la mondialisation, l'OMC, la privatisation et le Sénégal

L' interface d' un monstre

La naissance de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) des entrailles du GATT va donner le coup de butoir au régne sans partage de la mondialisation néoliberale. Cette mondialisation va faire fi de toutes régles,annuler les conventions et supprimer les frontières géographiques. Et nous assistons au combat titanesque dont les seules régles sont celles du marché: faire le maximum de profits là ou veut quand on veut sans la moindre contrainte. Cette suprématie de l'OMC est mise en exergue par le fait qu'elle est non seulement le dernier né des organismes mais de plus elle surplante même l'ONU (Organisation Nations Unies) dont elle est une entité.

Au nord comme au sud, les maîtres du jeu sont une infime minorite tandis que la majorite (six milliards d'individus) subit inconsciemment ou desemparement les caprices des gloutons'' multinationales ou transnationales.
Devant ce monstre insatiable, notre planète sombre vers sa destruction.Si partout on constate une augmentation des richesses materielles, on assiste une généralisation de la pauvreté et une dégradation progressive de la couverture socio-medicale. La division la plus palpable de notre planète reste celle basée sur le degré de l'industrialisation qui identifie les pays industrialisés au nord avec le G8 et le reste des pays avec leur foultitude d'épithètes: pays pauvres, pays en voie de developpement, pays developpés, pays endettes, le tiers monde, pays pauvres tres endettés(PPTT), pays occupés ou colonisés. ou plus drôle et d' actualité pays détenteurs d'armes de destruction massive ou de pays terroristes ou axe du mal.
Pour l'ensemble de ces pays dernièrement nommes , le point commun est une faible valorisation des ressources, ici la mondialisation se fait par une quête quotidienne pour satisfation des besoins primaires; se nourrir,se vetir, se loger et de disposer de sa propre liberte. Ici on nait endetté ou dominé du fait d'un systeme économique nommé capitalisme chasse gardée du couple satanique ''banque mondiale/fonds monetaire international``.
Dans mon pays le senegal, cette mondialisation néolibérale a enclenché sa vitesse de croisière avec l'application des plans d'ajustement structurel ''PAS'' bien definis par le consensus de Washington dont je vous fais l'economie. Vu sous tous les angles, les ''pas'' n'ont que des effets négatifs. A plan national, l'Etat ne definit plus sa politique ( OMC oblige) et n' a plus de patrimoines ( les societes nationales sont privatisées et vendues a des multinationales ) la Senelec(Societe Nationale de l'Electricite du Senegal) vendue dans un premier temps a Hydro Québec qui a licencié quatre cent cinquante travailleurs(Hydro québec dirai que ce sont des départs volontaires négociés avec la banque mondiale qui y a investi 9 milliars de de francs CFA) alors cette somme pouvait bien relancer le secteur sans qu'il ne soit privatisé. Mais ceci n'est qu'un jeu de dupe, avec seulement 36% du capital alors l'état sénégalais en détient 64% des actions avec 5 sièges au conseil d'administration.On ne sait encore par quelle magie Hydro-Québec-Elyo s'est retouvée avec 7 sièges au conseil d'administration. Seule la Banque Mondiale peut nous élucider sur cette arnaque. Cependant point d'illusions elle n'est pas faite pour ça. Ce qui a deterioré ou perturbé la distribution de l'électricite avec le rapatriment annuel de milliards de francs CFA vers le Canada. En  trois ans, Hydro Québec-Elyo a investit 1,25% du chiffres d'affaires, commandité un audit de 500 000 000 de francs CFA et supprimé quatre cent cinquante postes.Aprés l'alternance survenue le 19 mars 2000, les nouvelles autorités politiques se sont revenues sur cette privatisation pour la casser en débloquant quarante milliards de francs CFA (61 millions d'euros)pour dédommanger Hydro-Québec-Elyo.Cependant le montant de la vente de la Sénélec reste toujours secret. Les méfaits sociaux n'en parlons pas. Partout ou les PAS ont été appliqués, le taux de scolarité a baissé, le système socio-medical offre de moins en moins de services, la privatisation des entreprises étatiques entrainant leur dénationalisation d'où une diminution drastique du nombre de fonctionnaires avec son corrollaire qui est la médiocrite du service public ou son inexistance. Que l'on soit au nord ou au sud, l'arme utilisée par le système capitaliste pour asseoir sa main mise est ignorance. Donc partout, les luttes doivent être globalisées du fait que tous les maux actuels ont la même origine : la recherche du profit. Ici l'humanisme n'a pas place donc cherchons autre chose.

M. Ousmane Diadhiou, 20 octobre 2003
ANAFA (Association pour l'Alphabétisation et la Formation des Adultes) Dakar, Sénégal