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Les hommes à la guerre et les femmes en prostitution ?Sisyphe, Lundi, Février 24, 2003 - 12:06
Sisyphe
Les hommes à la guerre, les femmes en prostitution, disait un jour l'écrivaine Nancy Huston. Dans les deux cas, ceux qui en tirent profit ne sont pas ceux qu'on pense. «Les enjeux occultés de la prostitution et leurs conséquences sur les rapports hommes-femmes», par Yolande Geadah Yolande Geadah publie cette semaine chez VLD éditeur un ouvrage intitulé « La prostitution : un métier comme un autre ?», dont on peut lire un extrait sur Sisyphe. « Certaines recherches révèlent que la banalisation de la prostitution a pour effet de libérer les hommes de la nécessité de développer des rapports plus respectueux et plus égalitaires non seulement dans le couple, mais aussi au travail. (...) Pour montrer le lien avec le harcèlement sexuel, certaines auteures suggèrent d’imaginer une même femme travaillant le jour dans un bureau ou une usine et le soir dans un club de danseuses nues (...). Les collègues masculins de cette femme qui fréquentent le club doivent donc distinguer très clairement entre le moment où ils ont le droit de lui caresser les fesses et les seins, parce que cela fait partie de son travail, et le moment où ils ne peuvent pas le faire sans être accusés de harcèlement sexuel. Il y a fort à parier que les hommes ne feront pas cette distinction. Dans les faits, ils ne la font pas, même quand il s’agit de femmes différentes, affirment Sullivan et Jeffreys (2001).(...)» «Abolir la prostitution», par Marie-Victoire Louis «Le système prostitutionnel est indigne. Il doit être aboli, écrit la chercheuse. Il est indigne car il légitime le système de domination qui considère comme normal que le sexe de certains êtres humains soit un territoire de leur corps étranger à eux mêmes.» «On veut protéger les clients dans l'affaire de la prostitution juvénile à Québec », par Claudette Gagnon Claudette Gagnon suit pour nous l'évolution de l'affaire de la prostitution juvénile à Québec. Elle adresse une critique au quotidien Le Soleil - elle pourrait s'adresser aussi à d'autres médias - qui a publié un article tendant à excuser les clients et les proxénètes en invoquant le «consentement» des adolescentes victimes d'un réseau de prostitution. «Peut-on parler dans ce contexte d'une société évoluée ? Dans tous les autres domaines, il existe un consensus social sur la responsabilité des adultes envers les mineur-es. Pourquoi en serait-il autrement dans le domaine de l'exploitation sexuelle ?» «Adulte et juvénile, la prostitution est le contraire de l'autonomie sexuelle », par Rhéa Jean Rhéa Jean réagit au texte de Claudette Gagnon. « Pour moi, il n'existe pas de frontière réelle entre la prostitution infantile et la prostitution d'adulte, écrit-elle, puisque la prostituée d'aujourd'hui est souvent l'enfant ou l'adolescente abusée d'hier. Le jour où elle souffle ses 18 bougies, elle ne se transforme pas tout d'un coup en "professionnelle" autonome ! D'ailleurs, la prostitution en soi est le contraire de l'autonomie sexuelle : parce que je n'ai pas de désir et que je ne te choisis pas, je veux que tu me donnes une compensation financière. L'autonomie sexuelle, ce n'est pas recevoir de l'argent, mais vivre sa sexualité en tenant compte de son désir et son plaisir. En ce sens, toute prostitution est éthiquement inacceptable et tous ceux qui tentent de détruire l'autonomie sexuelle d'une femme à travers la marchandisation de son corps agissent de façon contraire à l'éthique et aux droits humains. » Sans oublier l'ensemble de notre dossier sur le sujet.
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