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Manifestation pour dénoncer le congédiement injustifié d'un travailleur - Une question de dignité humaine, dit le syndicatAnonyme, Mardi, Juin 3, 2003 - 20:08
FNFTU
MONTMAGNY, le 3 juin - Une manifestation de solidarité syndicale a lieu aujourd'hui à Montmagny, à l'heure du midi, devant l'usine de la compagnie Les Industries Caron, à l'appel de la Fraternité nationale des forestiers et travailleurs d'usines (FNFTU), un syndicat affilié à la FTQ. de la Fraternité nationale des forestiers et travailleurs d'usines (FNFTU), un syndicat affilié à la FTQ. "Cette manifestation vise à protester contre le congédiement tout à fait injustifié et humainement inacceptable d'un travailleur, M. Raynald Vézina, maintenant sans emploi depuis trois ans et demi, soit depuis janvier 2000", indique M. Gaston Boudreau, président de la Fraternité. M. Vézina, qui est âgé de 48 ans, n'a pu encore retrouver son gagne-pain aux Industries Caron malgré des décisions rendues en sa faveur par un arbitre et par une juge de la Cour supérieure du Québec. Un des plus anciens employés M. Vézina a été parmi les premiers travailleurs embauchés en 1984 par Les Industries Caron, un fabricant de portes d'armoires de cuisine. Il était considéré comme un travailleur qualifié et productif, en dépit du fait qu'il porte une prothèse après avoir perdu une jambe lors d'un accident de travail survenu avant son embauche, alors qu'il était à l'emploi d'une compagnie de transport maritime, en 1978. Après 14 ans à l'emploi des Industries Caron, M. Vézina a dû s'absenter pour la première fois de son travail en 1998, en raison de l'apparition de plaies occasionnées par une prothèse mal adaptée. Le 12 janvier 2000, l'employeur l'a congédié en raison de ses absences. Son syndicat, la FNFTU-FTQ, a aussitôt contesté ce congédiement par un grief. Six mois plus tard, le 18 juillet 2000, l'arbitre, Me André P. Casgrain, a annulé le congédiement et ordonné la réintégration de M. Vézina, considéré comme apte au travail. Une saga judiciaire L'employeur a alors demandé une révision judiciaire de cette décision. La juge Julie Dutil, de la Cour supérieure, a conclu que l'arbitre n'avait pas commis d'erreur révisable en annulant le congédiement. L'employeur n'a pas porté ce jugement en appel. En août 2001, les parties se sont présentées à nouveau devant l'arbitre Casgrain pour qu'il fixe le montant de l'indemnité à verser à M. Vézina. Sa décision, rendue en mars 2002, a encore une fois été contestée par l'employeur, qui a demandé une révision judiciaire. Le syndicat a alors présenté une requête en injonction pour réclamer la réintégration de M. Vézina. Le 18 novembre 2002, contre toute attente, le juge Michel Caron, de la Cour supérieure, a annulé la décision de l'arbitre et, donc, de sa collègue Dutil de la même Cour. Il a aussi rejeté la requête en injonction du syndicat. Moins d'un mois plus tard, le 11 décembre 2002, le syndicat s'est adressé à la Cour d'appel du Québec pour faire renverser cette décision déplorable. La cause n'a pas encore été entendue. Une question de dignité humaine "Voici un ouvrier dont l'intégrité physique est irrémédiablement atteinte parce qu'il a perdu une jambe, dit Gaston Boudreau. De plus, parce que son employeur a refusé de se conformer à une décision arbitrale rendue en juillet 2000, il y a donc près de trois ans, le voilà désormais touché tout aussi gravement dans sa dignité humaine. Tout cela est une aberration lorsqu'on sait que M. Vézina est apte au travail et qu'il ne s'est fait reprocher ni la qualité de son travail, ni sa productivité, ce qu'ont reconnu autant l'employeur que ses compagnons de travail." "Au-delà des procédures judiciaires, pensons à l'homme", conclut Gaston La FNFTU représente plus de 4000 membres dans l'industrie du bois au Québec. La FTQ, la plus grande centrale syndicale québécoise, représente plus d'un demi-million de membres. |
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