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Ça brasse dans les épiceries de Québec

Nicolas, Mercredi, Septembre 3, 2003 - 10:08

Collectif anarchiste La Nuit

Quand on parle de syndicalisme et de grèves, la plupart des gens n'ont pas vraiment en tête une épicerie (on aurait plutôt tendance à penser "usine", "industrie" ou à la limite "voirie"). Et pourtant les grèves se multiplient dans les supermarchés de la région de Québec. Les 140 syndiqué-e-s du IGA-COOP de Sainte-Foy, par exemple, sont en grève générale depuis le 18 avril dernier.

Contre la précarité

La lutte des syndiqué-e-s du IGA-COOP, et c'est tout à leur honneur, est centrée sur les conditions des plus précaires des employé-e-s de l'épicerie. D'un côté, l'administration veut changer de régime de retraite, ce qui en excluerait les employé-e-s à temps partiel qui sont majoritaires (55%). De l'autre, le syndicat veut améliorer les conditions de ses membres et effectuer un rattrapage salarial (à cause de concessions passées, les employé-e-s ont aujourd'hui une moins bonne convention qu'en 1989, certain-e-s gagnent même moins aujourd'hui qu'en 1981). La demande extravagante du syndicat est de fixer le salaire de départ 30¢ au dessus du salaire minimum et d'instaurer un boni de Noël pour les employé-e-s à temps partiel. Tout ça dans un commerce qui fait plus de 500 000$ de ventes par semaine et qui a fait un million $ de profit net l'an passé. Plutôt que de permettre à ses employé-e-s à temps partiel de gagner la somme astronomique de 152$ brut pour 20h par semaine, l'administration a préféré perdre plus de 10 millions de ventes jusqu'à maintenant...

Ça, c'est pour les clauses monétaires. À l'autre bout de la lutte syndicale, il y a aussi la question des avantages sociaux et de l'organisation du travail. Quand les syndiqué-e-s ont demandé à ce que les temps plein aient, lorsque possible, un horaire permettant la vie familliale (i.e. deux jours de congés consécutifs), ils et elles se sont fait répondre c’est trop lourd à gérer, ça ne marchera pas! Idem pour la revendication de 40 et 16 heures de maladie par année, respectivement pour les temps plein et les temps partiel, et pour le programme de formation.

Résultat: face à un employeur têtu et arrogant, 98% des syndiqué-e-s ont préféré partir en grève le 18 avril.

Ça bouge dans les épiceries de Québec

Le IGA-COOP est la troisième épicerie de la région de Québec à faire la grève depuis le début de l'année. "Malgré des bénéfices records pour les grands de l'alimentation, des négos de plus en plus ardues" titre le Périodique de solidarité syndicale des TUAC-503 (c'est le nom du journal: PSST!). La présidente du local 503 des Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce (TUAC) s'excuse presque des conflits dans le journal syndical. "Plusieurs membres de la section locale se questionnent sur le nombre plus élevé que d'habitude de conflits de travail depuis le début de l'année 2003, écris Marie-Josée Lemieux, à l'aube de leur renouvellement de convention, c'est pour d'aucuns un sujet de préoccupation". La syndicaliste explique que les principes à la base des négociations du syndicat sont le maintien et l'augmentation du pouvoir d'achat des syndiqués et l'instauration de mesure de conciliation travail-famille. "Le recours à la grève consiste en tout temps en une mesure de dernier recours, rappelle la présidente du local 503, dans tous les cas de négociations, l'objectif premier est l'atteinte des buts fixés par les travailleurs et les travailleuses dans le cadre de négociations de bonne foi."

Malgré le durcissement des négociations, les syndiqué-e-s arrachent quand même des gains. Au Supermarché G.P. Inc de Courville, par exemple, une grève légale de 8 semaines a garanti des hausses de salaires, la sortie du salaire minimum pour les débutant-e-s, un boni de Noël de 2% et une humanisation des horaires (entre autres). Il est rassurant de constater que la vague de combativité actuelle touche même les locaux des syndicats profondément marqués par le syndicalisme d'affaire comme le sont les TUAC. Dans tous les cas, quand des salarié-e-s qui touchent à peine plus que le strict minimum se lèvent et se tiennent debout, ils et elles méritent toute notre solidarité. Nous saluons leur détermination (plus de 3 mois et demi de grève, faut le faire!).

Le magasin Coop IGA est situé au 999, rue de Bourgogne dans l’arrondissement Ste-Foy à Québec. Une quarantaine de personnes tiennent des lignes de piquetages sur les heures normales d'ouverture. Les visites de solidarité sont bienvenues. Les personnes voulant rejoindre le syndicat peuvent composer le 623-4388.

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Sujet: 
D'accord
Auteur-e: 
Simon L.
Date: 
Lun, 2003-09-15 21:09

Je travailles moi-même dans une épicerie, et après deux ans et demi de travail, je gagnes 1$ de plus que le salaire minimum, en plus d'avoir à travailler des chiftes de dix heures tout le temps, et d'avoir à faire des heures et des heures de travail en supplémentaire, sans jamais être payé. Oui, du bénévolat à ma job. Je suis complètement d'accord, les épiceries offrent des conditions de travail PRÉCAIRES.

Simon Lapointe


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