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Faut-il participer aux élections « démocratiques » ?

Anonyme, Wednesday, April 6, 2011 - 08:19

Robert Bibeau robertbibeau@hotmail.com

Je sais comme il est déplaisant de connaître le dénouement d’une comédie avant la fin de la représentation et d’anticiper la conclusion parce que le scénariste a été simpliste et d’une certaine façon méprisant envers son public impatient d’en connaître le dénouement.

Aujourd’hui, puisque les scénaristes du spectacle électoral canadien nous ont considérés comme des demeurés et n’ont pas su dissimuler leurs manipulations de coulisse, nous connaîtrons, trois semaines avant la conclusion, le résultat du scrutin secret avant même que les citoyens canadiens n’aillent voter discrètement dans l’isoloir.

Naïvement, puisque les sondages truqués d’avant campagne le donnaient en avance, chacun a cru (comme le premier ministre canadien lui-même) que Stephen Harper l’emporterait haut la main, l’élection ne devant être qu’une formalité de consécration pour ce néo-fasciste de l’ouest canadien. Et bien tous se trompent. Ce n’est pas ainsi qu’en ont décidé les manipulateurs d’élection. Ce ne sont pas les néo-cons qui seront appelés aux commandes du bateau amiral des impérialistes canadiens, ce sont les vieux routiers, leurs préférés, ceux sur lesquels ils ont souvent compté depuis le début de la Confédération, le Parti Libéral du Canada.

L’option néo-con n’est pas le premier choix de la classe capitaliste. C’est l’option pour réaliser les tâches difficiles, l’alternative de secours quand tout va mal. Dans les cas presque désespérés elle appelle les néo-cons à la barre et leur confie son destin; dans tous les autres cas les impérialistes canadiens préfèrent les sociaux-collaborateurs libéraux, Nouveau Parti Démocratique (NPD) comme en Ontario et dans les provinces de l’ouest ou le Bloc québécois (BQ) au Québec.

L’avantage des sociaux-collaborateurs sur les néo-cons, c’est qu’avec le concours des bureaucrates syndicaux hâbleurs et de la gauche pluriel ils trompent les travailleurs, ils feront la politique des néo-cons de Monsieur Harper mais sans heurts, ils sont de meilleurs soporifiques et sont beaucoup plus éclectiques, moins rigides, moins souvent la matraque au poing et les prisons remplies de récalcitrants. Les sociaux-comploteurs parviennent à maintenir la paix sociale en ayant un peu moins recours à la répression.

Parfois les politiciens à la solde des industriels de l’Est (Ontario-Québec) font comprendre aux Américains qu’ils ne peuvent intervenir militairement en Irak car leurs intérêts impérialistes ne sont pas bien servis par cette attaque, alors que les néo-cons représentant les pétroliers de l’Ouest (Alberta, Saskatchewan) ne refusent jamais leur concours pour une attaque néo-coloniale. Ils sont en collusion parfaite avec leurs associés outre 49e parallèle (États-Unis d’Amérique) et répondent rapidement aux demandes d’assistance, comme ils l’ont prouvé en Libye récemment.

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Il y a plusieurs années (1984-1993), l’avant-dernier maître séant de l’Alliance Progressiste-Conservatrice, M. Brian Mulroney avait réussi l’union entre la bourgeoisie industrielle du Québec, inféodée aux impérialistes industriels américains, et les impérialistes du pétrole de l’ouest, inféodés aux impérialistes des hydrocarbures des États-Unis, par-dessus la tête des industriels « nationalistes » de l’Ontario et des Maritimes.

Brian Mulroney et ses Progressistes (sic) Conservateurs avaient été appelés au pouvoir par la classe capitaliste monopoliste canadienne et américaine parce que les libéraux hésitaient à voter en faveur de la création d’une zone de libre-échange nord américaine (ALENA, États-Unis, Canada, Mexique) et ils ne se décidaient pas à instituer un système de taxe sur la valeur ajoutée (TPS) pour imposer encore plus lourdement le peuple canadien. Les « Bleus » de Mulroney ont réalisé ces deux tâches puis ont été lessivés à l’élection suivante (1993) par l’électorat en colère. Les « Rouges » (sic) du parti Libéral les ont remplacés en faisant la promesse une fois élus de démanteler ce que les « bleus » avaient édifié; ils n’en n’ont rien fait évidemment. Voilà un bon exemple de la fourberie de la démocratie bourgeoise.

