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Le Canada cité parmi les pays où la répression antisyndicale est en hausseNicolas, Mardi, Juin 10, 2003 - 15:09
CTC
OTTAWA, le 10 juin - La répression antisyndicale est en hausse dans le monde, et le Canada ne fait pas exception. C'est ce que souligne un rapport publié aujourd'hui par la Confédération internationale des syndicats libres (CISL), qui représente plus de 158 millions de travailleurs et travailleuses de 150 pays, y compris le Canada. Selon le rapport, en l'an 2002, 30 000 militantes et militants syndicaux ont été congédiés pour avoir exercé leurs droits fondamentaux reconnus au niveau international. Au cours de la même période, 20 000 ont été victimes de harcèlement, plus de 2 500 détenus, 89 emprisonnés et 213 assassinés, dont 206 en Amérique latine seulement. Ken Georgetti, président du Congrès du travail du Canada, affirme que le rapport n'est qu'une autre preuve illustrant à quel point le modèle actuel de mondialisation axée sur le marché libre est dénaturé. Les pays industrialisés aussi, tels que le Canada, montrent des failles. Le rapport souligne que les provinces canadiennes, de plus en plus, adoptent des lois ayant pour conséquence de priver un grand nombre de travailleurs et de travailleuses de leurs droits. "Ce n'est pas la première fois que les actions de gouvernements provinciaux délinquants mettent le Canada dans l'embarras. Ce n'est pas pure coïncidence si les gouvernements provinciaux les plus cités pour la violation des droits des travailleurs et travailleuses sont ceux qui sont dirigés par des partis qui appuient le modèle actuel de mondialisation dénaturé", souligne Georgetti. Les provinces dirigées par un gouvernement de droite ont ces dernières années adopté des lois qui privent délibérément les travailleuses et travailleurs agricoles de leurs droits, qui empêchent les travailleurs et les travailleuses d'exercer leur droit de grève ou qui garantissent le droit à l'information sur la façon de casser un syndicat et non d'y adhérer. A la fois, ces gouvernements ont pris des mesures pour accroître le nombre d'heures de travail que les employeurs peuvent exiger, diluer les règlements sur la santé et la sécurité, et réduire l'âge minimum où les enfants peuvent travailler. "Nous voyons ici un autre signe que l'orientation actuelle de la mondialisation nous éloigne du rêve du village planétaire et nous mène vers la réalisation d'une usine planétaire", ajoute Georgetti. Le rapport déborde d'exemples qui montrent comment les zones franches de nombreux pays sont devenues le symbole du modèle de mondialisation axée sur le marché libre, où "libre" signifie "absence de droits". Des millions de travailleurs et de travailleuses gagnent un salaire dérisoire à la sueur de leur front dans des conditions de santé et de sécurité déplorables, y laissant parfois leur vie. De l'avis de Georgetti, les droits des travailleurs et des travailleuses continueront d'être dilués tant que se poursuivra la mondialisation corrosive motivée par la cupidité plutôt que par la prospérité. Il affirme que les Canadiens et les Canadiennes doivent demander aux gouvernements que le respect des droits fondamentaux des travailleurs et des travailleuses soit une condition de l'adhésion aux accords commerciaux. "Les droits de la personne ne sont pas une entrave au commerce. Ils doivent être respectés et protégés avant que la planète entière ne devienne une énorme zone franche", conclut Georgetti. Le Congrès du travail du Canada, voix nationale du mouvement syndical, représente 2,5 millions de travailleuses et travailleurs canadiens. Le CTC réunit les syndicats nationaux et internationaux du Canada, les fédérations provinciales et territoriales du travail et 137 conseils du travail régionaux. Site web : www.clc-ctc.ca
Le rapport intégral est publié sur le site
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