Une véritable solidarité avec les femmes prostituées réside dans la lutte pour l’abolition de la prostitution

Anonyme, Wednesday, February 23, 2011 - 12:34

Author: Kathleen Piovesan, Jacqueline Gullion, Erin Graham

First paragraph (Teaser):

Nous sommes un groupe de lesbiennes de Vancouver, actives dans le mouvement des femmes. Nous avons remarqué une tendance croissante à appuyer la légalisation ou la totale décriminalisation de la prostitution, chez de nombreuses personnes préoccupées de la sécurité et du mieux-être des femmes et des hommes dans la prostitution.

Rest of the text:

Tout en appuyant la décriminalisation des personnes prostituées, nous croyons qu’elle doit se faire dans un contexte d’abolition de la prostitution, y compris la criminalisation continue des acheteurs, vendeurs, entremetteurs et trafiquants des personnes prostituées.

Nous adressons cette lettre à la collectivité des femmes lesbiennes et queer où nous vivons, parce que nous croyons que les lesbiennes et les femmes queer ont intérêt à appuyer l’autonomie sexuelle des femmes.

Légaliser la prostitution n’équivaut pas à une véritable solidarité avec les femmes prostituées ou avec la cause de l’autonomie sexuelle des femmes. Une véritable solidarité avec les femmes prostituées réside dans la lutte pour l’abolition de la prostitution et pour une gamme plus riche de choix sexuels pour toutes les femmes. Voici pourquoi.

1. La prostitution renforce la contrainte à l’hétérosexualité en enseignant aux hommes qu’ils ont le droit d’accéder à leurs conditions au corps de femmes et qu’ils ont le droit d’exiger d’autres femmes des attitudes de type prostitutionnel. En contrepartie, le lesbianisme peut créer plus d’autonomie sexuelle pour les femmes en offrant à certaines d’entre elles une autre option, où la société peut voir un exemple d’une sexualité non contrôlée par les hommes.

2. La prostitution est reliée à d’autres formes de sexualité coercitive, du fait que les acheteurs et les proxénètes utilisent leur pouvoir sous forme d’argent, de privilège sexuel masculin et/ou de violence pour décider de la nature de la rencontre sexuelle – de façon très similaire à ce que font les hommes dans le viol, la violence conjugale et l’inceste. Beaucoup de femmes prostituées ont survécu au viol, aux agressions physiques et à l’inceste avant d’entrer dans la prostitution.

Lire la suite: http://sisyphe.org/spip.php?article3791

Subject:	Solidaire du mouvement des travailleuses du sexe
Author:	Nicole Nepton
Date:	Fri, 2011-02-25 20:15

Vous dites appuyer l’autonomie sexuelle des femmes. L'autonomie n'est-elle pas la faculté d'agir par soi-même sans se laisser dominer par une autorité extérieure, y compris au nom d'une véritable solidarité comme vous dites? Comme si la mienne ne valait pas 5 cennes parce que j'appuie les revendications du mouvement de défense des droits des travailleuses du sexe, dans lequel je baigne depuis une dizaine d'années. Elles sont nombreuses les femmes dans ce mouvement-là. Heureusement qu'un petit groupe de lesbiennes est en mesure d'éclairer cette bande d'incapables de voir en quoi consiste une solidarité qui se tient.

Et quel pitoyable charabia que ceci! Tout votre discours serait à déconstruire phrase après phrase, mais ce serait exigeant pour moi que de le faire, parce que le coeur me lève quand je vous lis. C'est particulièrement le cas aussi pour mes copines travailleuses du sexe, dont plusieurs sont lesbiennes ou bisexuelles figurez-vous. Parce que la contrainte à l’hétérosexualité que la prostitution renforcerait selon vous a de nombreux ratés.

Ces hommes que vous voyez comme ayant appris qu'il ont le droit d’accéder à leurs conditions au corps des femmes alors que le lesbianisme favoriserait la création de plus d’autonomie sexuelle grâce à une sexualité non contrôlée par les hommes... non mais quelle pitoyable vision avez-vous des hommes et de la sexualité! N'avez-vous pas rencontré de ces hommes que je côtoie chaque jour et qui n'en ont rien à faire d'accéder à leurs conditions au corps de femmes comme vous dites? Et ce, qu'ils aient eu des relations sexuelles avec des travailleuses du sexe ou pas. Et non, il n'est pas nécessaire d'être lesbienne pour avoir une sexualité non contrôlée par les hommes. Ça se vit couramment tous les jours, y compris par des travailleuses du sexe.

La criminalisation des clients qui vous semble une solution veut dire sur le terrain la criminalisation des travailleuses du sexe. Être pute en Suède, c'est l'enfer mesdames, ne le savez-vous pas? : http://cybersolidaires.typepad.com/ameriques/2005/10/tre_travailleus.htm...
Mais ouf, au moins la prostitution n'y est-elle pas banalisée mais réprimée comme il se doit n'est-ce pas? N'empêche que ça se passe beaucoup mieux en Nouvelle-Zélande pcque la prostitution n'y est plus criminalisée : http://cybersolidaires.typepad.com/ameriques/2010/09/la-decriminalisatio...

Cette prise de position n'est pas sans avoir un rapport avec le jugement Himel qui invalide des articles du code pénal canadien qui mettent EN DANGER les travailleuses du sexe. Solide et articulé, il mérite d'être lu : http://www.canlii.org/en/on/onsc/doc/2010/2010onsc4264/2010onsc4264.html
Si vous n'avez pas le temps de passer au travers, lisez ce qu'en dit l’Institut Simone de Beauvoir : http://cybersolidaires.typepad.com/ameriques/2010/11/declaration-de-lins...
Je n'ai que faire de vos croyances, tout comme Mme Himel. Ce sont les conséquences concrètes de l'inique loi canadienne qui importent, que la vente de services sexuels vous plaise ou pas.

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