En janvier 2003, Le FRAPRU frappe encore avait publié un bref historique d'un projet de coopérative d'habitation que Loge m'entraide et un groupe de locataires avaient élaboré en février 2000. Beaucoup d'embûches nous empêchaient alors de fonder 20 unités de logements sociaux, particulièrement en raison du terrain contaminé.

Nous avions alors demandé une dérogation auprès du gouvernement du Québec afin de pouvoir obtenir le bâtiment de gré à gré, sans passer par la Ville, processus obligatoire dans la transaction.

En juin 2003, le gouvernement, n'ayant pas fait ses devoirs, a décidé de reporter le dossier en décembre. Cette lenteur bureaucratique à la fois inacceptable et injustifiée, allait nous faire perdre 396 000 $ d'argent trouvé après un an d'efforts et de nombreuses démarches pour réussir à payer les frais de décontamination et ainsi construire la coopérative d'habitation « La loge d'à côté ».

Ça débloque

Devant une mort certaine du projet, Loge m'entraide a sollicité une deuxième fois l'aide du maire de Saguenay, Jean Tremblay, et ce, malgré un refus catégorique de nous aider lors d'une manifestation à ses bureaux en décembre 2002.

Le 27 juin 2003, c'est avec bonheur que nous accueillions cette fois une réponse favorable du maire ! La Ville de Saguenay décidait alors de devenir intermédiaire malgré la contamination : « Nous acceptons aujourd'hui de nous porter acquéreur de l'école afin de dénouer l'impasse dans laquelle le projet se trouve actuellement. Nous constatons que la demande de dérogation n'a pas abouti depuis six mois et nous trouvons déplorable que ce soit des personnes appauvries qui écopent les coups », a déclaré ouvertement le maire.

Un message d'espérance

Ce projet de coopérative d'habitation est un exemple concret de persévérance, d'espérance et notamment de revendications innombrables au cours des quatre dernières années ! Nous ne devons jamais lâcher, même à travers les pires embûches et les moments difficiles que nous traversons. En janvier dernier, j'écrivais : « Lorsqu'une porte se ferme devant soi, une fenêtre vient de s'ouvrir ». Aujourd'hui, j'ajoute ceci : dans ce projet, nombreuses ont été les portes qui se sont fermées, mais nombreuses aussi les fenêtres qui se sont ouvertes pour enfin avoir vu la clarté du jour en juin dernier !

Ainsi, grâce à la participation, l'implication et la mobilisation active de nos membres autour de ce projet, nous avons remporté une grande bataille locale ! C'est ensemble que nous avons la force du changement et c'est par ce seul chemin que nous pouvons combattre la pauvreté, petits pas par petits pas !