En 2006, l’Alliance réactionnaire Conservatrice de Stephen Harper a été appelée au pouvoir par la classe capitaliste monopoliste canadienne avec le soutien des impérialistes américains afin, encore une fois, d’imposer le diktat américain sur la politique canadienne. Il y a plusieurs années que les États-Unis demandent à la classe capitaliste canadienne de contribuer plus sérieusement aux efforts de guerre et d’agression dans les Balkans, contre l’Irak, contre l’Afghanistan, contre la Libye et contre l’Iran éventuellement, etc. et les libéraux se sont souvent éclipsés prétextant le mauvais état de l’armée pour ne pas soutenir ces guerres de rapine américaines.

Comme précédemment, l’Alliance réactionnaire Conservatrice a eu mandat de corriger la situation. Depuis l’élection de Stephen Harper, et cela totalement à l’encontre de la volonté populaire, le budget du ministère de la « Défense » a augmenté de 30 %, et un contrat de 30 milliards a été signé pour l’achat d’une soixantaine d’avions furtifs F-35 américains. D’autre part, l’État « Harper » a poursuivi sa politique de liquidation des acquis sociaux et le démantèlement des services étatiques pour remettre ces services publics à la curée du secteur capitaliste monopoliste privé. Les Conservateurs ayant accompli ces basses besognes, le pouvoir sera maintenant remis par les capitalistes monopolistes canadiens à leur parti politique préféré (le Parti Libéral) qui poursuivra la politique réactionnaire conservatrice mais sans monsieur Harper, qui devrait dégoter pour service rendu un emploi très lucratif et la participation à de nombreux conseils d’administration.

C’est que Stephen Harper n’a pas su consolider l’alliance avec les capitalistes monopolistes du Québec. Ce laquais s’est mis trop ouvertement au service des seuls pétroliers de l’Ouest et il a méprisé les impérialistes industriels de l’Ontario et de la Colombie-Britannique (industrie du bois et de la pêche) qui ont maille à partir avec les impérialistes américains et se tournent peu à peu vers l’impérialisme chinois. Il arrive que la classe capitaliste canadienne ne parvient pas à faire son unité; c’est alors au plus fort la caisse gouvernementale, et cette fois, la caisse passera entre les doigts futés des impérialistes financiers ontariens après avoir été accaparée cinq années d’affilée par les pétroliers de l’Ouest.

Oubliez les analyses fantaisistes des chroniqueurs politiques, la bataille de coq à propos de la coalition interpartis que tous les partis fédéraux ont souhaitée puis reniée, oubliez les promesses électorales destinées à brouiller les cartes et à appâter les pecnots méprisés par la classe des commis voyageurs politiques biens payés… tout cela vise à distraire et à diriger vers les urnes puis vers la petite case (du candidat Libéral) où à la fin de l’exercice électoral frauduleux une minorité d’électeurs canadiens croira résider la moins pire des solutions désastreuses à la crise économique et politique en cours au Canada.

Voilà résumée en quelques strophes la fraude électorale démocratique bourgeoise canadienne à laquelle toute la gauche voue un culte désordonné, pour ne pas parler de la droite qui prie chaque nuit le dieu « démocratie ». Observez en France, en Belgique, en Suisse, vous constaterez les mêmes magouilles et les mêmes mystifications de la population.

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Voici résumé cette séance de cinéma vérité électorale canadienne. Stephen Harper vient de démarrer sa campagne en toute confiance, il n’a pas été mis dans la confidence croyant en sa bonne étoile brillante au firmament des serviteurs de la classe des parvenus. Eh oui, il arrive que les faiseurs d’élections ne dévoilent pas leur stratégie à leurs pions car alors ils se rebifferaient et ne s’accommoderaient pas d’un scénario de perdition.

Dans quelque pays d’Occident que ce soit, ce ne sont pas les résultats des intentions de votes avant la campagne électorale qui comptent mais les sondages sur le degré de satisfaction de la population envers la gestion d’un parti bourgeois au pouvoir (par exemple, ces sondages sont désastreux pour Sarkozy et il sera très difficile de sauver le soldat Sarkozy). Si Harper avait respecté cette règle, il aurait sagement évité de défier ses adversaires des partis sociaux-collaborateurs coalisés (Libéral, NPD et Bloc québécois).

