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Une évaluation menée par l'UNICEF montre que la santé des enfants iraquiens se détérioreCarl Desjardins, Dimanche, Mai 18, 2003 - 14:51
UNICEF
Deux mois après le début de la guerre en Iraq, l'UNICEF a demandé que l'on intervienne de toute urgence pour arrêter ce qu'il considère être la détérioration brutale de la situation des enfants iraquiens en matière de nutrition. L'UNICEF a publié aujourd'hui les conclusions préoccupantes d'une évaluation rapide de la nutrition à Bagdad qui montre que les taux de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de cinq ans ont presque doublé depuis une étude menée en février 2002. Bagdad / Genève / New York, 14 mai 2003 - Deux mois après le début de la guerre en Iraq, l'UNICEF a demandé que l'on intervienne de toute urgence pour arrêter ce qu'il considère être la détérioration brutale de la situation des enfants iraquiens en matière de nutrition. L'UNICEF a publié aujourd'hui les conclusions préoccupantes d'une évaluation rapide de la nutrition à Bagdad qui montre que les taux de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de cinq ans ont presque doublé depuis une étude menée en février 2002. « Nous pouvons supposer que la situation est tout aussi mauvaise, sinon bien pire, dans les autres agglomérations urbaines du pays », a affirmé le Représentant de l'UNICEF en Iraq Carel De Rooy. « Nous savions avant la guerre que les enfants iraquiens n'étaient pas bien nourris. Cette étude montre bien que les efforts accomplis jusqu'à présent n'ont pas suffi à améliorer la situation. Au contraire, la situation empire. » L'évaluation de l'UNICEF, limitée à Bagdad à cause de l'insécurité qui règne dans le pays, montre que 7,7 pour cent des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë, contre 4 pour cent l'an dernier. Un enfant qui souffre de malnutrition aiguë dépérit rapidement. Les organismes humanitaires ont souvent recours à des évaluations rapides juste après des situations d'urgence. Bien que les échantillons de l'évaluation soient limités, ils sont considérés comme suffisamment fiables pour orienter l'aide initiale. L'UNICEF estime que la mauvaise qualité de l'eau, rendue insalubre par la dégradation des services d'approvisionnement en eau, pourrait être une des principales raisons du problème. L'eau insalubre est en grande partie responsable de l'augmentation rapide des cas de diarrhée chez les enfants ces dernières semaines. A Bagdad, le Dr Wisam Al-Timini, responsable de la santé et de la nutrition à l'UNICEF, a déclaré que l'évaluation avait montré que plus d'un enfant sur dix devait être traité pour déshydratation. « Cela correspond à ce que nous savons : une eau insalubre et un système d'assainissement défectueux entraînent la diarrhée, puis la déshydratation, qui favorise à son tour la malnutrition. Il faut prodiguer à ces enfants un traitement qui les empêchera de perdre du poids. Ces enfants dépérissent parce que leur corps est incapable de retenir et assimiler les vitamines et nutriments présents dans les produits alimentaires ordinaires. S'ils ne sont pas soignés, les enfants qui souffrent de malnutrition aiguë risquent fort de mourir. » D'énormes quantités d'eaux d'égout non traitées sont déversées tous les jours dans le Tigre et l'Euphrate. Comme l'eau que boivent la plupart des Iraquiens provient de ces deux fleuves, elle doit d'abord être purifiée par les usines de traitement de l'Iraq, dont le nombre est supérieur à 1 000. Mais un grand nombre de ces usines ont été mises à sac, et même l'équipement lourd y a disparu, ce qui les rend inutiles. Les réserves de produits chimiques destinés à purifier l'eau ont été volées ou détruites. Les pillards ont percé les canalisations à usage commercial, ce qui a éliminé la pression nécessaire à l'alimentation en eau de vastes quartiers. Conséquence, la qualité de l'eau qui arrive dans les foyers est extrêmement mauvaise - ce qui provoque des maladies et la malnutrition des enfants. « Près des trois-quarts des enfants de Bagdad qui ont été les objets de l'évaluation avaient été atteints de diarrhée au moins une fois au cours du mois précédent », a dit le Dr Al-Timini. « Lorsqu'on compare ces résultats avec les conclusions précédentes, nous constatons que les enfants qui en général se sont développés au cours de ces dernières années grâce à l'amélioration de la nutrition ont brutalement dépéri. Cela coïncide avec la guerre et la destruction des services sociaux. Ce n'est pas concluant mais cela laisse penser que cette augmentation du nombre d'enfants victimes de malnutrition aiguë est un phénomène récent. » Il y a deux semaines, l'UNICEF a prévenu la communauté internationale de l'imminence d'une crise sanitaire provoquée par la disparition des stocks de chlore et l'approche de la saison sèche, époque au cours de laquelle les maladies d'origine hydrique sont plus fréquentes en Iraq. La guerre, la mise à sac des hôpitaux, les perturbations du système de santé, la dégradation des services d'approvisionnement en eau et un état général d'insécurité qui entrave l'acheminement des fournitures d'urgence et permet aux pillards d'opérer en toute impunité ou presque, ont contribué à la crise. La dégradation des réseaux d'eau a eu une conséquence indirecte tragique, l'augmentation du nombre d'enfants tués ou blessés dans le sud du pays par des explosifs. L'absence de combustible nécessaire pour faire bouillir l'eau a incité des enfants à chercher à se procurer les planches des caisses de munitions stockées dans des centaines de dépôts, provoquant quelquefois des explosions mortelles. La riposte de l'UNICEF Chaque jour, l'UNICEF achemine par camion-citerne plus de 2 millions de litres d'eau propre en Iraq et fournit du chlore sous forme de gaz ou de tablettes. Des stations d'eau communautaires ont été mises sur pied dans les hôpitaux et centres de santé dans tout le pays et l'UNICEF, de concert avec des ONG, repère et soigne les enfants atteints de malnutrition. Des équipes de techniciens ont effectués des réparations d'urgence dans les stations de pompage mais l'UNICEF affirme que son action est limitée car le pillage se poursuit. « Nous connaissons les risques que courent les enfants iraquiens et nous savons ce que nous devons faire, a rappelé M. de Rooy, mais nous sommes des agents humanitaires, pas des policiers. Lorsque les secours sont acheminés en toute sécurité, on peut être efficace. Cela fait des semaines que nous demandons que l'on nous accorde cette sécurité ». Pour de plus amples renseignements : Gordon Weiss |
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