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URGENT : Argentine, un piquetero en prisonAnonyme, Mercredi, Mai 28, 2003 - 13:05
fab (santelmo2@hotmail.com)
Appel de l'avocate de Pepino Fernandez, piquetero du nord de l'Argentine, en prison depuis le 9 avril pour le délit d'entrave á la circulation. Samedi 24 mai 2003-05-27 LA JUSTICE DE SALTA MET UN PRIX A LA LIBERTE DU PIQUETERO PEPINO FERNANDEZ Compañeros/as de lutte : Depuis le 9 avril 2003, est détenu dans la prison de Salta (nord ouest de l’Argentine) le dirigeant piquetero Pepino Fernandez de l’UTD de Mosconi (Union de Travailleurs au chômage), pour avoir réclamé la dette de l'Etat national pour les ex-travailleurs de YPF (société nationale pétrolière, privatisée en 1991). Le même jour furent arrêtés quatre autres dirigeants de la région, qui eux purent être libérés grace aux mobilisations dans tout le pays. Mais le pouvoir du gouverneur de la province de Salta, Juan Carlos Romero, qui ne pu accéder à la vice-présidence avec Menem et qui maintenant impulse une réforme de la Constitution de Salta (1) pour lui permettre de conserver son poste pour la troisième fois consécutive, a ordonné à la justice fédérale des juges Cornejo et Medina l'arrestation des combattants sociaux sous le prétexte d'assurer le bon déroulement des élections présidentielles. Qui sont ces juges fédéraux ? Cornejo eu une participation néfaste dans la répression de novembre 2000 où fut assassiné Anibal Veron par la police et dans celle de juin 2001 pendant laquelle des francs tireurs de la gendarmerie abattirent Santillan et Barrios (2). Medina, ex assesseur juridique du parti péroniste de Salta et actuel assesseur de l'assistant de Romero, Raimundo Sosa, dénoncé dans le rapport de la CONADEP (comme ayant joué un rôle sous la dictature militaire). Le 20 mai, la Cour Fédérale d'Appel de Salta a ordonné la libération sous caution de Pepino, caution réelle ou personnelle (avec des garants économiques) laissée à l'appréciation du juge Medina. Celui ci décida de lui appliquer les deux cautions en même temps, pour 10 000 pesos (20 000 francs), ce qui pour un chômeur, un exclu du système économique est complètement impossible et le prive de sa liberté contre tout argument juridique. Pepino décida de ne pas se soumettre à cette atteinte à sa dignité ainsi que pour ne pas créer un précedent utilisable contre un futur arrêté. Pour cela nous affirmons qu'il s'agit d'un prisonnier politique du système parce qu'on criminalise celui qui résiste à l'application d'une politique d'exclusion et qui lutte pour les droits élémentaires de tout être humain : la vie, l'éducation, la santé, le travail digne. Pour cela, ils coupent les accès aux compagnies pétrolières, pour cela ils réclament leur droit à une vie digne avec l'unique moyen géographique à leur disposition : la route. Pour cela, pour avoir porté l'arme la plus terrible pour le système : l'arme de la dignité et de l'organisation des exclus, il est prisonnier. Parce que depuis le vide auquel les codamne le système, depuis le chômage, ils s'unissent, ils regroupent leurs forces, travaillent et transforment la réalité : l'UTD fonctionne comme une municipalité parrallèle. Ils construisent des salles de classe, des salles de premiers soins avec les briques qu'ils fabriquent eux même avec les aborigènes de la région, recyclent le plastique, plantent des arbres dans leur environnement détruit par les pétrolières, construisent des habitations. Ils coupent les accès aux entreprises pétrolières en exigeant du travail et des outils pour travailler. Sans être dans ce système, ils défendent les travailleurs mieux que beaucoup de syndicats : ils obtinrent avec la lutte ce que personne n'avait obtenu jusqu'à maintenant : que l'entreprise de construction de la zone les paye 2,50 pesos l'heure de travail au lieu des 1,40 pesos que fixe la convention collective. Ceci est le danger que voit le système : que les profits des exploiteurs se trouvent menacés. Avec la lutte ils arrachèrent aux compagnies pétrolières des salaires de 500 pesos avec plus plus de repos et d'oeuvre sociale, ce qui avec le chômage de la zone est un luxe. Ils ne se résignent pas à mourir dans l'exclusion. Ils mettent le corps dans la bataille avec la police et la gendarmerie et dans le travail. Ils n'abandonnent pas la lutte. Même en prison, ils travaillent et transforment la réalité de l'enfermement. Avec du bois de Mosconi, ils construisent des tables et des chaises. Ils ont créé un jardin communautaire dans la prison avec de la terre fertilisée. Ils sèment de la dignité parmi le peuple. Ils récoltent des coups, des causes pénales et la prison du système mais ils maintiennent la rebellion de la dignité. Pour cela, parce que je les connaît pour défendre gratuitement 300 d'entre eux dans la province, j'appelle tous les compañeros/as de toutes les organisations de lutte à unir nos forces et nous battre jusqu'à ce que nous réussissions à sortir Pepino de prison et qu'il puisse continuer la lutte en liberté. J'appelle chacun, depuis le lieu où il se trouve, à manifester sa réprobation à l'emprisonnement de José Fernandez (Pepino) et à organiser la protestation. S'il vous plait, envoyer des emails, des fax, des lettres, des télégrammes à : Juzgado Federal de Salta n° 2 (Tribunal fédéral de Salta) - Dr. Miguel Antonio Medina - España 394 - 2° piso (étage) - Salta CP 4400 - Téléphone-fax : 0387-4311180 Camara Federal de Apelaciones de Salta (Cour d'appel de Salta) - Dres Hugo Mezzena, Ricardo Lona, Ricardo Falu - España 394- Pta. Baja- Salta CP 4400- Téléphone-fax : 0387-4311180 Avec copie à : punt...@hotmail.com Merci. "Si tocan a uno nos tocan a todos. Hasta la victoria." (Si ils touchent à une personne, ils nous touchent tous. Jusqu'à la victoire). Mara Puntano, Avocate des Droits de l'Homme (1) L'Argentine est un Etat fédéral de 23 provinces. (2) Les UTD de Salta sont les mouvements piqueteros qui subirent les plus sauvages répressions et qui comptent 5 morts dans leurs rangs, outre ces 3 mentionnés, en 2000, un jeune fut tué sur la route et un autre, enlevé par la gendarmerie alors qu'il allait chercher du bois pendant un "corte" fut retrouvé mort à 20 kms de la zone.
indymedia
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