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Le projet TEMPS D’ARRÊT ou ARRÊT DU TEMPSMarie-Neige, Vendredi, Juin 20, 2003 - 14:55
Farah Abdill, Membre de la coalition des travailleuses et travailleurs du sexe
En Avril, 2003, la SPVM a présenté un projet visant a réduire la « concentration d’irritants découlant de la narco-prostitution » intitulé Temps d’Arrêt. Ce projet se présentant comme une intervention « à caractère préventif et curatif » espérant permettre de donner aux acteurs « une chance inédite de recouvrer leur liberté, leur fierté et leur dignité. » En même temps, cette initiative... En Avril, 2003, la SPVM a présenté un projet visant a réduire la « concentration d’irritants découlant de la narco-prostitution » intitulé Temps d’Arrêt. Ce projet se présentant comme une intervention « à caractère préventif et curatif » espérant permettre de donner aux acteurs « une chance inédite de recouvrer leur liberté, leur fierté et leur dignité. » En même temps, cette initiative prétend « augmenter le sentiment de sécurité des résidents de nos quartiers, parce qu’ils seront témoins des interventions concrètes » de l’équipe d’intervention. Donc, dans une seule proposition de 4 pages, nous venons d’atteindre trois grands objectifs : diminuer les irritants, aider les femmes démunies et droguées, et sécuriser les vrais résidents du quartier. Enfin – quel miracle! Par contre, objectivement, la motivation qui émane de ce projet entre les lignes peut se lire comme suit : Pour enrayer l’épidémie notre équipe a ciblé les personnes répondant aux critères suivants, comme porteuse de la maladie… Là où les promoteurs de ce projet de refusent à reconnaître que nous ne sommes pas des objets à recycler, ni malades à guérir, ni même âmes à sauver, les travailleuses du sexe elles n’ont guerre besoin d’un secondaire II pour saisir la réelle motivation de ces camouflés. C’est tellement théorique que des questions de fonds se posent. Exemple : après la thérapie, quelle forme de réinsertion le projet prévoit-il? Quels seront les outils prévus pour contrevenir aux rechutes éventuelles? Qu’arrivera-t-il à la femme qui, après son temps d’arrêt, retourne aussitôt travailler dans la rue. Quelles mesures prévoient le programme dans le cas d’une femme qui ne manifeste aucun désir de quitter le milieu sous cette forme, mais qui, par sa présence même, cause des irritations ou un sentiment d’insécurité pour un certain parti de la population? Ce projet ne tient pas compte de l’expertise longuement développée par les travailleuses et travailleurs communautaires, et de rue, et cela paraît comme un handicape sérieux. Ne soyez pas surpris, cependant, de constater de la part des organismes le manifeste de leurs mécontentements car cela serait largement justifié. Alors, de deux choses l’une : ou bien cette tentative de donner à ce projet un rôle social, communautaire et même humain à sa façon, cherchent une légitimité totale. Ou alors, ce projet sans fond cherche plutôt à donner crédit à la grogne exagéré de l’association des résidents dans leur hypothétique ordre morale. De la manière dont ce projet est formulé, je ne vois rien qui vaille. Et pourtant, vous remarquerez qu’il serait nécessaire de tenter de peser sur la balance en démontrant clairement que nous sommes d’accord pour un projet nous concernant, mais sur des bases solides et réalistes. En ce contexte du fameux procès de prostitution à Québec, et le relais sensationnaliste des médias, je ne sais pas le comportement approprié a adopter : Devrais-je ne pas m’en préoccuper et attendre calmement que la tempête se dissipe d’elle-même? Devrais-je, sinon, sortir du silence et clarifier ma position face à la prostitution juvénile et le proxénétisme, afin de renouveler mon engagement face à mon travail? La dessus, j’ai confiance aux organismes militants pour une réaction qui respecte leurs engagements face aux travailleuses du sexe. Farah Abdill Autres liens :
Coalition pour les droits des travailleurs et travailleuses du sexe.
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