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Des femmes exigent leur place dans les institutions démocratiques au QuébecMicheline Carrier, Mercredi, Janvier 29, 2003 - 14:50
Micheline Carrier, Élaine Audet
Au Québec, le mouvement des femmes commence à manifester de l'impatience devant le peu d'efforts consenti jusqu'ici pour accroître la représentation féminine dans les institutions démocratiques. Il veut profiter de la réforme de ces institutions projetée par le gouvernement pour obtenir des changements notables et concrets. Cette détermination ressortait au colloque "De la parole aux actes : regards de femmes sur la démocratie", qui s'est tenu à Montréal les 24, 25 et 26 janvier 2003, une initiative du Collectif Féminisme et démocratie. L'événement a réuni environ 200 femmes - et quelques hommes - de régions, de milieux et de groupes différents. Dans une brève allocution d'ouverture, le ministre responsable de la réforme des institutions politiques dans le gouvernement du Québec, M. Jean-Pierre Charbonneau, a expliqué les objectifs de la réforme projetée et a félicité le Collectif Féminisme et démocratie de saisir la balle au bond. Le mouvement des femmes préparera ainsi le terrain, a-t-il dit, aux audiences publiques de la Commission des institutions de l'Assemblée nationale du Québec sur la réforme du mode de scrutin, qui se tiendront en février. Ces audiences porteront presque exclusivement sur le mode de scrutin, notamment sur le scrutin proportionnel, dont il est question chez nous depuis 1802, a dit le ministre. Par ailleurs, le colloque incitera peut-être plus de femmes à suivre les travaux des États généraux sur la réforme des institutions démocratiques qui réuniront, en février également, quelque 1 250 personnes. S'appuyant sur les ouvrages respectifs du collectif Clio et de Simonne Monet-Chartrand, l'écrivaine Hélène Pedneault a retracé les grandes lignes du parcours des femmes qui ont lutté pour la reconnaissance de leurs droits politiques depuis les débuts de la colonie. Elle a donné des exemples illustrant leur détermination à se voir reconnaître d'abord un statut de personne et de citoyenne, puis des droits dans tous les domaines (familial, social, travail, droit, politique et autres). Des conférencières ont ensuite présenté les expériences et les enjeux de la démocratie politique pour les femmes. Michèle Asselin, coordonnatrice de l'R des Centres de femmes du Québec, a rappelé les étapes récentes qui ont amené les Québécoises à s'interroger sur les institutions politiques : Femmes en tête, en 1990, qui soulignait l'anniversaire de l'obtention du droit de vote des Québécoises; le forum Pour un Québec Féminin pluriel, en 1992, qui a réuni un millier de femmes; la Marche Du Pain et des roses, en 1995, qui a conduit des milliers de femmes et d'hommes devant l'Assemblée nationale du Québec pour dénoncer la pauvreté et les injustices sociales ; enfin, la Marche mondiale des femmes en l'an 2000, qui a mobilisé 35,000 Québécoises, à Montréal seulement. On se rappelle que, lors de cet événement, les revendications des femmes ont subi une rebuffade du gouvernement québécois. Françoise David, alors présidente de la Fédération des femmes du Québec, avait lancé l'idée d'un parti féministe. Michèle Asselin a souligné l'importance cruciale pour les femmes de s'interroger maintenant sur les moyens de faire entendre efficacement leur voix dans toutes les instances politiques. Lire sur Sisyphe la suite de ce reportage sur un événement qui marque une étape dans le cheminement politique du mouvement des femmes au Québec.
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