|
GUÉRILLEROS ET TERRORISTESpier trottier, Lundi, Août 25, 2003 - 13:05
Alberto Piris
LA INSIGNIA 12-08-2003 Guérilleros et Terroristes Alberto Piris Traduit par Pierre Trottier Bagdad occupé et la fin de la guerre déclarée unilatéralement dans cette opération d’image dans laquelle le président Bush, dans la cabine d’un bombardier-chasseur, atterrissait le premier mai sur le porte-avions ‘’ USS Abraham Lincoln ‘’, lorsque débutèrent les attaques sporadiques contre les forces occupantes, j’insistai en ce qu’il s’agissait de typiques opérations ‘’ guérilleras ‘’ ou de résistance à l’envahisseur, si communes dans l’histoire des guerres. En effet, les objectifs des attaques étaient toujours des unités militaires envahisseures, et la façon de les effectuer était la traditionnelle dans la guérilla, c’est-à-dire, dans les trois phases habituelles de déploiement clandestin, d’attaque éclair et de dispersion immédiate. L’agissement des guérilleros espagnols durant la Guerre d’Indépendance donna un nom universel à ce type d’opération de guerre irrégulière. Par la suite, la Résistance Française à l’occupation allemande pendant la IIè Guerre Mondiale ajouta au dictionnaire le terme ‘’ maquis ‘’, mot qui, venant de l’italien et transféré par la suite à beaucoup d’autres idiomes, servait originellement afin de désigner la végétation du buisson méditerranéen, terrain très favorable pour les actions guérilleras. Aussi, on donna ce nom aux groupes armés anti-franquistes qui, en Espagne, tentèrent de faire tomber le régime par la force la guerre civile terminée, et surtout, à raison du triomphe des alliés en 1945. Conséquemment, il était incorrect ce que firent les autorités étasuniennes de taxer de terroristes les résistants irakiens, même si avec cela ils prétendaient relever le moral de leurs forces qui souffraient de leurs effets. Au contraire, il faudrait rappeler que les occupants nazis en France, qui fusillèrent des otages innocents choisis au hasard ou incendièrent des villages entiers comme représailles aux actions des ‘’ maquisards ‘’, oui, perpétraient du terrorisme d’État; ils étaient les véritables terroristes, et non les résistants français qui combattaient l’envahisseur, parce qu’ils cherchaient à terroriser la population civile afin que les guérilleros ne trouvent pas en elle d’appui pour leurs opérations. Il convient de rafraîchir ces idées à la suite de l’attaque terroriste de jeudi passé contre l’ambassade de Jordanie à Bagdad, ce qui a ajouté un facteur purement terroriste aux antérieures actions guérilleras, compliquant gravement les menaces agissantes en Irak. Cette attaque ne fut pas dirigée contre des unités ou des établissements des armées envahisseures, mais eut pour objet d’intimider la population de Bagdad et, comme effet secondaire, aussi les autorités du pays voisin jordanien, allié des États-Unis dans la zone. Un haut fonctionnaire de l’ONU à Bagdad l’exprima avec clarté : ‘’ Cela est exactement une attaque terroriste, une action indiscriminée contre la population civile, contre les personnes qui eurent le malheur d’être là lorsque l’on fit exploser une bombe’’. Ainsi donc, les troupes envahisseures – et les troupes qui maintenant, comme celles espagnoles, s’additionnent à l’occupation – non seulement vont devoir affronter les résidus armés du défunt régime de Saddam Hussein, les milices fedayines et l’hostilité des irakiens déçus par le résultat de la guerre, mais qu’en toute sécurité ils vont devoir rester à l’intérieur du rayon d’action d’un certain terrorisme qui, jusqu’à maintenant, n’avait pas agit en territoire irakien. Ce qui signifie aussi, ni même la capture ou la mort du déposé dictateur ne va changer grand chose, comme n’a pas changé grand chose la mort des deux fils de Saddam. Cela devrait faire réfléchir les autorités espagnoles qui, si prestement, ont décidé d’aider militairement les E.U. dans l’occupation de l’Irak, parce que les menaces que nos soldats vont affronter là ne sont pas si nettes et définies, comme on l’a dit officiellement. Rien à voir avec les inhérents d’une opération humanitaire ou de maintien de la paix. Dans l’Irak illégalement envahit par la coalition anglo-étasunienne, la nouvelle conjonction de guérilla et de terrorisme introduit des facteurs d’instabilité qui sont la conséquence directe des erreurs politiques et stratégiques que les E.U. ont commises dans la mise en œuvre de l’opération. Si maintenant le Pentagone cherche des soldats étrangers qui les aident à sortir du bourbier, le prix à payer aurait à être très élevé. Mais, au-dessus de cela, ce devrait être la dignité des États et des peuples qui furent ignorés et humiliés par Washington, lorsque les E.U. décidèrent unilatéralement d’occuper l’Irak, alléguant des motifs qui se sont révélés faux. Certains gouvernements arrivent ces jours-ci à tirer les marrons du feu à un Empire irréfléchi et arrogant, qui seulement lorsqu’il se trompe ostensiblement se souvient de ses alliés et les incite à manger docilement dans la main du maître, leurs promettant de futures et incertaines récompenses. Depuis l’Espagne aujourd’hui, il faudrait envier la France ou l’Allemagne qui ne se sont pas laissés intimider par les fanfaronnades impériales. Et songer à une Europe qui, quelques fois, sait ce qu’elle désire lorsqu’elle regarde en-dehors de ses frontières. Traduit de l’espagnol par : Pierre Trottier, août 2003 Source : www.lainsignia.org |
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une
Politique éditoriale
, qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.
|