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Victoire définitive des étudiants contre Pepsi

Cinoche, Jeudi, Janvier 23, 2003 - 14:49

Cinoche

Après plus de deux ans de démarches à la Commission d’accès à l’information, les trois étudiants mandatés par le Regroupement des étudiantes et étudiants en sociologie de l’Université de Montréal (REESUM) obtiennent enfin copie du contrat d’exclusivité qui lie la multinationale Pepsi à leur université et à la FAÉCUM. La fin d'une longue saga. Le début d'une mobilisation?

Après plus de deux ans de démarches à la Commission d’accès à l’information, les trois étudiants mandatés par le Regroupement des étudiantes et étudiants en sociologie de l’Université de Montréal (REESUM) obtiennent enfin copie du contrat d’exclusivité qui lie la multinationale Pepsi à leur université et à la FAÉCUM.

La décision favorable au dévoilement de l’entente a été reçue avec un enthousiasme modéré à la mi-décembre, Pepsi disposant alors d’un délai de 30 jours pour déposer une demande d’appel. C’est suite à l’expiration de ce délai que l’Université de Montréal s’est vue forcée de remettre le document aux étudiants mardi dernier.

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L’élément majeur de cette entente est la clause de volume minimum de produits Pepsi que les étudiantes et étudiants doivent avoir consommés au terme de l’entente. Sans quoi, une pénalité leur est imposée sous forme de prolongation du contrat jusqu’à l’atteinte de cet objectif établit à 820 000 caisses (ou 12 millions de litres, soit 17 litres par étudiant, par session) ou jusqu’à concurrence de 3 ans. On se souviendra qu’une clause similaire avait été dénoncée dans le cas de l’entente entre Coca-Cola et UBC. Au rythme où vont les choses, selon le dire même de la compagnie, les objectifs de vente sont loin d’être atteints, ce qui rend plus que probable un éventuel prolongement de ce contrat.
Ce manque de ferveur des étudiants envers la consommation de boissons gazeuses sur le campus, s’il réjouit, est aussi la plus belle illustration de l’hypocrisie des arguments initialement proposés par les représentants de Pepsi dans le cadre des négociations de l’entente (voir le Quartier Libre de l’année 1998-1999). Ceux-ci se désolaient de la distance que devaient parcourir les étudiants assoiffés pour se désaltérer. Force est d’admettre aujourd’hui que ce la soif des gens de chez Pepsi n’est pas la même que celle des étudiants…

Certains de leurs élus par contre sont engagés dans un Comité Marketing – son existence est révélée dans le contrat – aux côtés de l’Université et de la compagnie afin de « développer des programmes qui garantiront le bénéfice de toutes les parties en présence » (art. 6.3.1). En effet, la FAECUM et l’Université « s’engage[nt] à prendre tous les moyens raisonnables pour respecter le Volume minimum d’achats » (art. 2.2). On conviendra qu’il s’agit d’une position plus que délicate pour la Fédération qui n’est d’ailleurs pas à un paradoxe près; on n’a qu’à consulter les journaux étudiants de l’automne pour constater dans ce dossier les « doubles discours », pour ne pas le dire autrement.
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Quant aux argents, ils représentent beaucoup moins que ne le laissait imaginer le joli slogan « 10 millions sur 10 ans ». Dans les faits, on apprend que les redevances atteignent 6,444 millions (644 000$/an), en plus du tiers des ventes. Malgré le caractère dérisoire de cette somme en regard du budget annuel total de l’institution (300 millions), les craintes formulées à l’égard de la dépendance qu’elles engendrent semblent fondées si l’on en croit les commentaires de Me Verrier, l’avocate de l’Université, suite au non versement des sommes dues par Pepsi depuis juin dernier. Le non paiement aura « un impact certain » dit-elle, tandis que la FAECUM devra « réaménager l’ensemble de [ses] dépenses afin de couvrir le manque à gagner » (La Presse, 5 nov. 2002).

Le reste de l’argent (environ 2,3 millions) est distribué en divers « programmes » de fidélisation de la clientèle et de marketing, sous forme de bourses, d’emplois, d’actions de la compagnie (!), de projets étudiants (devant recevoir l’aval de Pepsi et afficher ses couleurs).

C’est dire que près du tiers des sommes de l’entente sont allouées à des opérations de marketing et de publicité sur un campus et envers une clientèle dont l’administration et la FAECUM ont monnayé l’accès exclusif à cette multinationale qui, rappelons-le au passage, a été sévèrement critiquée pour son soutien à la dictature birmane.

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Caroline Dawson
Pierre-Philippe Lefebvre
David Pilon

Pour obtenir une copie de l’entente, contactez le Bureau des affaires juridiques de l’Université de Montréal au (514) 343-7066

Vous pouvez aussi consulter la décision rendue par la Commission d’accès à l’information sur le site : www.cai.gouv.qc.ca.



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