En début de campagne, comme il n’est jamais recommandé de le faire, l’Alliance réactionnaire Conservatrice a démarré sur les chapeaux de roues avec une confortable avance dans les intentions de votes; ces nabots ne peuvent que reculer dans les intentions de vote, leur marge de manœuvre vers l’avant étant épuisée. Il vaut mieux partir avec un retard dans les sondages puis remonter la pente progressivement… L’effet « gagnant » est alors assuré.

Les libéraux d’Ignatieff, ont marqué le pas et ne se sont pas trop agités en début de campagne électorale, de même pour les chauvins bloquistes dans leur fief du Québec. À la mi-campagne, les sondages devraient commencer à bouger et indiquer le revirement de l’électorat manipulé par les médias qui ont commencé à se réaligner suite aux ordres reçus de leurs patrons, les propriétaires des cartels médiatiques (six au Canada, ils sont faciles à identifier).

À la fin de la tournée en autobus nolisés des candidats pour la direction de l’État-major étatique, l’électorat canadien découvrira que le gagnant est Michaël Ignatieff et le groupe des impérialistes financiers de Toronto (la métropole financière canadienne). Ce diplômé de Harvard et de Cambridge, petit fils d’immigré « russe Blanc » contre-révolutionnaire, aura son heure de gloire pour servir ses maîtres WASP de l’Ontario.

Les divers partis de gauche soi-disant communiste mais aussi trotskyste et pseudos « Marxiste –Léniniste » rangeront leurs brocards, leurs affiches, leurs dossards et leurs pancartes jusqu'à la prochaine mascarade démocratique bourgeoise où ils viendront accréditer le mythe des élections « démocratiques » manipulées à grand frais et aux multiples magouilles et mensonges auxquels de moins en moins de citoyens canadiens portent attention et confiance (sauf la gauche évidemment).

Et s’il en était autrement, si un parti populaire canadien qui ne ferait pas l’affaire risquait de s’emparer du pouvoir par les urnes, sachez que la bourgeoisie annulerait purement et simplement cette formalité comme elle l’a déjà fait en Espagne, en Allemagne, en Italie, au Chili, dans quelques pseudos démocraties d’Amérique latine, en Algérie, en Palestine, en Haïti et en Côte d’Ivoire pour ne citer que les exemples les plus connus.

Qu’est-ce qu’un parti politique véritablement de gauche vient faire dans cette galère des élections démocratiques bourgeoises ? Il joue les figurants pour que madame Hilary Clinton puisse ensuite présenter la « démocratie bourgeoise » comme le modèle de gouvernance idéale et qu’ensuite elle puisse proclamer que les soi-disant « Révolution égyptienne, tunisienne et libyenne » sont victorieuses puisqu’il y aura dorénavant ce type d’élection bidon, truquée, manipulée, aux résultats alambiqués, avec alternance parlementaire - bonnet blanc puis blanc bonnet - et on recommence.

Boycottons l’élection canadienne frauduleuse, il est futile de participer à cette fourberie et dangereux de la sanctionner.



Subject: 
Et si les abstentionnistes nommaient l'alternative ?
Author: 
Michael Lessard...
Date: 
Wed, 2011-04-06 13:03

Bonjour,

Je me manque de temps, donc je vais y aller de raccourcis disons...

Le vide, surtout politique, se comble très rapidement de rapaces et de gens cherchant du pouvoir (en bien ou en mal). Vouloir sacrer à terre la démocratie représentative, c'est bien joli pour notre égo, mais il faut instaurer une démocratie réelle à sa place. Or, qui parmi nous a réussi à créer des assemblées passablement populaires, dépassant les groupes d'intérêt, visant à remplacer l'absence de démocratie actuelle ? À peu près personne ; je présume qu'il y a des exceptions. On me dira, oui mais ignores-tu les comités citoyens et les collectifs locaux ?!  Dans tous les cas, pour gérer nos relations entre villages, villes, groupes en tout genre, et aussi pour gérer nos ressources naturelles de manière collective, il faut au moins une assemblée fédérative où des délégués se parlent. Nos enjeux sociaux et conflits potentiels, d'une population de plusieurs millions, exigent plus que des collectifs locaux, souvent regroupés selon leurs intérêts propres.

