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La réédition d'un ouvrage qui s'imposait

Anonyme, Mardi, Juillet 29, 2003 - 15:12

ainfos

Pour le communisme libertaire
Daniel Guérin

Réédition augmentée parue en 2003
Spartacus

édités par :
les Amis de Spartacus
8 impasse René-Joseph Lefeuvre
75012 Paris

Table des matières
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Préface de Georges Fontenis

Avant-propos

Introduction

Pourquoi «communiste libertaire»

Frères jumeaux, frères ennemis

Réhabilitation de l'anarchisme

Socialisme falsifié et socialisme libertaire

Trois problèmes de la Révolution
- Spontanéité et conscience
- La question du pouvoir
- La gestion de l'économie

La Révolution déjacobinisée

L'autogestion ouvrière et Proudhon

Sur l'Association internationale des travailleurs, 1864-1877

La condamnation du «communisme» autoritaire par Bakounine

Le «socialisme» par en haut de Lénine

De l'autogestion à la bureaucratie soviétique, 1917-1921

Kronstadt 1921

L'autogestion dans l'Espagne révolutionnaire, 1936-1937

Syndicalisme révolutionnaire et conseillisme

Mai 68, une continuité, un renouveau

Le communisme libertaire, le seul véritable communisme

Annexes:
- La plate-forme communiste libertaire de 1971 (collectif)
- L'appel pour une alternative libertaire de 1989 (collectif)

Préface
-------

La réédition de cet ouvrage s'imposait. Pour les anciens qui ont tendance
à oublier, ou à refaire l'Histoire selon leurs préférences, pour les plus
jeunes qui ont parfois des difficultés à situer le combat essentiel qui
fut celui de Daniel Guérin. Ouvrage surprenant, composite, constitué
d'articles publiés ici ou là au cours des années 1950 à 1980 et qui
jalonnent le parcours politique de l'auteur.

Fils d'une famille de la grande bourgeoisie libérale parisienne, il
bénéficie d'une formation universitaire de haut niveau, rencontre des
personnages connus, et se familiarise avec la littérature, l'histoire, la
poésie et les grands problèmes politiques de l'après-Première Guerre
mondiale.

Premières lectures et rencontres politiques : il lit le Manifeste
communiste de Marx et Engels. Il prend contact avec la gauche du Parti
socialiste-SFIO. De 1927 à 1929, il gère une succursale d'Hachette (fief
familial, qu'il proposera de nationaliser en 1945 au grand dam de sa
famille) au Liban, y rencontre l'émir Khaled, le fils d'Abd el-Kader et
Louis Massignon, personnages qui compteront dans son ralliement à la
cause arabe. En 1929 et 1930, lors d'un voyage en Indochine sur un cargo,
il meuble le long périple aller et retour par la lecture d'oeuvres
marxistes, syndicalistes, anarchistes, de Proudhon à Marx, de Stirner à
Pelloutier, de Bakounine à James Guillaume, et aussi les oeuvres de
Lénine, Trotski, et Rosa Luxemburg qui l'influencera le plus. En 1930, il
se passionne pour les luttes ouvrières, fait la connaissance de Zyromski
et de Marceau Pivert, mais reste fasciné par le Parti communiste qui
rassemble, à l'époque, la majorité de la classe ouvrière. Il se lie avec
Monatte et Chambelland et collabore à la revue La Révolution
prolétarienne. Il adhère au syndicat CGT des correcteurs de la région
parisienne, dont il restera membre jusqu'à son décès. Deux voyages dans
l'Allemagne d'avant et d'après la prise du pouvoir par les nazis lui
permettent d'écrire et de publier La Peste brune. Il rencontre Trotski en
1933. Il fait partie des fondateurs du Centre laïque des auberges de
jeunesse (CLAJ). Il va suivre les péripéties du Front populaire en
France, participera, aux côtés de René Lefeuvre, fondateur des éditions
Spartacus, au Parti socialiste ouvrier et paysan (PSOP, issu en 1938 de
la scission de la Gauche révolutionnaire de la SF10) et à la solidarité
avec les révolutionnaires espagnols.

Jusque-là, la trajectoire politique de Daniel Guérin, nourrie par ses
lectures, ses rencontres, s'inscrit dans le cadre du marxisme, et plus
précisé-ment du socialisme révolutionnaire - même s'il pense déjà à
rapprocher Rosa Luxemburg et Bakounine et qu'il propose de substituer à
la notion de «dictature du prolétariat», celle de «contrainte
révolutionnaire».

Il va cependant rester fidèle à ses amitiés trotskistes et son activité
quasi clandestine, au début de la Seconde Guerre mondiale en Norvège, le
conduira à adhérer officiellement à la IVe Internationale et à être
membre du Parti com-muniste internationaliste (PCI) clandestin, sa
section en France occupée, avec Michel Lequenne etYvan Craipeau, à Paris
de 1942 à 1944.

