MONTREAL, le 29 sept. - Le premier grand rassemblement québécois des jeunes féministes qui a pris fin hier après-midi à l'Université du Québec à Montréal a réjoui ses organisatrices et les quelque 200 jeunes femmes qui y ont participé.

"Il y a plus d'un an, nous avions fait le pari de réunir les jeunes féministes de partout au Québec afin d'apprendre à nous connaître, de créer des liens et de débattre des enjeux qui nous préoccupent, explique Elsa Beaulieu, membre du comité jeunes de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) et du comité organisateur de l'événement. Le succès de la fin de semaine nous prouve qu'il y a une grande volonté de rassembler nos énergies pour mener des luttes communes à notre génération."

Lutte à la mondialisation néolibérale capitaliste, contrôle social du corps des femmes, pratiques queer au sein du mouvement des femmes et montée de l'anti-féminisme ne sont que quelques-uns des thèmes qui ont enflammé les discussions et provoqué des débats durant la fin de semaine. Samedi après-midi, pour passer de l'analyse à l'action, les participantes sont sorties dans la rue pour réaliser des actions de résistance créative. Un petit groupe a notamment modifié des noms de rues pour les remplacer par des noms de femmes qui ont marqué l'histoire, alors qu'un autre s'est baladé rue Sainte-Catherine en remettant aux passantes des ballons sur lesquels il était inscrit : "Vous êtes belle!".

Les jeunes féministes s'organisent pour passer à l'action

Au terme de cette rencontre de deux jours et demi, première historique au Québec, les participantes ont identifié quatre pistes d'action collective qu'elles souhaitent mettre en branle prochainement. Ainsi, les jeunes femmes ont formé des collectifs pour lutter contre la publicité sexiste et l'image des femmes dans les médias, pour organiser les luttes féministes contre la mondialisation, pour mettre sur pied une caravane d'éducation populaire dans les écoles visant à démystifier le féminisme et à faire de la conscientisation sur les enjeux spécifiques aux filles et aux jeunes femmes, et pour recréer des espaces de réflexion, d'analyse, d'organisation et de solidarité pour les jeunes féministes.

"Cette grande réussite montre que les jeunes féministes sont mobilisées, politisées, conscientisées et qu'elles s'organisent pour mener des actions sur une multitude d'enjeux, explique Barbara Legault, responsable du comité jeunes et de la mobilisation à la FFQ. Les jeunes féministes sont dynamiques, engagées et bien déterminées à poursuivre les luttes amorcées par leur mère, tout en les teintant de leurs couleurs et d'une analyse des enjeux propres à leur génération."

Michèle Asselin, présidente de la FFQ, se dit pour sa part "emballée devant la participation enthousiaste des jeunes femmes". Elle espère maintenant que certaines d'entre elles se joindront à la Fédération et prendront part à son congrès d'orientation, "Enraciner l'avenir", qui se déroulera les 7, 8 et 9 novembre prochain.