Dans une société socialiste et libertaire par exemple, nous aurions des élections évidemment. Le principe électoral, en soi, n'est pas le problème. Démoniser le concept des élections, ce n'est vraiment pas réfléchi et révolutionnaire à mon avis pour la raison suivante : si ton projet révolutionnaire, tu es incapable de le faire adopter par un vote populaire, c'est que ton avant-garde et ton projet sont en échec parce que le peuple n'y adhère pas. Que ce soit s'imposer de force ou encore ne rien proposer et démoniser la démocratie représentative, dans les deux cas ça ne mène aucunement au moindre progrès révolutionnaire. Il faut proposer et avoir l'appui du peuple et cet appui prendra une forme de vote (peut-être pas de type électoral).

L'argent et les médias commerciaux donnent un avantage électoral énorme aux bourgeois lors des élections, mais l'idée que cela rend impossible et caduque le principe électoral est simplement une défaite.  Bon nombre d'élu.es ne sont aucunement de classe favorisée, et c'est quand même le peuple qui vote de manière élitiste.  Faudrait blâmer un peu les êtres humains qui font le choix de voter pour un.e capitaliste qui sert les intérêts d'une minorité.  Je ne dis que ce système actuel est démocratique au sens sincère, mais nous ne proposons rien et le peuple n'a donc rien à appuyer et aucune autre instance démocratique.

Quand les abstentionnistes proposeront une alternative, un progrès démocratique concret, j'y serai.  D'ici là, je vais essayer de faire élire une personne voulant servir les intérêts collectifs.

 

- Michaël Lessard [me contacter]

 

Parenthèse: évidemment, vous devinez que je n'adhère pas à la théorie d'une insurrection armée qui imposerait une soit-disante démocratie populaire (toute dictature doit tomber, même elle se croit de gauche). Je le précise vu que les communiqués communistes sur le cmaq.net ne nomment jamais leur alternative ni leur stratégie pour remplacer ladite démocratie bourgeoise. Il faut être beaucoup plus explicite et nommer le projet de société, sans quoi il est sain et sage de ne pas embarquer.


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Subject: 
Sur le piège électoral et l'illusion démocratique
Author: 
Vieux Sympathis...
Date: 
Fri, 2011-04-08 16:22

La question n'est pas voter ou ne rien faire, voter ou le néant, c'est plutôt : qu'est-ce que le vote peut bien nous apporter, à nous les opprimés et exploités ?

Si on prend la question au niveau primaire, si on demande à quoi servent les élections, on peut répondre : à faire vivre l'État capitaliste et à lui apporter une crédibilité. L'État, pour les marxistes, est « un appareil spécial de répression contre les exploités » (Engels). Avons-nous un quelconque intérêt à le faire fonctionner, alors que sa fonction est justement de nous faire tenir tranquilles ?

D'autre part, qui peut-on bien élire qui serve nos intérêts ? Non seulement nous ne pouvons pas contrôler ceux que nous avons élu une fois qu'ils le sont, mais peuvent-ils seulement avoir une politique qui s'oppose à la logique capitaliste et serve nos intérêts ? Dans un monde capitaliste, la réponse est bien entendu non : la bourgeoisie est la classe dominante, les rapports sociaux sont par conséquents les siens. Et force est de constater qu'à l'expérience, cela fait longtemps qu'on n'a pas élu où que ce soit quelqu'un qui défende les intérêts des exploités…

Donc, appeler à voter, ne serait-ce pas distiller des illusions sur ce que sont l'État et le système capitaliste ?

Enfin, on peut reprendre Lénine, comme le fait un peu le commentaire précédent : « tant que les capitalistes auront les meilleurs imprimeries, les meilleurs typographes, le meilleur papier, la liberté d'expression restera un mensonge ». On peut en dire autant des élections : qui d'autre que la bourgeoisie peut gagner les élections, vu que c'est elle qui les organise ?

