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Le sang des bêtes...

Anonyme, Mardi, Juillet 15, 2003 - 06:10

Catherine

"Le courant anti-spéciste existe en France depuis plus de dix ans, présent dans toutes les grandes villes. Nous espérons que vous aurez à coeur de rendre compte à votre public de l'existence de ce mouvement, et de ces actions."

Le sang des bêtes
MANGER DES ANIMAUX N'EST PAS BON POUR LES ANIMAUX

Actions contre la consommation de viande et de poisson, et pour l'égalité animale

Des actions auront lieu demain (vendredi 20 juin 2003 de 10h à 11h30) dans les rues de Lyon : devant les étals des boucheries et des poissonneries sera déversé du (faux) sang, pour rappeler à chacun qu'il s'agit d'un commerce de souffrance et de mort, et des tracts explicatifs seront distribués (voir ci-après). Nous commencerons au 3, rue de Grenette (aux Cordeliers) pour continuer sur la Presqu'île. Ces actions symboliques et non violentes dénoncent l'exploitation animale en s'élevant principalement contre la consommation de viande et de poisson, responsable d'un nombre incalculable de victimes chaque année, qui ont généralement souffert dans des conditions inimaginables.

Nous pouvons fort bien refuser de manger de la viande sans conséquences fâcheuses (si ce n'est au niveau social) ; en France, 2% de la population ne participent déjà plus au massacre ; en Allemagne, 7%, en Angleterre, 16%. Nous pouvons le faire, et nous devons le faire.

Les êtres sensibles éprouvent de la douleur et du plaisir. Leur vie leur importe, elle se passe bien ou mal, elle est affectée par les événements. Par conséquent, rien n'autorise les humains à ne pas prendre en compte les intérêts des autres animaux au même titre que les leurs propres. Le fait qu'ils n'appartiennent pas à notre espèce n'est en rien une justification aux souffrances que nous leur infligeons. Cette discrimination arbitraire s'appelle " spécisme ", et nous la refusons comme nous refusons les discriminations intra-humaines comme le racisme ou le sexisme. Nous sommes pour l'égalité, humaine, mais aussi au-delà, animale. L'égalité, cela signifie simplement prendre en compte de façon similaire les intérêts des uns et des autres, sans privilégier les uns au détriment des autres (il ne s'agit pas de donner le droit de vote aux poissons, par exemple).

Le courant anti-spéciste existe en France depuis plus de dix ans, présent dans toutes les grandes villes. Nous espérons que vous aurez à coeur de rendre compte à votre public de l'existence de ce mouvement, et de ces actions.

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Tract distribué aux passants :
Arrêtez de manger des animaux !

La viande ou le poisson n'est pas un produit banal : c'est la chair d'un être sensible, qui a éprouvé du plaisir et de la souffrance, et qu'on a fait tuer pour une raison dérisoire, entièrement évitable : simplement pour le manger.

Pourquoi considérons-nous ainsi que la vie d'un animal, ce qu'il ressent, ses désirs et ses peurs, n'a pas d'importance ? Est-il si méprisable qu'on soit prêt à lui retirer l'unique bien qu'il possède, sa vie, pour le seul plaisir d'un repas ?

Pourquoi si peu de considération ? On répond souvent : parce que les animaux sont bêtes, ils ne raisonnent pas, ils ne sont pas libres, ils sont "faits pour ça ". Est-ce que ce sont vraiment des raisons ?

Doit-on traiter les gens différemment selon leur degré d'intelligence (ou de raison, ou de liberté, ou de faculté d'abstraction, etc.), selon qu'ils sont idiots, autistes ou demeurés, ou au contraire géniaux ?

Pourquoi y aurait-il deux sortes de morales : une morale de l'égalité pour les humains, et une méritocratie pour les autres ?

Nous devons prendre en compte les intérêts des animaux de façon égale aux nôtres ; accorder autant d'importance à leurs souffrances, à leurs plaisirs, à leurs vies, qu'aux nôtres. Les arguments utilisés pour légitimer à nos propres yeux les malheurs qu'on leur fait subir ne tiennent pas la route. Les maltraiter est injuste, exactement pour les mêmes raisons qu'il est injuste de maltraiter des humains : parce que cela les fait souffrir et/ou les prive de leur vie. Il faut arrêter le carnage actuel : c'est d'autant plus urgent que le nombre de nos victimes est effroyable. Ce sont plus d'un milliard d'animaux vertébrés terrestres (veaux, poules, cochons, etc.) que les Français, à eux seuls, font massacrer chaque année pour les manger, ainsi que des dizaines de milliards de poissons, qui souffrent eux aussi intensément lors de la pêche ou dans les élevages. Si chaque animal pouvait crier avant sa " mise à mort ", le monde retentirait de toute part d'un vacarme épouvantable et incessant. C'est un vaste charnier qui s'expose sur les étals des boucheries et des poissonneries, et qu'on retrouve, de façon plus intime, au c¦ur des repas quotidiens, dans les estomacs de 98% de la population (les 2% restant ont déjà décidé de ne plus manger de viande ni de poisson, et ainsi ne participent plus au massacre).

