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BOUFFE ET RÉSISTANCE: Journée internationale des luttes paysannes

Anonyme, Mercredi, Avril 16, 2003 - 00:56

Comité 17 avril



Le libre-échange en dehors de l'agriculture! Non au dumping alimentaire! Annulons l'ALÉNA! Arrêtons la ZLÉA!
Interdiction des OGM! Blé transgénique : STOP!
Pour la souveraineté alimentaire!


17 AVRIL : Journée internationale des luttes paysannes

Suivez la manif en audio!!

BOUFFE ET RÉSISTANCE:Journée internationale des luttes paysannes

Suivez la manif en audio!!

Heure:
Début:jeudi, 04/17/2003 - 13:00
Fin:jeudi, 04/17/2003 - 22:00

Lieu:
----->13h Rendez-vous au métro Square-Victoria, devant l'édifice
de la Bourse, pour une marche vers Archer Daniels Midland (950, rue Mill)

----->14h Bouffe, discours et actions créatives devant ADM
(sous l'enseigne « Farine Five Roses »). Pique-nique bio gratuit avec tortillas de maïs.

Le libre-échange en dehors de l'agriculture!
Non au dumping alimentaire!
Annulons l'ALÉNA! Arrêtons la ZLÉA!
Interdiction des OGM! Blé transgénique : STOP!
Pour la souveraineté alimentaire!

Action appuyée par :
--
Union Paysanne de Montréal
Food Not Lawns
Biotech Action Montréal
La Convergence des luttes anti-capitalistes
Comité chrétien pour les droits en Amerique Latine
Comité Libertad (CEGEP Vieux-Montréal)
Comité pour la libération des prisonnier-ère-s politiques
Social Justice Committee
Students Taking Action in Chiapas
Student Network to Stop the FTAA

Pour plus d'infos : comi...@ziplip.com

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Cet appel s1adresse aux groupes et individus préoccupés par les impacts négatifs de l1Accord nord-américain de libre-échange (ALÉNA) et des autres politiques néolibérales sur l1alimentation et l1agriculture en Amérique du Nord, tels que :

- la dégradation des conditions de vie, de la terre et de la culture des paysans et agriculteurs;
- la mise en banqueroute et le déplacement forcé de millions de Mexicains ruraux et d1autres Latino-américains;
- la répression des mouvements paysans et agricoles, et des personnes qui militent pour l1autonomie;
- la mainmise grandissante des corporations sur la production alimentaire
- la croissance de l1agriculture d1exportation au détriment de la production locale
- la violation du droit des peuples à la souveraineté alimentaire;
- la pollution génétique par les organismes génétiquement modifiés (OGM), avec ses impacts sur la biodiversité agricole, l1environnement et la santé.

L1ALÉNA, souvent pris comme modèle pour les futurs accords commerciaux (ex : l1accord de la Zone de libre-échange des Amériques ‹ ZLÉA), a démontré les impacts désastreux du libre-échange pour les agriculteurs, les paysans, les consommateurs et l1environnement. Chaque jour, au Mexique,
plus de 600 paysans sont expulsés de leurs terres à cause des importations à bas prix déversées sur le marché mexicains par les multinationales de l1agrobusiness, et à cause aussi des projets néolibéraux de « développement ». Plus de 1,8 millions de personnes ont perdu leur travail
depuis 1994, année d1entrée en vigueur de l1ALÉNA.

Il s1agit purement et simplement d1un génocide. La terre n1est pas qu1une source de revenu, c1est la base de l1identité et des traditions pour une majorité de Mexicains ruraux.

L1ALÉNA était censé offrir un cadre défini et « équitable » aux relations commerciales entre le Mexique et ses deux voisins, mais il a empiré la situation. Les Etats-Unis exportent leurs produits agricoles au Mexique à un prix inférieur au coût de production, ce qui fait baisser les
prix et dérange la vente des produits locaux (phénomène de « dumping »).
En moyenne, un agriculteur américain reçoit 30 fois plus de subventions que son homologue mexicain. De plus, l1agrobusiness américain (ADM, Cargill, ConAgra, ...) bénéficie de milliards de $US en bien-être social corporatif, sous forme de subventions à l1exportation, et de millions de $US provenant des programmes d1aide alimentaire. Le maïs coûte aux Etats-Unis 3,41 $ le boisseau à produire, alors qu1il est vendu au prix de 2,28 $ sur le marché international.

Depuis l1entrée en vigueur de l1ALÉNA, la campagne mexicaine se vide. Dans le flot constant de paysans déplacés, plusieurs essaient de passer la frontière. Plus de 2000 d1entre eux ont péri à la frontière
americaine depuis l1ALÉNA a été signeé.

