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Du Vallon c'est NON!

Anonyme, Jeudi, Mai 8, 2003 - 15:28

Réseau de groupes et individus qui s'opposent au prolongement de l'autoroute du Vallon

La forêt de l’Escarpement, dernier vestige d’écosystème complet et intact en milieu urbain québécois, est menacée par la construction d’encore plus d’autoroutes à Québec. La ville de Québec projette des dépenses de 30 millions $, sans compter les millions du ministère des transports, pour prolonger vers le nord l’autoroute du Vallon, située dans le secteur Lebourgneuf derrière les Galeries de la Capitale. Ce projet entraînerait la destruction de notre dernière grande forêt urbaine.

Prolongement de l’autoroute du Vallon
Une dépense inutile pour un projet d’une autre époque

Le prolongement de l’autoroute du Vallon est un résidu des grandes dépenses publiques dans les infrastructures autoroutières qui ont suivi le Plan de circulation et de transport de la région métropolitaine de Québec publié en 1967-68. Malgré qu’il soit désuet, ce projet de prolongement semble être une priorité pour la grande majorité des éluEs de la région. Pourtant, les conséquences néfastes de la construction de ce nouveau tronçon d’autoroute seront nombreuses, particulièrement pour la santé publique, l’économie, l’environnement, et par ricochet, pour la qualité de vie des habitantEs des secteurs environnants et de toute la région. Un des graves impacts de ce projet sera la destruction de l’écosystème de l’Escarpement, qui comprend la dernière grande forêt urbaine de Québec.

Toujours la même solution, toujours les mêmes problèmes…
Les impacts négatifs potentiels de ce prolongement sont une augmentation du trafic automobile et une augmentation de la circulation dans les rues menant au nouvel axe routier. Par conséquent, l’augmentation de la circulation risque d’occasionner une augmentation du bruit, des divers polluants atmosphériques et de la pollution visuelle, ainsi qu’une diminution de la sécurité et de la qualité de vie. On risque également de contribuer une fois de plus à l’étalement urbain (pas seulement celui qui sera occasionné par le développement du secteur Lebourgneuf, mais aussi, et surtout, celui qui touchera Saint-Émile, Lac-Saint-Charles, Loretteville et Neufchâtel).
Le futur axe routier traversera l’écosystème de l’Escarpement, qui comprend la dernière forêt de Québec et la rivière Du Berger. Cette forêt, riche en faune et en flore, est très fréquentée par les résidentEs, les écoles environnantes, et les citadinEs et constitue un laboratoire vivant pour l’éducation à la nature, par exemple par le département de foresterie de l’Université Laval. D’ailleurs l’automne dernier la forêt a accueilli près de 180 élèves et personnes ressources provenant des écoles l’Apprentissage et les Prés verts. Que ce soit par le biais de la piste cyclable ou des nombreux sentiers. les élèves ont atteint le cœur de la forêt jusqu’à la rivière Du berger. Pour y retrouver des animateurs en science naturelle. La découverte de la biodiversité de cet endroit a été couronner par la plantation d’arbres données par l’Université Laval en vue de marquer l’espoir des enfants de voir leur forêt conservé. L’autoroute fera disparaître plusieurs espèces animales et végétales par la perte d’un habitat essentiel et unique.

Plus de route égal plus de congestion
Au problème de la congestion, on répond systématiquement par l’augmentation de la capacité routière, sans vraiment résoudre le problème initial. Ce phénomène s’explique en grande partie par la demande induite, c’est-à-dire la demande générée par un accroissement de capacité routière qui permet d’accommoder les automobilistes qui autrement auraient adopter des comportements différents en termes de localisation ou de déplacement (itinéraire, horaire, choix modal). Plusieurs études démontrent que pour chaque augmentation de 10 % de la capacité routière, il y a de 4,7 % à 12,2 % plus de congestion routière sur une période variant entre 10 et 15 ans. Autrement dit, une nouvelle route attire les automobilistes et incite les usagers du transport en commun qui ont la possibilité de se déplacer en voiture à le faire, ce qui ne fait qu’augmenter la circulation routière au lieu de la réduire. Certes, un nouveau lien routier risque de réduire la congestion à court terme. Mais à moyen et long terme, une telle dépense n’aura servi qu’à accentuer le problème que l’on voulait régler. Ceci sans compter que la construction de route a été très clairement dans l’histoire du Québec un moyen très utilisé par les développeurs à l’origine du financement de nombreux partis politiques de toute tendances.

Si la tendance se maintient…
Le Québec sera confronté à une stagnation et à un vieillissement de sa population dans les années à venir, et l’agglomération de Québec n’y échappera pas. Devant ce constat, il faut arrêter de dépenser des fonds publics dans la construction de nouvelles infrastructures routières coûteuses et dans la création de nouveaux développements domiciliaires situés en périphérie dans des espaces non-pourvus en services comme les égouts, l’aqueduc, l’électricité, etc. Il faut donc investir dans des solutions qui respectent les tendances démographiques et socio-économique.

