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À QUÉBEC, DÉBUT DU PROCÈS DE GERMINAL

Anonyme, Friday, March 29, 2002 - 08:00

À Québec a débuté lundi le procès des 7 de Germinal qui avaient été arrêtés avant le Sommet des Amériques après avoir subit une campagne de répression particulièrement agressive (comme si elle ne l’était pas déjà assez !) de la part des autorités étatiques et policières. Les témoignages entendus lors des deux premières journées furent particulièrement instructifs sur les tactiques d’infiltration et sur l’absurdité des moyens employé par l’appareil répressif pour arriver à ses fins.

Québec, mardi 26 mars 2002 – Presque un an après leur arrestation, commençait lundi le procès des sept inculpés du groupe Germinal, dont cinq avaient été emprisonnés plus de 40 jours sans aucune justification.

On se rappelle que durant les mois de préparation et de mobilisation en vue du Sommet des Amériques, les groupes organisant la résistance ont été victimes d’une intimidation et d’une répression particulièrement agressive (comme si elle ne l’était pas déjà assez !) de la part des autorités étatiques et policières.

C’est le cas des militants et militantes de Germinal qui furent ciblés des mois avant la tenue du Sommet pour finalement être arrêtés à grand déploiement quelques jours avant, permettant ainsi aux forces militaires et policières un coup médiatique particulièrement important pour justifier la limitations des droits et libertés civiles (s’il en est !).

La première journée, d’un procès qui devrait durer de deux à trois semaines, a été consacrée au premier témoin, l’agent infiltrateur « Viel » de la GRC. Le dit gendarme étant toujours « actif » (sic !), le juge Sabin Ouellet a accepté la demande de la Couronne de protéger le témoin et ainsi ne pas permettre son identification par l’auditoire.

Le témoignage de l’agent Viel fut particulièrement instructif sur les tactiques d’infiltration et sur l’absurdité des moyens employé par l’appareil répressif pour arriver à ses fins. L’interrogatoire de la Couronne nous a confirmé qu’un emploi (et plus tard un deuxième) avait bel et bien été créé sur mesure afin de permettre l’infiltration de Germinal. De fait une offre d’emploi de transport de véhicule ayant permis de recruter un des membres du groupe avait été distribuée seulement dans son bloc appartement… (et peut-être dans le voisinage, mais le gendarme n’a pas pu nous confirmer ce détail). C’est au cours des trajets où ils devaient effectuer les transports que l’agent #1 s’est lié avec un des accusé, ne ratant pas d’occasions pour montrer sa conscience ( ?!) sociale et s’attirer sa sympathie. C'est d'ailleurs lors de ces transports de véhicule que le gendarme #2 entrera dans le décor, lui aussi comme employé.

L’interrogatoire du premier témoin semble aussi confirmer que malgré la présentation de dangereux terroristes qu’on a tenté d’en faire, le groupe n'avait pour but que la destruction du périmètre de « sécurité » et n'était équipé en ce sens que d’éléments défensifs et de diversion. D’ailleurs un élément que la défense semble vouloir faire ressortir du premier interrogatoire est le fait que, malgré l’importance que le témoin semble vouloir lui donner, la fabrication de cocktail molotov n’a jamais été prévue par le groupe en Assemblée générale. Cependant, le témoignage fait mardi par le gendarme Tremblay, second témoin de la couronne dans cette affaire, semble contredire le premier. Selon l’agent #2 certains membres du groupe avait déjà lors de la seconde réunion générale manifesté l’intention de fabriquer des «engins explosifs» composés de contenants de verre, de pétrole et d’une mèche imbibée de combustible. L’utilisation de cette équipement spécialisé aurait eu pour but, selon lui, d’assurer une retraite au groupe lors d’une charge policière éventuelle. Il est à noter que le gendarme Tremblay avait, lors de cette réunion amené deux galons de vins et une bouteille de sambuca (sur le bras de l'État...), certainement dans le but altruiste de contenter la soif de nos camarades.

Malgré l’injustice flagrante dont sont victimes les 7 de Germinal, cette tactique d’intimidation n’est pas isolée. Au Québec, depuis 1999, l’État québécois a à son actif plus de 1000 arrestations politiques. Continuons à nous opposer à la criminalisation de la contestation sociale et politique qui se fait de moins en moins subtile. Notre arme c’est la solidarité !



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