A la fin de la guerre, cependant, il devient de plus en plus critique
envers Trotski et le léninisme. Il prend contact directement, à
l'occasion de la réédition de Fascisme et grand capital, avec la
Fédération anarchiste (FA) qui deviendra en 1953 la Fédération communiste
libertaire (FCL). Il fréquente les fêtes du Libertaire, participe à leur
animation, et c'est alors que je fais sa connaissance. Nous avions
beaucoup apprécié son livre La Lutte de classes sous la P République
(1793-1797) publié en 1946, ainsi que son ouvrage Où va le peuple
américain? écrit après un long séjour aux Etats-Unis, de 1946 à 1949. Au
cours de cette période, nous constatons que son souci majeur est la
recherche d'une synthèse entre le marxisme et la pensée ouvrière
d'orientation libertaire. Synthèse et non simple addition ou arrangement
il s'agit d'une fusion créatrice.

Nos contacts, plus suivis et plus étroits, prendront toute leur
importance à partir de novembre 1954 avec le déclenchement de
l'insurrection algérienne, avec laquelle il sera en contact privilégié
via Mohammed Harbi, l'un des rares dirigeants du FLN authentiquement
laïcs et révolutionnaires. Cette amitié restera indéfectible, et Anne, la
fille de Daniel Guérin, vient d'ailleurs de col-laborer aux Mémoires de
celui-ci (Une vie debout, La Découverte, 2001).Il soutient les positions
et l'activité de la FCL et il est un des animateurs du comité de soutien
à Pierre Morain, militant de la FCL et premier prisonnier politique de la
guerre d'Algérie. La clandestinité rendra ces contacts plus dif-ficiles
sans vraiment nous séparer. Depuis 1955, il milite à la Nouvelle Gauche
avecYvon Bourdet et, en 1957, rejoindra avec cette organisation l'Union
de la gauche socialiste (UGS) qui
participera, en 1960, à la fondation du Parti socialiste unifié (PSU),
parti que Daniel Guérin quittera rapidement. En septembre 1960, il fera
partie des signataires du «Manifeste des 121» pour le droit à
l'insoumission. En 1965, anticolonialiste de toujours, mais sans perdre
son libre esprit critique, il participera au Comité de défense de Ben
Bella, vic-time du coup d'Etat de Boumediene. Il sera, la même année, à
l'initiative du Comité pour la vérité sur l'affaire Ben Barka (à la suite
de la disparition de celui-ci), présidé par François Mauriac et
Charles-André Julien et en sera l'un des enquêteurs les plus tenaces.

Puis nous nous retrouverons au cours des événements de 1968 auxquels il
se donnera sans compter. En 1969, Daniel Guérin et moi-même participons
au rassemblement des anciens de la FCL, des jeunes militants de la
jeunesse anarchiste-communiste (JAG) et de l'Union des groupes
anarchistes-commu-nistes (UGAC, issue de la FA, dont certains, autour de
Guy Bourgeois et Paul Denais, formeront plus tard Tribune
anarchiste-communiste, TAC), dans le Mouvement communiste libertaire
(MCL). Celui-ci, rejoint par des groupes autonomes locaux dont celui du
Havre avec Daniel Guerrier, deviendra, en 1971, dans le cadre d'une
fusion avec plusieurs groupes de l'Organisation révolutionnaire
anarchiste (ORA, née en 1967, issue elle aussi de la FA), l'Organisation
communiste libertaire (OCL, voir la plate-forme en annexe). Il militera
ensuite, de 1973 à 1977, avec Ramon Finster et Gérard Mélinand, dans
l'ORA (qui reprendra le nom d'OCL, disponible dès l'autodissolution de
celle-ci en 1976 - il retrouvera dans cette OCL seconde manière, Daniel
Guerrier et André Senez, aujourd'hui disparu lui aussi, passés de
l'ancienne OCL à la nouvelle -) dont il s'éloignera du fait de la dérive
«autonome» de celle-ci à cette époque.

Nous nous retrouverons en 1980 dans l'Union des travailleurs commu-nistes
libertaires (UTCL), scission «lutte de classe» de l'ORA en 1976,
(rejointe par l'Organisation combat anarchiste OCA), dont il sera membre
actif jusqu'à 1986 malgré un état de santé de plus en plus précaire. Il
sera aussi à côté des jeunes dans la lutte antimilitariste qui se
développe dans les années 80. Daniel Guérin décédera le 14 avril 1988. Un
vibrant hommage lui sera rendu devant le Mur des fédérés, au
Père-Lachaise, par l'ensemble des composantes du mouvement
révolutionnaire, marxistes et libertaires réunis, comme une
concrétisation posthume de toute sa vie militante. L'UTCL se fon-dra,
plus tard dans l'organisation Alternative libertaire créée en 1991 à la
suite de «l'Appel pour une alternative libertaire» signé en 1989 par une
centaine de militants poursuivant en quelque sorte le combat de Daniel
Guérin, dont Daniel Guerrier, Gérard Mélinand, André Senez et moi-même
(en annexe).

