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Les élections passent... la crise du logement demeure.Anonyme, Vendredi, Mai 16, 2003 - 08:20
Comité populaire Saint-Jean-Baptiste
Québec, 16 mai 2003 -- Une manifestation locale du FRAPRU suivie d’une fête populaire aura lieu en début de soirée à Québec. Organisée par le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, la manifestation s’inscrit dans le cadre de la Semaine nationale d’actions pour le logement social. Lors d’un point de presse tenu en face du 920 De la Chevrotière (là où avait débuté une occupation prolongée à pareille date l’an passé) les porte-parole du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste et du FRAPRU ont présenté leurs revendications. Pas de lune de miel pour les libéraux C'est dès l'arrivée au pouvoir du gouvernement libéral de Jean Charest et à quelques semaines de son premier budget, que le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), dont le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste est membre, a décidé de passer à l'action pour rappeler la gravité de la crise du logement et la nécessité qu'elle soit une priorité de l'action gouvernementale. Des actions ont été organisées à travers le Québec toute la semaine, plusieurs prenant la forme de bidonvilles construits à l'aide de panneaux électoraux du Parti libéral du Québec. Caroline Tremblay, du FRAPRU, affirme que Jean Charest ne pouvait s'attendre à bénéficier d'une lune de miel de la part de son organisme: «La crise du logement est beaucoup trop grave pour accorder la moindre trève au gouvernement Charest. Il se disait prêt à gouverner, c'est le temps de le montrer. Et s'il y a un dossier où il doit bouger rapidement, c'est bien celui du logement». Des revendications nationales... Le but premier de la Semaine nationale d’actions est d’accroître la pression en faveur du financement d'un grand chantier de 8000 logements sociaux par an. Selon le FRAPRU, les budgets actuels permettent tout juste la réalisation de 9200 logements sociaux en cinq ans, soit une moyenne de 1840 unités par année. Il en réclame donc un accroissement majeur. Le FRAPRU demande de plus que la moitié des 8000 logements réclamés passe par la mise sur pied d'un nouveau programme permettant la construction d'Habitations à loyer modique (HLM). Il rappelle que le développement de ce type de logements est complètement bloqué depuis dix ans, alors que 25 000 ménages sont sur des listes d'attente des Offices municipaux d'habitation. Les 4000 autres logements devraient, à son avis, être réalisés sous la forme de coopératives et d'OSBL d'habitation. À Québec, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste évalue qu’un grand chantier de logement social se traduirait par la construction d’environ 700 nouvelles unités de logement social par année. Or, comme le souligne Nicolas Lefebvre Legault : « les espaces à construire se font de plus en plus rare dans les quartiers centraux où, comme le démontrait encore cette semaine le cas de la coopérative Maison d’Oz, les défenseurs du logement social font directement concurrence aux promoteurs de condos et autres logis de luxe ». L’organisme revendique donc que la Ville de Québec crée une réserve foncière destinée aux besoins collectifs. Le Parti Libéral a parlé pendant la campagne électorale de permettre aux villes d’exproprier les immeubles vides depuis plus d’un an, cette promesse n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. « Nous revendiquons la création d’une réserve foncière pour que les terrains vacants et les immeubles vides dans la trame urbaine résidentielle soient "sortis" de la spéculation par la Ville de Québec (achat, expropriation) et soient réservés à des projets de logements sociaux », explique le militant. Constatant la frénésie immobilière qui s’empare du quartier (projet d’hôtel au patro, de condos sur Chemin Ste-Foy et sur René-Lévesque, de logement de luxe sur Saint-Jean, Place Québec, etc.) le Comité populaire revendique l’expropriation ou l’achat immédiat par la Ville de tous les espaces actuellement vacants « parce que sinon c’est le privé qui va développer et tout développement résidentiel qui n’est pas du logement social est actuellement un développement pour la gentrification » conclut Nicolas Lefebvre Legault. D’ailleurs, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste profitera de la manifestation de ce soir pour revendiquer que le terrain de l’Îlot Ervin sur la rue Saint-Jean soit réservé à du logement social. Finalement, l’organisme revendique également la fin de toute subvention publique directe ou indirecte à la construction condos. Le programme de la journée « Nous voulons une manifestation festive et familiale, explique Véronique Laflamme du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste. À la base, il s’agit d’une tournée de lieux significatifs du quartier pour illustrer concrètement les revendications du FRAPRU, nos gains et nos pertes des dernières années ». Comme c’est également le premier anniversaire du squat du 920 de la Chevrotière, la manifestation se terminera au Parc Berthelot. « Nous soulignerons évidemment le fait que les travaux de construction n’ont pas encore commencé même si lors de l’expulsion en septembre on disait vouloir livrer les logements sociaux du site pour le 1er juillet » explique la militante qui continue de revendiquer que l’ensemble du site soit réservé à du logement social. La lutte oui, mais la fête aussi « Nous allons fêter dignement le premier anniversaire du squat parce que la crise qui nous frappe c’est également la dépossession de nos quartiers et la rupture des liens sociaux et communautaires », rappelle Véronique Laflamme. Pour l’occasion, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste s’est associé au collectif des Bas Quartier, un groupe composé d’ancien-ne-s occupant-e-s du 920 de la Chevrotière pour préparer un fête populaire. « Il va y avoir de l’animation pour les enfants, de la bouffe et des projections vidéos » explique la militante qui participe aux deux organisations. La population est donc invitée à participer aux deux activités. Le rassemblement pour la manifestation est fixé à 17h au Centre Lucien Borne. La fête devrait commencer vers 18h au Parc Berthelot.
Site web du FRAPRU
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