Les abstentionnistes n'ont plus foi dans le système électoral, et sont donc par conséquent méfiants vis-à-vis de l'idéologie d'État qu'est la démocratie. Car n'oublions pas que toute la bourgeoisie est démocrate, et qu'elle est particulièrement mal à l'aise avec la question de l'abstention ! Ce n'est effectivement pas avoir encore une alternative que de s'abstenir aux élections, mais c'est le début d'une réflexion de fond sur le système politique bourgeois. Et en France, il y a d'ores et déjà des assemblées qui se développent en-dehors des syndicats, des partis politiques de tous bords, et qui discutent des leçons des luttes passées pour préparer les prochaines.

Là est la perspective, déjà actuelle, mais à développer. La perspective, c'est le renversement de l'État bourgeois, la constitution d'assemblées ouvrières, de conseils ouvriers, la prise du pouvoir par les exploités à l'échelle mondiale. Et derrière, il y a la destruction des rapports marchands, jusqu'à la société sans classe : le communisme.


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Subject: 
Re: Sur le piège électoral et l'illusion démocratique
Author: 
Michael Lessard...
Date: 
Sat, 2011-04-09 12:18

Bonjour,

Juste pour vous remercier de votre réponse : c'est très clair, bien exprimé.

On se rejoint sur le fait qu'il faut créer, en marge, la vraie démocratie ; même si ma position n'a pas changée (la valeur de chercher l'appui formel du peuple et le constat que le mal qu'ils font en gagnant les élections méritent de tenter de faire élire malgré tout des gens plus solidaires).

Ce qui tue par contre, de la part d'une partie des gens (tant électrices que non participantes), c'est l'indifférence, la complaisance égoïste, la méfiance généralisée, etc. C'est que, hier, j'ai parlé un peu à des gens votant pour Josée Verner et d'autres ne lisant jamais ce que fait le gouvernement canadien. Pour rester positif, et croire qu'une démocratie est possible, je dois peut-être ignorer cela et me concentrer sur les gens qui s'intéressent au bien commun et à la justice. Ce que je viens de dire peut sembler insignifiant, or garder espoir en l'espèce humaine me demande parfois un effort pénible.

ciao,
Michaël Lessard [me contacter]


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Subject: 
Sur les élections et la lutte…
Author: 
Vieux Sympathis...
Date: 
Wed, 2011-04-13 11:02

Merci de la remarque, j'essaie d'améliorer ma façon de discuter et d'intervenir, et c'est loin d'être facile ! Les vieilles habitudes…

Évidemment, vu que je fais partie d'une tradition politique - la Gauche communiste - dont un des mots d'ordre a été dès le départ l'abstentionnisme, je ne vais pas le renier. Mais je conçois que la question peut se poser. Et il faut y répondre en pesant le pour et le contre.

Ceci dit, dès lors que l'on parle d'absence de solidarité, de méfiance généralisée, d'égoïsme, bref, d'individualisme sous toutes ses formes, on ne peut que constater que l'isoloir en est la quintessence ; il porte bien son nom !

La classe ouvrière ne peut lutter que de façon collective, mais la société capitaliste l'atomise constamment, cherche par tous les moyens à diviser les exploités et opprimés. C'est quand ils se rassemblent qu'ils sont forts. Les élections sont le pire moment pour cela : non seulement la propagande bourgeoise atteint son niveau le plus assourdissant, mais en plus c'est peut-être le moment où les ouvriers sont les plus isolés, atomisés, individualisés, puisqu'on cherche à les faire agir en tant que citoyens. Ils n'ont aucune force, aucune réponse collective par rapport à cela. C'est bien d'ailleurs pourquoi l'abstention est ressentie comme une opposition, une révolte, un moyen de poser problème à la bourgeoisie. Bien sûr, ça n'est aucunement une action en positif, mais au moins les ouvriers ont-ils le sentiment de ne pas marcher dans la farce électorale.

Personnellement, ce n'est pas l'espoir en l'espèce humaine qui me fait fonctionner, mais l'action collective. Il est vrai que le Canada a moins de tradition de lutte que la vieille Europe, mais il faut se tremper dans les luttes massives, dans les manifestations de plus en plus énormes que nous voyons un peu partout, dans les AG, les assemblées improvisées, pour sentir la force de la classe ouvrière. Et puis il y a les jeunes qui pointent le museau et posent des questions… Ce n'est pas dans les meetings électoraux que l'on trouve tout ça…


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