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L'affaire Parizeau: Coup monté de La Presse?Anonyme, Vendredi, Avril 4, 2003 - 19:44
Pierre Dubuc
À voir le traitement accordé par La Presse aux propos de Jacques Parizeau sur «l’argent et le vote ethnique», on a l’impression d’être devant un véritable coup monté. Un reportage d’un journaliste de Trois-Rivières mis sur le Cyberpresse tout juste avant le débat des chefs pour que Charest puisse s’y référer. Puis, pendant deux jours, une offensive tous azimuts des journalistes, chroniqueurs et éditorialistes de La Presse. Les libéraux et Charest avaient besoin d’un petit coup de pouce pour relancer une campagne hésitante, ses amis libéraux de Power Corporation sont là pour lui prêter main-forte. À voir le traitement accordé par La Presse aux propos de Jacques Parizeau sur «l’argent et le vote ethnique», on a l’impression d’être devant un véritable coup monté. Un reportage d’un journaliste de Trois-Rivières mis sur le Cyberpresse tout juste avant le débat des chefs pour que Charest puisse s’y référer. Puis, pendant deux jours, une offensive tous azimuts des journalistes, chroniqueurs et éditorialistes de La Presse. Les libéraux et Charest avaient besoin d’un petit coup de pouce pour relancer une campagne hésitante, ses amis libéraux de Power Corporation sont là pour lui prêter main-forte. Dans La Presse du 2 avril, la chronique de Lysiane Gagnon, intitulé «Les rires de Monsieur», est catapulté en première page. En éditorial, André Pratte écrit que Bernard Landry «aurait dû condamner ses propos hier» - c’est-à-dire avant d’avoir pris connaissance de la transcription de la déclaration ! – et affirme qu’il «est essentiel pour le Québec, comme pour le mouvement souverainiste, qu’aucun dérapage de ce genre ne soit toléré». Qui dérape ? Quant à Lysiane Gagnon – qui pousse des cris d’indignation devant l’analyse des composantes ethniques du vote au référendum de 1995 – elle ne gêne pas d’y aller de ses propres analyses «ethniques» lorsque cela sert son propos. Dans sa chronique du 18 février dernier, elle tente de minimiser l’ampleur de la manifestation pour la paix du 15 février à Montréal par rapport à celle de Toronto en écrivant que cette «disparité tient simplement au fait que Montréal est la ville canadienne qui abrite la plus grosse communauté arabo-musulmane». «L’éthique capitaliste» à l’oeuvre Libéraux et péquistes, même combat? Mais comment expliquer que les nationalistes québécois soient devenus des partisans d’un tel «nationalisme civique» désincarné qui nie les aspects linguistiques, historiques et culturels de la nation ? Comment peuvent-ils adhérer à une définition de la nation qui intègre, à son corps défendant, un unilingue anglophone dans la nation québécoise? Que toutes les personnes qui résident au Québec soient citoyens du Québec et aient des droits égaux est une chose différente que l’appartenance à une nation. Pourquoi ne pas reconnaître qu’il y a sur le territoire du Québec 1) une nation québécoise majoritaire d’origine française (80,4% de la population) qui a assimilé au cours des ans des membres d’autres communautés culturelles (plus de 11% selon des études), 2) une minorité anglophone (8,8%) et 3) des minorités ethniques de langues maternelles autres que le français ou l’anglais (9,7%)? Chaque revers politique est lourd de conséquences Les Michel, Seymour, Gérard Bouchard, Claude Bariteau et autres ont tellement bien fait leur travail que le Parti québécois a adopté en congrès une définition de la nation calquée sur les mêmes prémisses idéologiques que celle dont Pierre Ellott Trudeau a doté le Canada. Pierre Dubuc La critique du nationalisme civique est développée dans un dossier paru dans la revue L’Apostrophe, vol. 1, no. 4, automne 2002, sous le titre : «Sans nous, qui est québécois». La revue est disponible à l’aut’journal au coût de 5$.
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