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La grand messeMario Cyr Graffici, Lundi, Décembre 9, 2002 - 17:11
Mario Cyr
Le sommet des régions se tenait récemment à Québec. Une gigantestque opération de marketing visant à redorer l'image du gouvernement péquiste à l'aube des éléctions. La grand-messe par Mario Cyr Des centaines de participants de toutes les régions du Québec, plusieurs bravos, hourras et mercis, un premier ministre ovationné avant même la prononciation de son discours, quelques annonces économiques et surtout beaucoup de papiers. Bienvenue au Sommet des régions qui se tenait à Québec. Le but premier d'un tel événement était de trouver des pistes de solution pour stimuler l'économie des régions. Objectif très noble que celui-ci. Donc pendant trois jours, les délégués ont eu l'occasion de rencontrer directement les grands décideurs du gouvernement péquiste. Suite à ces discussions, des centaines d'annonces ont été faites. La plupart des observateurs s'entendent pour dire qu'il n'y a pas grand-chose sous le soleil. Le ministre des régions, Rémi Trudel, a proposé une " décentralisation à la carte " grâce à la formation d'une (vous l'avez dans le mille !) commission ! Il y a eu signature d'entente entre la Société générale de financement (SGF) et les régions pour favoriser leur développement dans des créneaux spécialisés, une entente avec Air Canada pour réduire le coût des billets en région et les demandes régionales de redevance sur les ressources naturelles ont été renvoyées (là aussi vous l'avez dans le mille) en comité ! Malgré des annonces assez timides, le sommet fut un succès. Un succès pour le gouvernement, entendons-nous. Le but de la chose n'était pas de provoquer des changements économiques importants. Ce n'était pas un sommet économique, mais bel et bien un sommet politique. Une grande opération de marketing visant à redorer l'image du gouvernement péquiste. On dirait presque que nous serons en élection d'ici un an maximum (on dirait presque, hein !). Donc, si les retombées économiques de ce sommet restent à déterminer, sur le plan politique ce fut un grand succès. Grâce à ce sommet, grâce aussi au plan d'action santé du ministre Legault et à la politique de l'eau (annoncée récemment), le gouvernement donne l'impression de gouverner et de faire bouger les choses. Les péquistes y vont même d'annonces allant jusqu'en 2005, question de contrecarrer l'impression d'un gouvernement qui court à la défaite et question de fouetter les troupes souverainistes malmenées par les sondages. Avec ce sommet, le gouvernement Landry s'est surtout réapproprié le dossier des régions. Je suis convaincu qu'au cours des prochaines semaines, des annonces savamment planifiées nous emmèneront cahin-cahan jusqu'au prochain scrutin. En politique, à la veille d'élection, c'est ce qu'on appelle : "scorer" ! Même en sachant la défaite inévitable. De plus, grâce à son oreille attentive pendant les trois jours du sommet, le gouvernement s'est donné des ambassadeurs dynamiques qui, une fois retournés chez eux, feront tout leur possible pour expliquer le pourquoi de ces politiques au bon peuple. Surtout que la plupart des gens présents à ce sommet sont tributaires du gouvernement. Une fois enlevés les gens du CRD, du CRCD, du CLD, des conseils de toutes sortes, des fédérations syndicales et communautaires et j'en passe, il ne restait plus beaucoup de chaises pour les empêcheurs de tourner en rond. Autres grands absents : les entrepreneurs et les gens d'affaires. À mon avis, c'est un manque certain, car ces derniers représentent les véritables moteurs économiques d'une région. Le sommet ressemblait par moment à une grande fête de famille. Je ne blâme pas le travail des participants. Après plusieurs appels téléphoniques, je peux affirmer que ces gens se sont investis dans un exercice auquel ils croyaient et ça, c'est tout à leur honneur. Donc, si ce sommet a eu du bon, c'est justement grâce à toutes les personnes qui se sont rendues à Québec. Plusieurs intervenants et décideurs régionaux ont pu, pendant trois jours, discuter de leurs problèmes respectifs, mais surtout se rencontrer. C'est la première fois que quelqu'un leur offrait cette opportunité. Donc, en terminant, en plus de permettre cette rencontre, il y a quand même eu quelques bons points pendant ces trois jours. Pensons à l'entente avec Air Canada ou à la décentralisation des pouvoirs. Malheureusement, malgré ces quelques bons points, je ne peux empêcher l'odeur partisane qui entoure cet événement de me chatouiller désagréablement les narines. C'est un peu comme le mec qui, dans un bar, offre un superbe bouquet à cette splendide fille au décolleté plongeant. Ah, elles sont belles, les fleurs, il n'y a pas de doute, mais le mec, il veut autre chose ! Espérons seulement que les fleurs du gouvernement ne faneront pas trop vite ! |
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