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La violence domestique: un tabouAnonyme, Samedi, Mai 24, 2003 - 23:12 (Analyses)
Zano
La violence conjugale existe bel et bien et, aussi révoltant que ça puisse être, on ne permet à personne de remettre en question l’affirmation selon laquelle « à l’intérieur de chaque homme, il y a un Marc Lépine qui sommeille. » Qu’en est-il, cependant de la réciproque? Certains auteurs affirment que, bien que la violence féminine se manifeste différemment de celle des hommes, son importance est loin d’être négligeable au point d’en nier l’existence. Qu’on parle d’une relation abusive, d’aliénation, de cruauté ou de contrôle on réfère à une forme de violence qui, elle non plus, n’est pas acceptable. Nous avons préparé une liste de questions qui, nous vous l’assurons, alimentera votre réflexion et animera vos conversations. Votre conjoint entretient-il directement ou indirectement des menaces... qu’en cas de rupture, il pourrait vous ruiner? qu’il a la possibilité de déposer une plainte contre vous auprès de la police en vous accusant d’être un parent inadéquat ou un conjoint violent? qu’en cas de rupture, votre relation avec vos enfants pourrait être menacée? qu’il pourrait vous discréditer auprès de votre famille, vos enfants, votre employeur, vos amis, votre thérapeute? qu’en cas de rupture, il obtiendrait la collaboration des membres de son entourage pour vous affronter? Votre conjoint vous a-t-il déjà frappé, tenté ou menacé de le faire avec ou sans objet contondant? Votre conjoint a-t-il déjà endommagé ou menacé d’endommager des objets auxquels vous tenez? Votre conjoint vous a-t-il déjà mis dans une situation difficile en vous entraînant dans une dispute au moment où vous aviez quelque-chose d’important à faire? Votre conjoint vous a-t-il déjà contraint à faire une dépense qui ne vous convenait pas en utilisant votre bien-être ou celui de vos enfants comme argument pour vous y contraindre? Votre conjoint vous menace-t-il de s’intéresser à un autre partenaire sexuel, vous invite-t-il à « aller voir ailleurs », parle-t-il souvent de partenaires qu’il a connu dans le passé, de ceux qu’il souhaite avoir dans l’avenir ou de ceux qu’il aurait souhaité avoir? Votre partenaire vous menace-t-il de vous quitter, répète-t-il qu’il serait mieux sans vous ou évoque-t-il souvent une rupture éventuelle? Votre partenaire utilise-t-il la sexualité ou la privation de relations sexuelles pour sanctionner vos comportements? Si votre sexualité n’est pas ce que vous souhaiteriez qu’elle soit... votre conjoint vous en fait-il porter seul la responsabilité? votre conjoint tente-t-il de vous empêcher de vous « satisfaire? » Votre conjoint vous discrédite-t-il au sujet de questions qui vous sont chères ou qui touchent votre identité? (travail, enfants, habillement, loisirs, etc.) Votre conjoint favorise-t-il que vous entreteniez des relations avec vos proches? Votre famille, vos enfants, vos amis, vos collègues? Votre conjoint s’intéresse-t-il à ce que vous avez à lui dire ou vos conversations sont-elles laborieuses, insatisfaisantes et stériles? Avez-vous l’impression que votre conjoint vous prête des intentions que vous n’avez pas. Vous reproche-t-il d’avoir dit des choses que vous n’avez pas dites? Malgré vos mises au point, persiste-t-il à vous prêter des propos qui ne sont pas les vôtres? Votre conjoint vous reproche-t-il de vous plaindre de lui auprès de tiers? Vous rapporte-t-il des propos défavorables d’autrui à votre endroit? Votre conjoint refuse-t-il vos propositions de participer aux tâches ménagères alors qu’il se plaint que vous ne faites pas votre juste part et que vous le traitez comme un domestique? Avez-vous parfois l’impression que votre vie est inutile. Entrevoyez-vous votre décès éventuel comme une libération? Avez-vous déjà pensé à la meilleure façon « d’en finir? » Entrevoyez-vous la possibilité de ne pas faire soigner une maladie grave dont vous seriez éventuellement atteint? Lorsque vous avez prévu participer à une fête de famille ou à une activité impliquant des tiers, êtes-vous incertain, jusqu’au moment de l’événement, que votre conjoint vous y accompagnera? Avez-vous l’impression qu’une crise menace d’éclater, que vous pourriez, sans le savoir, dire ou faire quelque-chose qui pourrait provoquer une crise ou que votre vie est une suite de crises? Votre conjoint a-t-il l’habitude de quitter ou de menacer de quitter la pièce au moment où vous tentez d’avoir une conversation avec lui? Avez-vous l’impression qu’avec votre conjoint, vous n’avez jamais raison? Est-ce que vos conversations aboutissent souvent en dispute? Est-ce que votre conjoint vous « fait la leçon? » Est-ce que votre conjoint vous insulte? Avez-vous l’impression qu’avec votre conjoint, il y a de nombreux sujets qu’il vaut mieux ne pas aborder? Votre conjoint vous respecte-t-il quand vous demandez de mettre fin à une conversation qui ne mène nulle-part? Quand votre conjoint vous pose une question, vous laisse-t-il le loisir d’y répondre, s’intéresse-t-il à votre réponse, en tient-il compte? Votre conjoint vous pose-t-il des questions qui sont formulées de telle sorte qu’elles sont des affirmations déguisées? Votre conjoint vous accuse-t-il injustement d’avoir des comportements que vous n’avez pas, d’avoir des défauts que vous ne reconnaissez pas, d’avoir des intentions que vous n’avez pas? Avez-vous l’impression qu’au moment de prendre une décision (le choix des activités de vacances, l’aménagement de la maison, le menu d’un repas,) votre suggestion ne vaut que si elle convient à votre conjoint et que la réciproque ne vaut pas? Avez-vous l’impression que votre conjoint sait où vous êtes et ce que vous faites à tout moment? Si, à l’une ou l’autre des questions qui précèdent vous avez reconnu un comportement que vous ou votre conjoint avez déjà eu, vous avez découvert une façon d’améliorer votre relation. Si vous avez tenté sans y réussir d’induire le changement de comportement souhaité, vous devriez considérer la possibilité d’obtenir de l’aide d’un conseiller. Il pourrait être utile d’en discuter avec un ami en qui vous avez confiance, un psychologue, un travailleur social du CLSC, un médiateur attaché au Palais de justice, un membre du clergé ou un membre de votre famille. Il n’y a aucune honte à demander de l’aide, au contraire. Assurez-vous cependant que votre volonté de trouver une solution à l’impasse dans laquelle vous vous trouvez est partagée par votre conjoint. Ce qui précède illustre que la violence n’a pas de sexe et qu’elle peut aussi bien s’exercer par un homme que par une femme. Bien qu’aucune étude n’ait démontré qu’on puisse lier le taux de suicide anormalement élevé observé au Québec et la violence psychologique que favorise notre système judiciaire, on peut poser l’hypothèse qu’un tel lien puisse exister. L’adage féministe selon lequel « Les hommes ont peur qu’on rie d’eux et les femmes, qu’on les tue. » servirait-il à masquer une inacceptable iniquité? Les statistiques publiées par le Regroupement provincial des maisons d'hébergement et de transition pour femmes victimes de violence conjugale indiquent que seulement 24,9% des places dans les refuges pour femmes victimes le sont par des femmes qui ont été victimes de sévices physiques de la part de leur conjoint.
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