Bien que les être humains ne soient pas libres de passer librement les frontières, les Etats-Unis s1assurent que les OGM puissent se répandre partout dans le monde, y compris dans les pays où leur culture n1est pas encore autorisée, comme au Mexique. Le maïs exporté comme produit alimentaire a été replanté et a déjà contaminé une proportion alarmante de champs dans l1État de Oaxaca, une région riche en biodiversité maïsicole. Ce précieux héritage agricole, fruit de plusieurs siècles d1efforts collectif en conservation des semences et en sélection variétale,
constitue la base génétique qui a servi historiquement à l1amélioration du maïs aux Etats-Unis et dans le monde entier.

La résistance est fertile!

En décembre 2002, une coalition de groupes paysans baptisée « El Campo No Aganta Más » (« La campagne n1est plus capable d1en prendre ») a organisé le siège du congrès mexicain, lançant de manière éclatante un débat public
sur la ZLÉA, pour la première fois depuis l1insurrection zapatiste de janvier 1994. Le 31 janvier dernier, 100 000 personnes, des paysans appuyés par des syndicats, des étudiants et des fonctionnaires, ont envahi les rues de Mexico, avec comme revendication l1annulation de l1ALÉNA.

Le 10 avril prochain, anniversaire de l1assassinat du révolutionnaire mexicain Emiliano Zapata, ils redescendront dans les rues. Et le 17 avril, Journée internationale des luttes paysannes, des paysans, agriculteurs, autochtones et leurs alliés se mobiliseront partout dans le monde pour
dénoncer les politiques agricoles néolibérales et demander le retrait de l1Organisation mondiale du commerce (OMC) du domaine de l1agriculture.

Le 17 avril, à Montréal, nous allons manifester notre solidarité avec ces luttes, incluant celles au Mexique et ici même au Québec et au Canada. Nous marcherons de la Bourse jusqu'à la minoterie d'Archer Daniels Midland dans le Vieux-Port. Là, des actions créatives dénonceront
l'impact négatif d'ADM sur la souveraineté des peuples au niveau alimentaire et agricole. Nous ferons du "dumping" sympolique de produits de maïs OGM, nous distribuerons de l'information (tracts et discours) et nous dégusterons des tortillas de maïs bio!

Pourquoi ADM?

Archer Daniels Midland (ADM) est une des grandes bénéficiaires du libre-échange, aux frais des agriculteurs, des consommateurs et de l1environnement. Ses profits ont presque triplé depuis l1entrée en vigueur de l1ALÉNA, passant de 110 à 301 millions de $US. ADM se classe 1ère ou 2e au monde à plusieurs niveaux : exportations de maïs, production de farine, broyage et exportations de soja, éthanol, cacao, terminaux céréaliers...
En d1autres mots, elle participe au « dumping » ainsi qu1au déplacement des paysans et agriculteurs mexicains. En 2002, le budget annuel d1opération d1ADM a été de 23,5 milliards de $US.

Autre gagnant de l1ALÉNA, le Grupo Gruma (aussi connu sous le nom de Maseca), monopolise la production de la farine de maïs servant à préparer les tortillas - aliment de base au Mexique - et a grandement profité des importations à bas prix provenant des Etats-Unis et du Canada.
ADM et Gruma sont intimement liés, car Gruma possède 40 % des parts des meuneries de maïs d1ADM aux Etats-Unis, et ADM contrôle 22 % des opérations de Gruma au Mexique.

Fait intéressant, Brian Mulroney, ex-premier ministre canadien et signataire de l1ALÉNA en 1992, est entré dans le conseil d1administration d1ADM en 1993. Et Carlos Salinas de Gortari, ex-président mexicain lié au
crime organisé, lui aussi signataire de l1ALÉNA, entretient des relations étroites avec l1empire Gruma. Son frère Raoul, actuellement en prison, est accusé d1avoir planifié l1assassinat d1un ex-gouverneur de l1État du Guerrero, qui s1opposait à la construction d1une meunerie de maïs.

Leur histoire corporative est farcie de scandales. Par exemple, en 1996, ADM s1est vue imposer la plus grosse amende jamais infligée au Canada et aux Etats-Unis pour fixation de prix.

ADM fait aussi la promotion des OGM, particulièrement de maïs et du soya. Les installations montréalaises d1ADM feront vraisemblablement partie du circuit de commercialisation du blé transgénique, si le gouvernement canadien approuve l1application de Monsanto qui veut le
commercialiser pour la saison de culture 2004.

Dans notre lutte à long terme contre le néolibéralisme, il nous faut identifier et dénoncer les vrais décideurs, qui ont fabriqué de toutes pièces l1ALÉNA, la ZLÉA et les autres accords commerciaux, pour maximiser leurs profits en sacrifiant le bien-être collectif d1une majorité de l1humanité. Une grand mouvement de mobilisation et d1éducation sera nécessaire pour remettre la ZLÉA sur la place publique, remettre en question l1ALÉNA et construire des solutions de rechange concrètes à la dynamique néolibérale de dévastation sociale, politique et
environnementale. À Montréal, l1événement organisé s1inscrit dans ce vaste mouvement continental et mondial.

International Farmers Movement Movimiento Campesino Internacional Mouvement Paysan International
www.viacampesina.org
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