Ce mépris meurtrier n'est pas juste. Nous ne pouvons pas ainsi décider, si ce n'est par un acte de force pure, que ceux qui ne sont pas de notre espèce ne comptent pas. Il s'agit d'une discrimination aussi arbitraire que peut l'être, par exemple, le racisme. Cela s'appelle d'ailleurs du spécisme : la discrimination fondée sur l'espèce des individus, visant à nous donner le droit de les exploiter parce qu'ils ne font pas partie de l'espèce " supérieure ". Tout comme le racisme fonde sa discrimination sur l'appartenance de " race ", à l'encontre de ceux qui ne font pas partie de la race supérieure. Nous vous demandons de réfléchir à ce que vous faites ; aux conséquences de vos actes. Est-ce que la morale courante, spéciste, qui veut que les intérêts vitaux d'un animal ne sont rien auprès du plus dérisoire de nos propres intérêts, est justifiée ? Est-ce que " ça se défend " ? Et si non, pouvez-vous continuer ?

Arrêtez le massacre !

Des anti-spécistes

Collectif " le sang des bêtes" - 20 rue Cavenne - 69007 Lyon
Mobile : 06 77 02 29 53



Sujet: 
Politique de la viande
Auteur-e: 
martin dufresne
Date: 
Mar, 2003-07-15 09:43

Une lettre ouverte soumise aux grands quotidiens, en réaction à la nouvelle diffusée hier à Radio-Canada à l'effet que l'embargo américain sur toute viande importée du Canada compromettait les profits des pourvoyeurs de l'Est du Canada.

To The Globe and Mail
Letters Dept.

Suggested title: A modest proposal

The U.S. decision to bar entry of Canadian venison along with our beef slabs last May seems to have scored a direct hit on our outfitting industry. Yet, we learned last week that the single 'mad cow' that showed up in Alberta actually came from below the 45th parallel, a fact that could have some of us thinking of blocking U.S. meat, if we Canadians weren't so nice.

Before barbecue fires flare, I have a modest proposal to let each side bring home the meat, with honour but no foreign viruses. Let us set up border Flesh Exchange Counters where animal killers of both countries could discreetly exchange trophies and carcasses. Photos and traceability records could be altered therein, with suitable digital gimmickry, backdrops and health authority seals, to turn dead caribous into dead mountain goats and gringo New York steaks into Cannuck Porterhouses.

Perceived risks and protectionist susceptibilities would be appeased, in a great male bonding ongoing potlatch that would reopen the route to men's real priorities, e.g. weapons-into-space gazillion-dollar projects.

Martin Dufresne
Montréal, Qc


[ ]

Sujet: 
spécifique
Auteur-e: 
batiste
Date: 
Mar, 2003-07-15 22:27

Je suis né sur la plus vieille ferme biologique des Laurentides.

J'ai été en contact jeune avec les philosophies amérindiennes.

L'appartenance à la Terre est une chose qui va de soi pour moi.

Je trouve que l'idée de s'aroger le pouvoir de domestiquer un animal est immoral.

Et je pense la même chose de laisser à elles-même ces bêtes que nous avons délibérement mésadapté.

J'estime très sincèrement que l'humain fait fausse route quand il ne considère que son espèces.

Pour moi, être averti signifie comprendre et préserver les mécanismes de l'écosystème.

Comme tout un tas de prédateurs qui se décomposeront pour faire pousser les fleurs et les champignons, je bouffe de la viande.

Je ne m'inquiete pas tant des conscequences de ce geste.

Tant que ça ne met pas en peril la vie, j'opte pour la tolérance.

Consommer de la viande ne m'effraie pas; c'est en consommer trop qui m'énerve.

Consommer trop en general est nuisible, il me semble.

Quand, après un soir d'abbatage, mon père m'invite à manger les abats du jeune bouc qu'il a nourri au biberon l'hiver dernier parce que les naissances ont encore eu lieu avant le dégel- ah le réchauffement planétaire - je ne refuse pas.

J'aime ça les amourettes.

Les amourettes c'est les testicules du bouc.

Je penses que les amourettes au beurres (de chèvre be sûr)à l'ail (rocamboles bio) faites entierement de productions autonomes sont bien moins dommageables que de l'humus emballé dans un pot de plastique prete a servir sur biscuit ritz ou le beurre d'arachide qui condamne le Zimbabwe à la monoculture.

Et j'en doute aussi.

Mais ça

ça c'est moi

et ça

ça sa fait toute la différence!


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Très beau dessin: des oiseaux s'unissent pour couper une cloture de métal, sur fonds bleauté de la ville de Toronto.
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