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Faut-il torturer les clients des prostituéesHercule Dufferin, Mercredi, Mai 7, 2003 - 10:44
Yves Pageau
Une ligue féministe propose de marquer au fer rouge les clients des prostituées et d'accorder aux prostituées un statut fiscal d'exception. Dans un texte publié sur Internet, (http://sisyphe.levillage.org/article.php3?id_article=431), le Cercle d'études de rérormes féministes qui annonce s'intéresser à "la philosophie du droit des femmes" propose de "sigmatiser les clients des prostituées." Rien de moins. Au sens propre du terme, ce que la ligue intégriste demande serait de marquer au fer rouge ceux qui se sont rendus coupable du crime de "viol envers une prostituée sous la contraite monétaire." Au sens figuré, il s'agirait de dénoncer les clients sur la place publique et leur infliger la honte et l'exclusion. N'importe quoi. Nos amis, poussent la logique en exigeant un traitement fiscal exceptionnel pour les prostituées. La perception des impôts sur les revenus générés par l'activité de la prostitution serait, en effet, un acte de complicité criminelle. Et allez-donc. On vous ménage pour ne pas vous encourager dans vos activités de débauche et on accorde des octrois au syndicat des prostituées pour "Lutter contre les violences faites aux travailleuses du sexe et œuvrer au rapprochement avec la collectivité." Ça ne phosphore pas fort chez Lisystrata. Qu'en pensent les travailleuses du sexe? L'association Stella qui les représente est membre de la Fédération des femmes du Québec demande qu'on leur fiche la paix et qu'on les laisse exercer leur profession. Le féminisme, qui n'est pas manchot, demande d'un côté qu'on respecte le droit des femmes de disposer d'elles-même et son contraire, qu'on protège les femmes contre le viol économique. C'est un dilemme dont la solution la moins courageuse consiste à faire porter le blâme aux hommes qui consomment les services des travailleurs du sexe. Bravo pour l'entourloupette. Elle aurait fonctionné si ceux qu'on accuse de lubricité criminelle, les hommes, continuaient de se taire. Dans les circonstances, il faudrait faire preuve de courage: faut-il interdire ou légaliser le commerce des services sexuels? Quelque soit la réponse à la question qui turlupine l'humanité depuis des siècles, il faudra être conséquent. La règle qui s'applique pour l'offre doit s'appliquer pour la demande. L'issue de la conversation au sujet de la prostitution déterminera vraisemblablement la prochaine élection à la présidence de la Fédération des femmes du Québec. Ses opposantes reprochent en effet à madame Barbot, la présidente sortante, son appui envers la position défendue par Stella, l'association des travailleuses du sexe. La représentante de Stella nous a d'ailleurs déclaré ne pas s'objecter à ce que les clients des prostituées fassent l'objet de poursuites criminelles tant que ses membres ne seront pas inquiétées. Faudrait-il s'en plaindre aux associations de protection des consommateurs?
Cybermagazine sur les thèmes de la condition masculine, de l'exercice de la paternité et des dérives du féminisme victimaire.
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