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Une Pomme de terre OGM controversée dans l'Union Européenne

gmoricourt, Sunday, October 28, 2007 - 04:38

Les industriels utilisent de l’amidon à des fins multiples : pour rendre le papier brillant, pour solidifier les cartons ou des panneaux de fibres, pour de la colle, des matériaux de construction, des textiles…

Les pommes de terre contiennent 75% d’amidon qu’on doit extraire chimiquement, ce qui est un coût, et une pollution.

L’OGM de pomme de terre EH92-5271, que son producteur BASF a baptisé du beau nom d’Amflora, fabrique une pomme de terre composée de 98% d’amidon, le reste étant composé d’amylose regroupé dans la peau, facilement traitable, et utilisable pour nourrir le bétail.

Cet OGM ne franchit pas la barrière des espèces, il n’y a pas de gène d’animal dans la plante manipulée. Ce qui est louable par rapport aux OGM de maïs existants. D’autre part, les pommes de terre se reproduisent pratiquement toujours par les tubercules, et les reproductions par le pollen de leurs fleurs sont jugées négligeables, ce qui permet à BASF de nous assurer qu’il ne doit pas se produire de problèmes de cohabitation, avec le bio, les champs conventionnels non-OGM, voire les jardins familiaux.

Alors, OGM digne de tout respect ? Pas tout à fait.

Les ministres européens ne se sont pas mis d’accord le 16 juillet 2007 pour autoriser sa culture dans l’UE (11 contre, 10 pour, 6 abstentions). Ceci est traditionnel, il n’existe aucun OGM qui ait été accepté par le Conseil des ministres. Ils l’ont tous été par la Commission, qui a le droit de décider ce qu’elle veut lorsque les représentants de la démocratie ne sont pas d’accord. Pratique bien délétère, mais passons.

Ce qui est nouveau, c’est que la Commission est elle-même divisée. Son commissaire à l’Environnement Stravos Dimas ne donne son accord que pour une utilisation industrielle de l’OGM, avec une destruction des résidus, une interdiction de l’alimentation du bétail.

Mais une seconde procédure d’autorisation de l’OGM est diligentée par le commissaire à la Sécurité Alimentaire, Markos Kyprianou, pour autoriser l’OGM tant pour l’industrie que pour l’alimentation du bétail. Mais le 10 octobre 2007, les experts de l’UE n’ont pas trouvé d’accord : 12 contre (Autriche, Italie, Grèce, Pologne…), 10 pour (Espagne, Royaume Uni, Suède…), 5 abstentions (France…).

La commission doit décider et son secrétariat général exige une acceptation pour l’industrie et pour l’alimentation animale dans les plus brefs délais. Stravos Dimas, hésite et demande de nouveaux examens à ses services.

Car l’OGM contient des gènes de résistance à deux antibiotiques : la néomycine et la kanamycine, utilisés en thérapie humaine contre les infections aigües. Le risque d’accroitre la résistance aux antibiotiques par l’alimentation du bétail n’est pas exclue. Les pharmaciens comme l’OMS voient d’un mauvais œil ces techniques, d’ailleurs dépassées, qui peuvent ruiner des années de recherche.

Il est sans doute irresponsable d’accroitre la résistance aux antibiotiques, même sous le prétexte que ceux-ci restent largement galvaudés en médecine humaine.

Autre argument que l’on peut mettre en avant : les contaminations par les OGM s’opèreront par les tubercules qui ne seront pas récoltés ; ce qui est courant, et passeront alors dans la chaine alimentaire… humaine. Avec quelles conséquences ?



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