Canada. La semaine légale de travail est maintenant de 60 heures par semaine, et le salaire minimum n'augmente jamais. Voilà en somme ce qui nous attend avec les coupures du PLQ. Il faut combattre. Évidemment. Pas pour un retour en arrière. Il faut se battre contre le pillage que font les riches, la bourgeoisie, de nos dernières ressources, contre la destruction de la dernière barrière de sécurité et contre la misère. Il faut nous lever contre les marchands de misère qui préparent en toute confiance ces politiques antisociales. La grogne ici et là "Ce n'est qu'un début, continuons le combat ". Voilà un slogan syndical qu'on risque d'entendre beaucoup dans les semaines qui viennent. C'est que Charest se fait des ennemis. Heureusement, ces ennemis ne se laisseront pas faire. Ainsi, comme première connerie, le PLQ a annoncé son intention de changer l'article 45 du code du travail, ouvrant ainsi la porte à la sous-traitance dans le secteur public. Mais, ce n'est pas tout, le sous-financement chronique du transport en commun forcera peut-être la STM à nous refiler des augmentations de 20$ par mois, par carte. En santé, et ce malgré la promesse, les listes d'attente ne se sont pas améliorées. Les travailleuses et travailleurs en garderies, elles (eux) en savent aussi quelque chose du programme libéral : de la merde en barre. En effet, avec des conditions de travail peu enviables, ce secteur fait piètre figure et le nombre de places en garderie ne suffit pas à la demande (on n’a qu’à penser aux listes interminables pour obtenir une place). Tout cela s'ajoute aux attaques contre les gens sur l'aide sociale. Le PLQ veut remettre 25 000 ménages au travail. Comment? En donnant des meilleures conditions de travail? En augmentant le salaire minimum? Non, évidemment, en coupant dans le BS. C'est même horrible de voir que tout cela a passé inaperçu. Pourtant, l'aide sociale, loin d'être le paradis qu'on nous dépeigne dans les grands quotidiens démagos du style Journal de Montréal, est une nécessité dans notre société. Outre qu'elle permet aux gens de pouvoir survivre, elle donne aussi la possibilité aux travailleurs et travailleuses de pouvoir choisir un tant soit peu son emploi. La diminution des allocations du BS, comme les multiples coupures, font malheureusement pression à la baisse sur les salaires, enlevant la possibilité à unE employéE de négocier quoi que ce soit avec son patron, ce dernier ayant beau jeu. Ce n'est pas un secret, les libéraux travaillent pour les patrons; voilà pourquoi les attaques sont faites contre la sécurité sociale, contre nos outils collectifs de protection et non contre les abris fiscaux, les subventions aux entreprises, etc... Notre solution : la révolte! Il n'y a pas trente-six solution. Le retour en arrière n'est plus possible. Nous ne reverrons jamais l'âge d'or des années 60 tant vanté par les socio-démocrates. Avec les délocalisations, la mondialisation et l'ouverture des frontières aux investissements, avec la consolidation du bloc Euro, ainsi qu'avec la future ZLEA, il n'est plus possible de penser à un repli national. Nul pays n'est à l'abri de l'invasion économique, et voire même militaire , de la part des puissances capitalistes (petites et grandes). L'État n'est plus un modèle viable. La répression des mouvements de contestation s'accentue, les frontières deviennent de plus en plus rigides, le contrôle social prend une ampleur sans précédent. Notre seule chance est la révolte globale, la révolution. Ce qui ne veut pas dire que nous allons tout laisser tomber pour nous lancer dans un mouvement révolutionnaire sans lendemain, sans stratégie et sans vision politique. Nous croyons qu'il faille nous organiser pour faire face, devant nous, à ces incroyables machines que sont le capitalisme et l'État, ultra-organisés, de plus en plus présents dans nos vies. Nous croyons important de former notre conscience et de nous exercer dans les luttes au quotidien. Notre organisation, notre révolution, nous allons la bâtir avec ceux et celles qui vivent les mêmes conditions, la même merde que nous. C'est en nous battant contre les politiques libérales que nous nous rejoindrons, pas dans un anarchisme théorique et inapplicable, qui de toute façon, sans la pratique révolutionnaire de la lutte, ne voudrait rien dire. Commençons la mobilisation contre le PLQ. Contre l'État, contre le capitalisme. La réforme de la loi 45 ne passera pas. Les frais de scolarités n'augmenterons pas. Les garderies seront pour tout le monde. Et le transport en commun sera gratuit! Il est grand temps de nous rassembler, il est grand temps de nous mobiliser.
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