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Compte rendu de la manifestation à l’occasion de la journée internationale contre la brutalité policière organisée par Ci

patc, Wednesday, March 20, 2002 - 12:17

Roberto Nieto

Vendredi le 15 mars dernier, un peu moins de 500 personnes se sont rencontrées vers cinq heures de l’après-midi au carré-Berri, dans le centre ville de Montréal, pour montrer qu’un nombre croissant de gens dénoncent les abus de la police, qui serait responsable de la mort de 21 personnes depuis 1990, qui exerce régulièrement une brutalité excessive (surtout contre les gens de la rue) et qui fait tout simplement office de force répressive contre toute personne qui avance une vision radicale ou marginale de la société.

Compte rendu de la manifestation à l’occasion de la journée internationale contre la brutalité policière organisée par Citoyens et citoyennes opposés à la brutalité policière.

Vendredi le 15 mars dernier, un peu moins de 500 personnes se sont rencontrées vers cinq heures de l’après-midi au carré-Berri, dans le centre ville de Montréal, pour montrer qu’un nombre croissant de gens dénoncent les abus de la police, qui serait responsable de la mort de 21 personnes depuis 1990, qui exerce régulièrement une brutalité excessive (surtout contre les gens de la rue) et qui fait tout simplement office de force répressive contre toute personne qui avance une vision radicale ou marginale de la société. Ces jours-ci, et étant donné les événements du 11 septembre, la police jouit d’une liberté d’action qui n’existait pas jusqu’à tout récemment. Avec la loi C-36, le pouvoir d’action de la police se trouve à croître et il est évident que pour un certain nombre de personnes, qui ont pris le temps et fait l’effort de s’informer, tous ces éléments représentent une menace non seulement pour les défenseurs de la justice sociale, mais pour la société en général. Les personnes les plus touchées par toutes ces mesures seront celles qui auront le moins les moyens de se faire entendre et COBP fait régulièrement connaître des cas qui ne sont pas diffusés dans les médias et qui ne reçoivent l’attention de personne. Les personnes victimes d’abus de la police sont, presque toujours, sans moyen de défense.

Pour cette journée internationale d’action contre les outrages de la police, des gens donc sont venus d’un peu partout : Drummondville, Québec, Ottawa, de la rive-sud montréalaise et même des États-Unis. Les gens venaient poussés pas des motifs parfois très différents (certains parce qu’ils sont directement et parfois quotidiennement en contact avec la police, d’autres pour dénoncer l’Autorité), mais malgré l’étendue des divergences d’opinions et de visions, ils venaient tous et toutes pour être là ensemble et marcher calmement sous une température qui en aura découragé plusieurs.

Une bannière de COBP ouvrait la voie avec, plus loin, une bannière de la CLAC, de KABATAANG (un groupe de philippins) et d’autres. Les centaines de personnes se sont mises à marcher dans les rues de façon très calme. À un moment donné, ils sont arrivés devant le quartier général de la police (coin Ste-Catherine et St-Urbain) où des squeegees se sont mis à nettoyer les vitres des lieux. Une fille s’est mise à amuser le public devant l’emplacement symbolique en jonglant avec du feu. L’arrêt aura duré en tout quelques instants. Au moment où la foule se remet en marche –toujours calmement, une personne lance un objet dans une vitre du QG (la police fait état de 6 carreaux brisés…). Aucune réponse de la police; tout reste ensuite très calme.

Les gens prennent le chemin du vieux Montréal en chantant et en criant des slogans, avec la camionnette de COBP qui les suit. À trois coins de rue du lieu où est survenu l’incident, et alors qu’ils se trouvent toujours à l’arrière de la manif, les policiers lancent soudainement un avis, menaçant de procéder à des arrestations si les gens ne quittent pas les lieux de la manifestation. Presque personne n’a entendu cet avis qui provenait loin de l’arrière de la marche; tout au plus quelques personnes auraient eu connaissance du message des policiers (qui, si on se fie à des expériences passées, lancent ces avertissements de façon relativement inaudible).

Quelques minutes plus tard, les manifestants sont devant le palais de justice et des discours sont prononcés. L’événement est vraiment très calme, puis soudainement des centaines de policiers armés de matraques et de boucliers sortent des environs et procèdent à l’encerclement de la foule. Plus de 400 personnes sont là et la police procède lentement et progressivement à une fermeture du cercle afin d’enfermer tous les gens présents. Vers 18h45, il y a plus de 350 personnes enfermées qui attendent la suite. La police procède à des arrestations systématiques. Une par une les personnes sont emmenées, ligotées, photographiées à même la rue, puis embarquées dans un fourgon de police. La scène se déroulera pendant plus de 5 heures; c’est-à-dire qu’entre 19h00 et minuit des gens sont restés enfermés dans un cordon policier à l’intérieur duquel ils n’avaient pas la possibilité de bouger, ceci dehors à une température de –10 ou de –15 degrés.

A l’intérieur du cercle policier se trouvaient une femme en chaise roulante, deux femmes avec des enfants en bas âge et quelques touristes effarés qui faisaient connaissance avec la trépidante vie nocturne de Montréal.

Ayant fermé la zone au public, et tentant de limiter les incursions des journalistes, les policiers pouvaient effectuer un travail sans avoir l’embarras du regard public. La seule équipe de télévision présente était celle de TVA à qui les policiers offraient gracieusement de filmer les sacs des manifestants, la presque entièreté desquels contenait des effets parfaitement légaux. À certains moments, ils pointaient du doigt une boule ou autre " arme " dangereuse (mais parfaitement légale) comme preuve des mauvaises " intentions " des manifestants. Le seul objet apparemment illégal découvert sur un manifestant était un contenant de poivre de cayenne.

Pendant que les journalistes filmaient ces scènes, les centaines de personnes souffraient du froid et, détenus, devaient patienter dans les fourgons de police et autobus que la ville avait mis à leur disposition. Certaines personnes ont déclaré avoir attendu pendant plus de 7 heures dans ces derniers, les mains toujours ligotées, sans avoir pu en sortir pour utiliser une toilette.

C’est ainsi qu’on en est arrivé à 371 arrestations et un événement passé presque complètement inaperçu dans l’ensemble des médias québécois.

Les arrêtés ont été envoyés dans trois centre de détention sur l’île de Montréal. Au centre de détention Sud, sur la rue Guy, les dernières personnes ont pu quitter les autobus de police vers 4 heures le matin. Quelques personnes n’ont jamais pu appeler qui que ce soit à l’extérieur et les gens étaient entassés à 40 dans des cellules de 10 ou 15 personnes. Une personne malade nécessitant des médicament spéciaux n’a pu y avoir accès qu’après des pressions répétées à l’intérieur et à l’extérieur de la prison.

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