Pour répliquer au feu des bombes, quoi de mieux que l'eau glacée de la neige? Voilà le choix qu'ont fait de nombreux militants anti-guerre à Québec samedi dernier est lançant une attaque du style "guerre des tuques" contre le consultat des États-Unis.

L'appel avait été lancé déjà en février: dans l'éventuel du début de l'agression américano-britannique en Irak, il devait y avoir une marche contre la guerre le samedi qui suivait. Chose promise, chose dûe: se joignant à nouveau aux militants pacifistes du monde entier, les gens de Québec ont réitéré leur opposition à cette guerre qui est maintenant devenue chose réelle.

Cette fois, environ 8,000 personnes se sont retrouvées sur la rue St-Jean et dans les rues du Vieux-Québec. Ils étaient moins nombreux que la dernière fois mais beaucoup plus actifs et dynamiques, notamment par la présence imposante du contigent anti-capitaliste/anti-autoritaire. Slogans-chocs, nombreuses pancartes et drapeaux, et surtout l'usage intense de percussions "domestiques" ont permis à ce groupe d'épicer l'atmosphère. Les policiers étaient également plus actifs et dynamiques, se tenant en retrait dans les rues avoisinantes dans leurs mini-bus, prêts à intervenir à leur gré.

Mais le clou du spectacle était le passage du cortège devant le consulat américain. Les organisateurs de la marche ne cherchaient pas à lui donner l'impact qu'elle aurait dû avoir; alors ne voulant pas de confrontation, ils avaient prévu que la marche ne ferait qu'un passage rapide à proximité de ce lieu, sans passer devant. De toutes façons, les forces policières avaient érigé un périmètre de sécurité qui protégeait le consulat en bloquant les rues qui lui donnaient accès. Mais la foule ne pouvait pas passer par là sans s'y attarder un peu...

La marche a donc fait une brève pause devant les clôtures anti-émeute. Pendant que les organisateurs manoeuvraient pour relancer le cortège, les manifestants criaient leur dégoût de la guerre en direction du consulat, et plusieurs d'entre eux invitaient les gens à pénétrer dans le parc qui fait face à l'édifice pour s'en rapprocher. C'est à ce moment que la foule s'est séparée en deux, une partie continuant gentiment sa ballade vers la Place d'Youville, et une autre partie de plusieurs centaines de personnes se rassemblant le long du réseau de clôtures, juste en face du consulat. L'ambiance était électrisée, et très rapidement l'attaque à boule de neige s'est enclenchée.

Pendant plus d'une demi-heure, la facade du consulat a essuyé un "feu" nourri de mottes de neige bien mouillée, parfois teinte de rouge, sous l'oeil presque amusé des policiers postés derrière les clôtures, sous les cris anti-guerre et anti-américains des protestataires provenant surtout du contigent anti-capitaliste.

Mais cette partie de la foule n'était pas suffisamment imposante pour que l'événement soit plus développé, le contigent ayant négligé de prendre les devants de la marche avant son arrivée au consulat; au bout de la demi-heure d'attaque à l'arme blanche le groupe est reparti faire sa propre marche dans les rues du Vieux-Québec, faisant un détour pour s'arrêter devant le centre de recrutement des Forces Armées et terminant le trajet sous la porte St-Jean pour un dernier round de percussions et d'animation.

Vous auriez aimé faire votre part mais vous n'avez pas un consulat américain dans votre voisinage? Cliquez et imprimez la photo ci-dessous, collez-la sur un mur extérieur, de préférence dans un lieu public et en groupe, et pratiquez-vous à la réplique à la "balle blanche"...