Sa recherche du communisme libertaire ne fut pas simple. La vie de ce
personnage hyperactif mais complexe ne fut pas un «long fleuve
tranquille». Il lui fallut concilier son homosexualité et - à partir de
1934 lorsqu'il épousa Marie Fortwangler, autrichienne, - une «vie de
famille» minimale, le plus sou-vent réduite aux périodes de vacances à
partir de 1942. La disparition de Marie, à laquelle il fut toujours très
attaché, en 1979, le laissera d'ailleurs inconsolable. Militante de
grande valeur, elle l'accompagna dans ses engage-ments et laissera un
grand souvenir chez les jeunes militants du MCL, de l'OCL et de
l'ORA-OCL. Il fut donc père et grand-père de deux petits-fils qu'il
adorait. Il resta discret sur son orientation sexuelle jusqu'à la
publication d'Eux et Lui en 1962. Les milieux révolutionnaires n'ayant
pas eu jusqu'à la fin des années 60 la même ouverture d'esprit que nous
connaissons aujourd'hui, c'est seulement à partir de Mai 68 qu'il milita
en tant qu'homosexuel affiché.

Rétif à la discipline organisationnelle, il eut parfois des comportements
sur-prenants, comme son soutien affiché dans le journal Le Monde à la
candidature de Poher contre Pompidou - selon lui «le moins pire des deux»
-, en 1969 ; ou son soutien à la candidature de Mitterrand pour le second
tour de la présiden-tielle de 1981 - un autre «moins pire» -, tout en
participant activement au Comité de soutien des militants d'Action
directe emprisonnés. Par ailleurs, il gardera longtemps une relation de
fidélité, certes plus explicable mais parfois gênante, avec le mouvement
trotskiste dans son ensemble alors qu'il était déjà des nôtres.

Le cheminement de sa pensée politique fut aussi, parfois, hésitant. Il
avait écrit, dès 1959, Jeunesse du socialisme libertaire, et cependant il
publie, en 1965, L'Anarchisme, et Ni dieu ni maître, anthologie de
l'anarchisme, qui fait une part importante à «l'anarchisme classique».
Mais il affirme le sens de sa recherche et son attachement au courant
libertaire «lutte de classe» par la publication, en 1969, de Pour un
marxisme libertaire (oeuvre mal perçue par un certain nombre
d'antimarxistes forcenés, nombreux dans la FA de l'époque) qu'il
reprendra, en 1984 dans un nouveau choix de textes revus et augmentés, en
collaboration avec Daniel Guerrier des éditions Spartacus, sous le titre
A la recherche d'un communisme libertaire.

C'est ce dernier recueil, épuisé depuis plusieurs années, qui a servi de
socle à la présente édition, Pour le communisme libertaire, rassemblant
un nouveau choix de textes issus des trois recueils précédents, élaboré à
nouveau par les Amis de Spartacus, dans le fidèle respect de la pensée de
Daniel Guérin, un maître-livre.

Georges Fontenis*, 2002

* Auteur de L'Autre Communisme, Acratie, 1990 ; Changer le monde,
histoire du mouvement communiste libertaire, 1945-1997, éditions Le
Coquelicot/Alternative libertaire, 2000 ; Non conforme, Ed. Bénévent
(Nice), 2002. Il est aujourd'hui militant d'Alternative libertaire.

Note de l'éditeur : Daniel Guerrier avec l'aide d'Anne Guérin, fille de
Daniel Guérin, a apporté, en accord avec Georges Fontenis, des
compléments à la préface ci-dessus.

Pour en savoir davantage sur le parcours de Daniel Guérin et les
événements qui l'ont jalonné, on se reportera en particulier au
hors-série (toujours disponible) que le mensuel Alternative libertaire a
consacré à Daniel Guérin en 1998 pour le 10 anniversaire de sa
dispari-tion, ainsi qu'au documentaire vidéo Daniel Guérin, 1904-1988,
combats dans le siècle, de Laurent Muhleisen et Patrice Spadoni, Imagora,
VHS, 1h20 min., 1999, qui complète le Daniel Guérin d'Annie Chevallay et
Pierre-André Boutang, diffusé dans le cadre de l'émission Océaniques,
FR3/La Sept, 1989.

ainfos.ca/index24.html


Dossier G20
  Nous vous offrons plusieurs reportages indépendants et témoignages...

Très beau dessin: des oiseaux s'unissent pour couper une cloture de métal, sur fonds bleauté de la ville de Toronto.
Liste des activités lors de ce
« contre-sommet » à Toronto

Vous pouvez aussi visiter ces médias alternatifs anglophones...

Centre des médias Alternatifs Toronto
2010.mediacoop.net


Media Co-op Toronto
http://toronto.mediacoop.ca


Toronto Community Mobilization
www.attacktheroots.net
(en Anglais)

CMAQ: Vie associative


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