|
Le juge Desbiens "wants to be famous"matt bey, Mercredi, Juillet 30, 2003 - 21:09 (Analyses | Democratie | Droits / Rights / Derecho | Elections & partis | Repression | Resistance & Activism)
matt bey
commentaire sur la remise en liberté de Jaggi Singh, la liberté d'expression, la jurisprudence et l'interdiction d'utiliser un porte-voix dans une manif Je ne sais pas si c’est moi mais tout le monde semble être passé « à côté d'la track » aujourd’hui. Les activistes : « Jaggi Singh : baîllonné ! »; « Une véritable attaque à la liberté d’expression ! »; « Shame ! Shame ! Shame ! »; non mais, est-ce que c’est moi qui ne vit pas sur la même planète ou, pour une fois, je me retrouve dans la situation d’être le moins naïf de la gang ?!? Les médias corporatifs, de leur côté, seront eux aussi « passé à côté d'la track », mais ça, personne ne s’en étonnera. On a préféré donner le prime time à du kickage de poubelle. C’est normal. Société du Spectacle oblige. Flamboyant, irrévérencieux, baveux, Jaggi Singh a tout de même été relâché aujoud’hui en attente de son procès. Accusé par la Couronne d’avoir utilisé un porte-voix lors de la manifestation de dimanche, Jaggi a répondu à la Cour qu’il avait utilisé un micro. Après vérification faite auprès de l’Office québécois de la langue française, il en avait conclu qu’il ne pouvait y avoir confusion entre les deux.. Et le juge lui a donné raison ! Non sans modifier par la suite cette condition pour l’empêcher de tenir le même argumentaire la prochaine fois. Dorénavant, Jaggi ne pourra « utiliser de matériel servant à amplifier la voix lors d’une manifestation ». « Shame ! » ont crié les activistes réunis dans la salle d’audience, ce qui a eu comme conséquence de suspendre la procédure pour une bonne heure, le temps que tout le monde, y compris le juge, retrouve ses esprits. « On brime sa liberté d’expression ! ». Voyons donc ! Comme si l’interdiction d’utiliser un porte-voix ne dénotait pas déjà une volonté de la Cour d’empêcher Jaggi de s’exprimer durant une manifestation…240 arrestations préventives d’une shotte, ça vous dit rien ? Vous croyez tout de même pas que c’est ÇA qui va nous la fermer, non ?!? Ce serait mal nous connaître, et surtout, mal connaître Jaggi…Lui et nous allons continuer de gueuler les injustices sur tous les toîts. Micro, porte-voix ou pas. Je vais vous dire, je suis bien heureux de la tournure des événements. Jaggi retrouve sa liberté et il y a un peu moins d’hypocrisie judiciaire dans l’air aujourd’hui. L’État répressif a commencé à s’affirmer comme tel et c’est parfait ainsi. Bien sûr, le juge Desbiens aurait pu faire preuve de plus de transparence, être plus concis dans son énoncé en interdisant tout simplement à Jaggi de s’adresser à la foule lors d’une manifestation (c’est ça leur objectif, non ?), mais cette nouvelle formulation forme déjà matière à contestation en Cour Supérieure, tel qu’annoncé par le principal intéressé. Elle est une arme à double tranchant et je suis certain que Jaggi aura une discussion des plus intéressantes avec un juge de la Cour Supérieure sur la question. Parce qu’il n’est pas question d’en rester là. On va clarifier les modalités d’applications, mes amis, croyez-moi… J’ai bien hâte de voir la suite du cirque. Peut-être que du même coup, c’est l’interdiction d’utiliser un porte-voix qui risque aussi de prendre le bord... Et on serait gagnant sur toute la ligne…Parce que OUI, bien sûr, c’est une attaque à la liberté d’expression. Parce que OUI, bien sûr, ça contredit la Charte des droits et liberté. Mais croyiez-vous VRAIMENT que la justice bourgeoise était... juste ? Le juge Desbiens nous donne une chance extraordinaire, c’est-à-dire d’aller prouver en cour qu’il existe des conditions de remise en liberté qui ne respectent pas l’habeas corpus. Ben awoueille ti-gars, vas-y crisse, pis fonce ! « C’est un petit pas de rien du tout » vous me direz, mais c’est tout de même mieux que le statu quo.
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une
Politique éditoriale
, qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.
|