Les vrais coûts d’une autoroute : pas juste l’asphalte à payer !
Le prolongement de l’autoroute du Vallon est une dépense publique de 30 millions de dollars. Et dans la plupart des projets de ce type, on assiste très souvent à des dépassements de coûts. Aussi, cette somme n’inclue pas les coûts pour la construction de nouvelles infrastructures, ni les coûts d’entretien à moyen et long terme, ni les coûts externes liés à la pollution et à l’utilisation inefficiente des ressources, à la congestion, à l’étalement urbain, au bruit et au stress, aux accidents et aux décès.

Il faut mentionner que la dépendance automobile de la société québécoise contribue à maintenir une balance commerciale négative. En achetant des voitures produites aux États-Unis, au Japon et en Europe et du carburant aux différents pays producteurs de pétrole, nous faisons collectivement « sortir » plus de 15 milliards de dollars par année au lieu de les réintroduire dans l’économie québécoise. En tout, 45 % de la dépense automobile au Québec correspond en fait à ce déficit commercial (AMT, 2002). Autrement dit, la dépendance automobile du Québec fait que la richesse et les emplois s’en vont ailleurs.

Des alternatives existent !
Transport en commun et aménagement du territoire
Les gouvernements devraient plutôt investir dans les infrastructures de transports collectifs dans la région de Québec, et intégrer celles-ci à l’aménagement du territoire, dans le but d’optimiser le développement du territoire en orientant celui-ci le long d’axes stratégiques de transport en commun.

Par exemple, on pourrait dès maintenant investir la même somme prévue pour du Vallon dans l’amélioration de la desserte en transport en commun du secteur par l’ajout de deux lignes de Métrobus (une sur le boulevard de l’Ormière et l’autre sur le boulevard Lebourgneuf), par l’augmentation de la fréquence des parcours actuels (normaux et Express), l’ajout de nouveaux terminus et stationnements incitatifs, de nouvelles voies réservées aux autobus, aux taxis et au covoiturage sur l’autoroute Laurentienne et l’autoroute du Vallon. Des mesures d’atténuation de la circulation réduiraient les impacts de la circulation de transit et augmenteraient la sécurité des résidents des quartiers du Mesnil et des Méandres empruntées par les automobilistes. Ces investissements auraient possiblement les mêmes incidences dans le secteur que le prolongement de l’autoroute, mais sans les impacts négatifs sur la diminution du trafic.

Préservation de la forêt de l'Escarpement
La forêt de l'Escarpement constitue un dernier vestige urbain de forêt naturelle. Cette forêt fait partie de notre patrimoine naturel, tant pour sa biodiversité que pour l'histoire qu'elle porte. Abritant et protégeant la rivière du Berger qui la sillonne du nord vers le sud, elle était fréquentée par les Amérindiens et constituait une voie de déplacement et de portage. Aujourd'hui, elle abrite encore des arbres bicentenaires et, à la limite nordique de son aire de répartition, une érablière à noyer et à tilleul. La richesse que représente au coeur d'une ville une telle forêt avec ses oiseaux, dont plusieurs oiseaux de proie, ses renards et ses chevreuils, ses amphibiens, ses reptiles et ses poissons doit absolument être protégée et conservée pour les générations futures. Ces caractéristiques propres à une véritable forêt doivent être garanties par une politique de non-intervention, c'est-à-dire de non-aménagement. Les citadins pourront alors, au coeur même de leur ville, bénéficier d'un véritable contact avec la nature, condition essentielle à une qualité de vie digne d'une grande ville du monde.

Investir dans le transport en commun, c’est investir dans la santé !
La construction d’un nouveau tronçon d’autoroute dans la région de Québec est un danger au sens où elle représente un signal encore trop clair d’avantager l’automobile au détriment de l’environnement et de la santé. Est-ce encore nécessaire de construire des « chemins » quand on connaît très bien les impacts d’un tel investissement sur l’environnement, les transports collectifs et l’aménagement du territoire ? Si la « première priorité » est la santé, pourquoi s’entêter à vouloir polluer la région et diminuer la qualité de vie de toutes et de tous ?

Si vous souhaitez exprimer votre opposition à ce projet, les signataires de cette lettre vous invitent à une journée festive au cœur de la forêt de l’Escarpement, samedi le 17 mai. Rendez-vous à 10h00 dans le stationnement du Wal-Mart face aux Galeries de la Capitale. Le sentier sera clairement balisé pour ceux et celles qui arriveront tout au long de la journée… Inviter touTEs vos AmiEs !



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